Outre les mots que nous venons de voir, Egćrie emploie encore 8 fois regredi, 2 fois se recipere et, dans 5, 10 (45), le remarquable reingredi: ubi exeuntes de valle illa reingressi sumus via, qua veneramus... Nous n’avons trouvć aucun autre exemple de ce mot chez d’autres auteurs.
Viennent ensuite, chez Egćrie, encore quelques verbes simples avec la signification d’un composć:
30, 3 (83): parlant des fid&les qui, la cćrćmonie terminie, retourne t chez cux: et iam unusquisque hiens ad domum suam festinat manducare.
36, 5 (87): lk oh l’eveque convie les fideles k rentrer chez eux: Ite interim nunc unusquisque ad domumcellas vestras.
20, 7 (66): apr£s la fete de Paques les ermites, en p£lerinage a Jerusalem, retournent chez eux: Nam et ipst statim post martyrii diem nec visi sunt ibi, sed mox de nocte petierunt heremum.
19, 9 (64): Egerie promet aux soeurs de sa communaute de leur montrer k son retour quelques lettres prćcieuses: Unde si Deus noster Jesus iusserit et venero in patria, legitis vos, dominae animae meae.
Pour terminer, il faut encore parler d’un mot que nous lisons chez Antonin, 188, 4 ss., dans un chapitre dont Gildemeister1 dit: ‘Leider ist das Capitel das verderbteste von allen und sehr unverstandlich\ Antonin y parle d’une ile de la Mer Rouge ou on trouve une huile medicinale. Une fois qu’on a rempli une urnę de cette huile, raconte-t-il, et qu’on retourne une seconde fois a la source, l’urne ne se remplit plus: Vas, quo portatur, si impletus fuerit et volueris reiterare ad tollendum, iam non eum recipit nec tenet. Ce reiterare se trouve dans le manuscrit le plus ancien, G, (VIIIe-IXe siacie), connu pour ses nombreuses nćgligences et ses vulgarismes2, et aussi dans les manuscrits B, Br et M, datant du IXe-Xe sifccle, dont le texte a ćtć debarrasse, ęa et la, de passages obscurs ou corrumpus, et ‘corrig^’ pour les ‘fautes’ de grammaire3. Or, le manuscrit R, d’une datę iegferement ultćrieure a G, et, k en juger par les nombreuses corrections de vulgarismes du ms G, oeuvre d’un copiste ‘savant’, presentejustement une correction dans le passage en question; en effet, reiterare a ete remplace par retentare. Geyer4 dit que ce retentare est soit un lapsus, soit une correction voulue. Dans le dernier cas, il n’est pas d’accord avec le copiste, car, dit-il: ‘retentare ad tollendum kann unmóglich heiszen “abermals zu schopfen versuchen”, wie Gil-gemeister iibersetzt, es miiszte wenigstens tollere heiszen’. Si c’est une correction, le copiste de R a interprete reiterare dans le sens de ‘rćpćter’,
1 O.c., p. 60, notę 58.
* Cf. Geyer, Kńt. Erl., p. VI ss.
* Ibid., p. II et VIII.
4 Ibid., p. 66.