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Pour terminer, le rćcit d’Egerie presente encore, pour le sens de ‘sejourner, rćsider’, les verbes commorań, immorań, et sedere.

Dans 2, 2 (37), elle ecrit: vallis ingens... in quafilii Israhel commorań sunt his diebus, quod sanctus Moyses ascendit in montem Domini. Commorań se ren-contre des 1’epoąue prć-classique. II est remarąuable que demorań, qui devint beaucoup plus courant plus tard1, ne se presente pas chez Egerie. Dans son rćcit, commorań, de meme que sa formę simple, signifie d’ail-leurs le plus souvent ‘habiter’.

Parlant du sejour des Juifs au pied du mont Sinai, elle dit dans 5, 9 (44): et demo tandiu ibi inmorati sunt, donec fieret tabemaculum et singula, quae ostensa sunt in montem Dei, alors que, quelques lignes plus haut, on lit commorań sunt.

Elle remplace biduumfacere par biduo immorań dans 6, 1 (45): necesse nos fuit ibi ad resumendum biduo inmorań. Dans 18, 3 (61), immorań signifie ‘attendre’: Itaque ergo quoniam necesse erat eum naoibus transire... ac sic inmorata sum ibi forsitan plus media die.

Dans un contexte analogue au 2, 2 (37), elle emploie, dans 5, 1 (43), le mot sedere: Ula valle... ubi sederantfilii Israhel, dum Moyses ascenderet in montem Dei. On retrouve ce meme sedere chez Plaute, Terence et dans les lettres de Ciceron2. II s’agit probablement d’une expression propre a la poesie et au langage parlć, en raison de son caractćre plus plastique que le morari plus abstrait8. A plusieurs endroits sedere a aussi chez Egćrie le sens de ‘habiter*.

Un autre texte d’Antonin mćrite notre attention: 187, 1 ss.: Exinde oenimus in Sochot et exinde descendimus... ad locum ad LXXII palmas et XII fontes, ubi applicuimus duos dies. Nous avons dćja parlć du verbe applicare, signifiant ‘arriver\ Dans cette phrase pourtant Antonin lui donnę clairement le sens de ‘sćjourner, passer la nuit’4. Quelle peut en etre la raison? Pour rćpondre a cette question il faut peut-etre se reporter au

1    Cf. E. Lófstedt, Komm., p. 81.

2    Par exemple Cicćron, Fam. 16, 7: Qui venti, si essent, nos Corcyrae non sederemus. Cf. P. Persson, Zur laUinischen Semasiologie und Syntax, dam: Eranos 13 (1913), p. 147 ss. Chez Pierre Diacre on trouve aussi: mons, in quo sedit Helios propheta, ąuando eum perse-

ąuebatur Jezabel (CSEL 39, 113, 29).

3    Cf. E. Lófstedt, Komm., p. 146. Le fait qu’en espagnol et en portugais sedere assume en partie les fonctions de esse, montre la faveur dont jouissait sedere dam le langage parlć, dans certaines rćgions du moim. Cf. REW, 7780 et Meyer-LObke, Gramm., II, Leipzig 1894, p. 218.

* Cf. Thomas, Recherches, p. 7, qui attribue, k tort, la citation en question k Yltinerańum d’Antoninus Augustus! Nous lisons de meme, dam les Acta Conciliorum Oecumenicorum, ed. E. Schwartz, t. 2, 3, Conc. Chalcedonense (451), Berolini 1914, p. 497, 7: dum applicas-sem in quodam hospitio.

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