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SAINTE-ANNB DAUKAY

plus. Ce n’est pas que la mentalitć des gueux se soit amćliorće: oncontinuede les retrouveren d’autres Par-dons tels qu’on les voyait ^Sainte-Anne. Ce n’est pas non plus que les sentiments des pćlerins aient changś leur egard: les pólerins sont toujours disposćs k donner indistinctement k ceux qui leur tendent la main (1).

Ce qui les a ćcartćs de Sainte-Anne d'Auray et qui les empćchera de revenir, c'est 1’application rigoureuse et continue des rćglements de police (2).

Notę finale. — A tout ce que nous avons dit sur le dan-ger queprćsontaientces attroupements de mendiantsdans un coin du pays, on peut ajouter qu’ils peuvent devenir un vćri-table danger social... • Dans les premiferes semaincs de mai 1789, des vagabonds accouraient de Paris, de 30,-40, 60 lieues k la ronde, et s’y engouffraient commć dans un Igo&t > (Taine). Ainsi s’organisaient les terribles bandcs de gens sans aveu, redoutablcs recrues de futurs massacreurs.

(1)    H. Yioleau, vlsltant Sainte-Anne en 1853. ne manifeste aucune surprise dc rencontrer les pauvres A la fontaine miraculeuse, il en serait plutdt AdifiA : la pitić chrćticnnc 1'empóche de voir ce qu'il y a d'odieux chez ptusicurs dc ces inendiants: « Nous trouvAmes, dit-il, les trois bassins de la fontaine entourćs d’une foule d’estro-pićs, de paralytiques, d'aveugles ; des fommes nous oftraicnt dc l’eau miraculeuse pour nous laver les yeux et les mains : c'Atait un appcl A la charitó * (Ptlerinagei Je Breiagne, p. 211).

(2)    Si la mendicilć disparalt A Sainte-Anne. le pćlcrin n'en aura pas moins A se tenir sur ses gardcs. — Ceux qui en rculent aujourd’hui A son argent ne se prAsentent plus sous les haillons dc la misAre. Ce sont des messieurs bicn mis. des dames Alćgam-ment vfitues que rien ne distingue de la foule; ceux-ci ne demandent pas, ils prenncnt; et ce qu'ii leur faut, ce n’est plus 1’humble sou qu'on jetait dans la sćbille du mendiant, c'est la bourse tout enti&re. Et le danger csl si frćquent qu’il n'est pas inutile de placardcr sur tous les murs, m£me A 1'intćrieur de Tćgllse : « Prener gardę A vos porte-monnaie ».

Au mendiant a succćdć le pickpocket.

LES H1STOR1ENS DE SAINTE-ANNE D AURAY

SoMMAinr. — I. — Premidres sourccs: Ddclaratlon de Nicolasie ; — Mćmoires mnnuscrits du P. Ambroisc et du P. Yvc».

II.    — Historien* qui ont consultd les acteurs et le* tdmoin* des drdne-mcnts : 1'anonyme de Rennes, le P. Ldon, le P. Hugues, le P. Mathlas, le P. Kcrnatous, le P. Bernard.

III.    — Historien* contemporains des ćvćnement». mai* dtrangers 4 la Bretagne : le P. Jean Thomas, le P. Auriemma.

IV.    — Historien* du XIX* sidcle: le P. Martin, Max Nicoł, Tabbd Ber-nard, M»* de Sdgur, 1’abbd Guilloui.

V.    — Ecrivains divers.

VI.    — Vue d'cnsemble.

I

Les sources principales od les premiers historiens du PMerinage ont puisś leur documentation sont : la Dćclaration de Nicolazic, les memoires du P. Ambroise, et les notes du P. Y ves de Saint-Calixte.

La Dśclaration que fit Nicolazic devant la commis-sion d’enqućte, le 12 mars 1025 au presbytóre de Plu-neret, est une pifcce officielle ; c’est le docutnent h con-sulter tout dabord; mais, & cause des circonstances spćciales oCt elle eut lieu, on ne peut pas la regarder comme l'expression complćte de sa pensie.

lntimidó par la prćsence des prćtres de la paroisse, qui lui ćtaient encore si contraires, et craignant d'ótre traitć de visionnaire s il faisait des prćdictions dont rien it ce moment ne faisait prćvoir la rćalisation, le voyant n’osa pas rćpeter intćgralement les revćlations qu’il avait reęues (1).

(I) P. Kehnatoujc : chap. IX.



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