506 SAINTK-ANNK DAURAY
noviciai a Romę en 1819. Aprds a voir consacrd quelques annćes 6 1’enseignement et & la prddication, il se spd-cialisa dana l’dtude de I’art religieux.
Ce fut un erudit doublć d’un artiste. •
Parmi ses nombreux ouvrages on signale surtout la.
« monographie de la cathddrale de Bourges », com-posde en collaboration avec le P. Cahier, et des « mćlanges d'archćologie, d’histoire et de littdra-ture ».
II fit partie de plusieurs commissions officielles; et le gouvernement reconnut ses services en lui dćcernant . la Legion d'honneur. II mourut 6 Ravenne, en pleine activitd scientifique, en 1856(1).
Nćanmoins ce savant religieux ne s’est pas exclusi-vement spćcialisć dans les travaux d'drudition; il a composd aussi un certain nombre d’ouvrages de pićtć ; et il a ddbutd, semble-t-il, dans la littdrature par un hommage & sainte Annę-
En 1831 il publia « Le Pilerinage de Sainte-Anne dWuray ou notice sur laddcouverte de la statuę miraculcuse, la fondation de la chapelle, les progrds de la Dćvotion, et les miracles qui Pont confirmće, par M. 1’abbd A. Martin. — Yannes, imprimerie Galles (1).
En 1838, le mdrne ouvrage parut avec un titre ldgd-remcnt modifid : « Ae Pilerinage de Sainte-Annę d'Auray, suivi d’un appendice sur ce qu’il y a de plus remar-quabledanslesenvironsde Sainte-Anne, parM. A. M... d'Auray ».
Les illustrations de 1838 sont des gravures; celles de 1831 sont de simples lithographies. — Les planches de ces illustrations furent gravdes par 1’auteur lui-mćme daprós les dessins originaux de son pt*re et d’une de ses sceurs.
L’ouvrage du P. Martin a dtd rddditd plusieurs fois par la inaison Galles depuis la mort de 1’auteur, et avec des illustrations recentes.
(1) Cf. la bibliographic du P. Sommcrvogol.
LES HISTpRIEN.S DE SAINTE-AN.NK DAURAY
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En compurant les dcux ćditions publićes sous le con-tróle personnel de 1‘auteur, on constate, non sans sur-prise, que la premi&re n’a pas ćtć seulement « revue et corrigće », mais qu’elle a ćtć plutót compl&tement refondue. D’un livre ii 1'autre il n’y a presque pas de phrases qui se ressemblent.
Cette transformation ne laisse pas que d'intriguer tout dabord; mais une lecture attentive fait voir que ces changements ne portent pas gćnćralemenf sur le fond de 1’histoire ; ce sont de pures modiftcations de style. Sont-clles toujours heureuses? On peut en dou-ter; mais elles temoignent en tout cas des scrupules dc l’ćcrivain et de son ddsir de trouver une formę de plus en plus parfaite.
Nous citons, h titrc de spćcimens, deux passagcs par-ticulifcrement intóressants au point de vue de 1’histoire : la dćcouverte de la statuę miraculeuse, et sa dispari-tion pendant la periode rćvolutionnaire.
/S3/. — Lc flnrabeau qui les guidait s‘avanęail A trcntc pas environ au derant d’eux, 41evć A troi* pieds de terre, jusqu'A cc qu'arrivó au milieu du champ, oti la inoisson uouycIIc commcn-ęait a germcr, ii s'£l*ve un moment ; puis, s'ćlcvanl et sabais-sant par trois fois, il serable enfin senfouir dans la terre.
Tousles yeuxqui l’aperccvaiont etaient 6x4s. comme on le croit sans pełne, sur Tendroit si bicn dćsignó. Une traiche rerdurc le couvrait comme tout le reste. Ni-colazlc s'en approchc le premier, et prie son beau-irdre de le dć-couvrir avec sa tranche. Le Roux obćit: et quelle joie sur tous les visages, quand celui-ei, aprts quelquescoups,annonceque l'ins-trument vient de rcncontrcr du
1838 —Leflambeau quiles guidait s’avanęait A trcntc pas environ au devantd'eux, £levć A trois pieds de terre. Sa flammo immobile divergcait en gerbe rayonnante, et ćclat-rait un grand espace. Arrivć A 1'cndroit de lachapclle, il s'ar-rete.-puis s’ćlevant et s’abais-sant par trois fois, il semblc 8'enfouir dans la terre.
Tous les yeux qui 1’apcr-ęoivent etaient fixćs, on le croit sans peine, sur 1'cndroit si bien dćsigne. La fraiche ver-dure de la moisson nouvel!e le couvrait comme tout lc reste. Nicolazic l'indique de la main A son beau-frire; et Lc Roux se met A y creuser avec sa tranche. Au bout de quelques moments,il annonce qu'il vient de rcncontrer du bois! Nul