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co SAINTE-ANNB DAURAY

le savons, y attachait un grand prix: peut-ćtre parce qu’on n’osait pas affronter 1’opinion populaire en la brillant pubłiquement dans cette ville; peut-ćtre aussi parce qu’on tenaitó 1’ćloigner du pays et k la soustraire ft 1’attention des fid&les qui auraient essayó de la re-prendre... (1).

Elle fut transportće k Vannes, brisće e\ livrće au feu.

Un habitant de la ville la reconnut parmi les objets jetćs dans le feu, et parvint heureusement k sauver un fragment de la tćte (i).

(!) AprAs avoir citA le texte de Faverot, (que nous donnons nous-mAmes plus haut, p. 46) Ch. Chassin, qui se pose comme l'his-torien le mieux rcnscignA sur les guerres dc 1'Oucst, ćcrit en notę: « Cette affirmation de Teiistence de la statuę de sainte Annę en 179G cst la nćgatfon dc la lAgende d’aprAs laquelle elle aurait AtA apportee A Yannes en 1793, et brdlće solennellement avcc d’autres rellques. Oue devient alors 1'anecdote qui 8’imprime loujours dans les brochures de dAvotion, qu’avertie par une iueur voltigeant au-dessus du biichcr s'Atcignant, une picuse damę aurait recueilli parmi les cendres le dernier fragment de la statuę, cc fragment cnchAsse dans le soclc de la statuę actuellc ct qu’on donnę A baiser aux fldAles, qui le croicnt miroculeux ! »(Les Paeificationt de 1’Ouest, III, p. 7).

U 8’agit bien lei en eflet d’unc lAgende; mnls cllo est de toutes piAces inventAe par M. Chassin lui-mAme;aulant de dAtailsautant d’inexactiludes!

Dans quelle brochure dc piAtA M. Chassin a-t-il lu que le trans-fert de la statuę miraculeuse A Yannes eut lieu en 17937 — Ou’elle y a AtA briilAc solennellement et avec d'autres reliqucs7— Ou'une Iueur spAciale signala la prAsencc dans le bucher d un fragment de la statuę dcmourć intact ? — Oue c’est une damę qui la recucillit parmi les cendres ?

Et dirc que cet auteur appartfent A l'Acole qui s’attribuc le monopole de l’exactitudc et dc 1’impartialitA I

(2) Nous citons ici, A titre documentaire, une nouvelle hypothAse qui nous est suggArAe par M. Sageret (ałlió A la familie Guyot de Salina), dans son grand ouvrage, La Chouannerie Morbihannaise sous le Contulat (1911). II dit on parlant de l)avid, carmc apostat du couvcnt de Jossclin. bibliothAcaire de Yannes, ct chargA A cc titre d’emporter au chef-lieu la bibliothAque de Sainte-Anne: * Pcut-Atrc mimc doit-il Atre accusA d’avoir fait ou laissA bruler la statuę miraculeuso de sainte Annę, soigneusement gardće jusquc-lA dans l'h6tel du district d’Auray. • — Mais il a soin d ajouter: « Toute-fois ce n‘cst 1A qu'une simple supposition sana preuves positivea. » (Tome II, 1" fasc., p. 184). Ce carmc apostat s'appelait en religion le P. JAróme de Sainte-Anne.

,    LA STATUĘ    51

Le fragment sauvć du bticher est prćcieusement gardć dans la basilique de Sainte-Anne: on l’a enchAssć dans le socle de la nouvelle statuę.

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. Cette statuę, vieille comme le culte de sainte Annę en Bretagne, avait subi bien des vicissitudes ! D!abord vćndrće au Bocenno par les premiers fidfcles, elle avait passó ensuite neuf cents ans dans le sol. Quand on la retira de terre, sur 1'indication du ciel, elle apparut rongće, informe, presque mćconnaissable, couverte de boue; quelque temps aprfcs, on la jićcorait de riches tissus, on la portait en triomphe, on lui construisit un palais od des mitliers de p&lerins venaient se proster-ner devant elle.

Aprós avoir connu toutes les humiliations et tous les honneurs, sa mission ćtant achevee, elle disparait une seconde fois.

Et sa fin est demeurće aussi ohscure que ses com-mencements.    ■ *

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