k la vivacitć et a l’exageration; 1’emploi des formes simples au lieu des composes proc£de au contraire d’une autre tendance caractćristiąue du langage parle, celle du moindre effort, du stricte necessaire. Dans son Handbuch der erkldrenden Syntaxl, Havers dit: ‘Die Sprache hat iiberhaupt eine Abneigung gegen Uebercharakterisierung oder Ueberbezeich-nung*. Le fait que le langage courant accuse en meme temps les deux tendances contradictoires est, comme il dit2: ‘verstandlich durch den Antagonismus der Triebe, mit dem wir bei jeder Personlichkeit rechnen miissen*.
Plus d’une fois figerie use de la formę simple dans le sens du composć. Outre les verbes dont nous avons parle, nous voyons encore parere: 2, 3 (38), a cótć de apparere: 12, 6 (54), dans le sens de ‘apparaitre, etre visible’; movere au lieu de removere\ 21, 2 (68), ou de commovere: 24, 10 (74); ponere au lieu de deponere: 17, 1 (60).
Comme nous Pavons dit, Egćrie est la premierę chez qui nous trou-vions la formę simple (w) plicare au lieu de (se) applicare. II est cependant remarquable que, pour autant que nous ayons pu pousser nos recher-ches, nous n’ayons trouvć aucun autre exemple de cet emploi dans les textes qui sont parvenus jusqu’& nous. II y a cependant certains signes qui indiqueraient que pour ‘arriver*, outre («) applicare, (se) plicare etait en usage. Lofstedt3 nous fait remarquer que le grec byzantin a emprunte plicare au latin sous la formę de n\r\Keveiv et poursuit en ces termes: ‘This development seems to me to indicate that the usage in question enjoyed a fairly wide distribution in Late and Vulgar Latin*. Klein, qui voit dans (se) plicare le seul indice linguistique qui, ćventuelle-ment, pourrait servir de preuve de 1’origine espagnole d’£gerie, parce que cette formę continue a exister en espagnol dans le mot ‘llegar’, en portugais ‘chegar*, signale de son cótć qu’il en subsiste aussi des traces en Sicile et dans le sud de la Calabre4.
De la meme facture est l’expression qui suit se plicare dans: 6, 3 (46): usque ad eum locum, ubi de inłer montes exivimus et iunximus nos denuo ad marę rubrum.
Se iungere ad est une expression que certains auteurs, parmi lesquels des auteurs classiques, emploient occasionnellement dans le sens figurć de ‘se joindre a’, de meme que iunctus esse signifie parfois, surtout chez
1 P. 164.
a Ibid., p. 163.
s E. Lofstedt, Late Latin, p. 46. Voir aussi J. Compernass, Vulgaria, dans: Giotta 2 (1910), p. 125 ss.
* Klein, o.c., p. 251. Voir aussi Niedermann, o.c., p. 315 et Rohlfs, o.c., p. 37 ss. L’espagnol connatt, en outre, ‘allegar’ et le portugais ‘achegar’, qui doivent bien re-monter au cotnposć (se) applicare. Cf. REW, 548 et 6601.
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