sance’ et ‘force’ dominent, tant dans la Bibie que dam les ćcrits des auteurs profanes1.
Dans les Septante, le miracle en tant que manifestation de la puis-sance de Dieu est rendu de preference, comme traduction du mot hćbreu ‘gebfira’, par 6vvapuę. Dans la Vulgate, il est traduit par virtus> mot qui se presente frćquemment aussi dans d’autres textes chrćtiens2. Avant la traduction des Septante, óvva/uę, deja en usage en grec pro-fane, voulait dire ‘prodige’, notamment pour les gućrisons miraculeuses općrćes par le dieu Esculape3. La question de savoir si virtus, comme mirabile et miraculum, avait deja le sens de prodige dans la langue profane est difiicile & rćsoudre. Nombreux sont les auteurs qui, comme Wagen-voort4 entre autres, croient que virtus a pris cette signification pour la premiere fois dans la Bibie comme traduction de 1’hćbreu ‘puissance, acte de puissance’, qui est souvent la periphrase employće pour ‘pro-dige’. Van Omme5 6 ne partage pas cette opinion. A son avis, on ne peut, dans ce cas, parler d’un simple emprunt de sens. Virtus aurait dćji possede lui-mćme la signification de ‘prodige’. En effet, on relćve certains passages chez des auteurs pre-chrćtiens ofi virłus exprime une notion proche de la notion de prodige en tant que manifestation de puissance. Chez Ennius, par exemple, le mot signifie ‘puissance’, Fragm. 223®: melius est uirtute ius: nam saepe virtutem mali nanciscuntur, ‘force’ physique chez Plaute, Asin. 549: virtute ulnorumfreti, chez Lucrćce, 5, 966: et manuum mira freti virtute pedumque et chez Ovide, Met. 9, 62: infeńor oirtute meas dwertor ad artes. Chez Ovide nous le voyons aussi dans le sens de ‘vertu magique’, dans Met. 14, 355 ss., li ou la magicienne Circe dit: Non... effugies... si modo me novi, si non evanu.it omnis herbarum
62
Cf. O. Bauernfeind, art. 'AqetjJ, dans: WzNT I, p. 457 ss.; W. Grundmann, art. Ai)vafuę, dans: WzNT II, p. 286 ss.; A. Fredrichsen, Le problbne du miracle dans le christianisme primitif, Paris 1925, p. 117 ss.; W. Grundmann, Der Begriff der Kraft in der neutesłamentlichen Gedankenwelł, Stuttgart 1932, passim; R. Grant, Miracle and Natural Law in Graeco-Roman and Early Christian Thought, Amsterdam 1952, p. 153 ss.; A. Lefżvre, o.c.y c. 1299 ss.; J. P. Charlier, La notion de signe (ot]fseiov) dans le IV* Źoangile, dans: Revue des Sciences philosophiąues et thćologiąues 43 (1959), p. 434 ss. II est pour le moins surprenant de voir que G. Menschino, Dos Wunder im Glauben und Aberglauben der Vólker, Leiden 1957, p. 107, ne mentionne que miraculum comme mot latin correspondant k ‘miracle’.
* Cf. R. Braun, ‘Deus Christianorum'. Recherches sur le oocabulaire doctrinal de Tertullien, Paris 1962, p. 106 ss.
8 Cf. Grundmann, Avva[uę, p. 291, et Der Begriff der Kraft, p. 64.
H. Wagenvoort, Imperium. Studien over het manabegrip in zede en taal der Romeinen,
Amsterdam 1941, p. 128.
A. N. Van Omme, Virtus. Een semantiese studie, Utrecht 1946, p. 18 ss. et 82. s.
* Ed. J. Vahlen, Leipzig 1854, p. 117.