nous voyons dans 20, 13 (67), le verbe recedere employe de la sorte. Cette manierę de s’exprimer est cependant connue des auteurs non chretiens, comme en temoignent certains passages chez Cicćron, Fin. 1, 491, Sćneąue, Ep. 92, 342, Pline, Ep. 3, 9, 53 4 5.
Outre cet emploi freąuent de exire, nos deux auteurs n’empIoient que 5 fois egredi. C’est surtout remarąuable dans le cas d’Antonin, puisąue, comme nous l’avons vu, c’est lui precisement qui, pour ‘en-trer’, emploie le plus souvent un autre compose de gradi, ingredi notam-ment, bien que intrare se soit perpetue dans les langues romanes; pour ‘sortir, partir’ au contraire, il choisit plutót exire qui, k en juger par le mot italien ‘uscire’, etait davantage un mot du langage parle. A certains endroits £gerie se croit obligee de renforcer egredi de faęon pleo-nastique en lui donnant le complćment for as, dans 12, 4 (54) par ex-cmple: stałim egressi sumus foras*. Le meme complćment accompagne exire dans 45, 4 (97). Plaute, Amph. 1079 dit aussi: quid tu foras egressa es?
Le troisi£me verbe que nos auteurs ont en commun est mouere. Dans 10, 7 (52), Ćgćrie emploie mooere et dans 16, 5 (59) se movere. Chez Antonin, movere ne se prćsente que dans 183, 16. Le verbc rćflćchi se movere se trouve dćj& chez Terence, And. 4, 3, 166 et apr£s lui chez Cesar, Ciceron, Tite-Live et d’autres. C’est surtout une tendance du latin vulgaire a employer intransitivement des verbes transitifs et plus speci-alement les verbes de mouvement®. Pour le verbe mooere, le movere bien connu de movere castra a certainement joue un role important.
Alors qu’Antonin n’emploie profcisi qu’une seule fois, dans 182, 10, chez £gerie ce verbe est, apr^s exire, celui qu’elle emploie le plus souvent pour ‘partir’. Sur 17 fois qu’elle 1’emploie, il est 2 fois question, outre de ‘partir’, de ‘continuer, poursuivre (la route)’. Ces passages sont, 15, 6 (58): profecti sumus iter nostrum, quo ibamus et 23, 6 (70): ubi facta statwa tńduana in nomine Dei profecta sum inde iter meum. Petre7 tra-duit, a notre sens avec raison: ‘nous sommes partis en reprenant le
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ut ... aequo animo e vita ... tamąuam e theałro exeamus.
* ille divinus animus egressums kominem.
8 ut enim credibile uidebatw iloluisse exire de vita.
L’emploi de aecedere, dans le texte qui prćcćde immćdiatement, est remarąuable: accediteforas kostium ecclesiae. Mais comme nous l’avons dćji dit, dans le discours direct, comme c’est le cas ici, nous notons plus de singularitćs de langage que nous n’en trouvons ailleurs, lk oii Ćgćrie parle pour son propre compte.
8 Moue ocius te.
• Cf. Ernout-Thomas, o.c., p. 213; Norberg, Synt. Forsch., p. 175 ss.; Hofmann-Szantyr, o.c., p. 34 ss. et 295 ss.
Pćtrź, Ethłrie, p. 155.