426 * saintk-annb d'auhay
S'ngit-il de procarer k Pcnfant le baptAme, c'est le perć qui )e prAsente k PAgliee. S'il faul notifier unc naissance ou un dAcAs, c’est Jui qui fera la dAclaration k la moirie. Lenfant est-il gravement malade, c*est le pAre qui ira chercher Ic mAdecin. — Et de mAme, s’il est question de faire en faveur de lenfant un vceu qui comporte des fatigues et des dApensesi cłest le chef de familie qui en assume naturellement la charge.
Le róle de la mAre est beaucoup plus intime; lenfant ne peut se passer d’elle k aucun moment: cest k elle qu il appar-tient d'achever sa formation. et de Tinitier graduellement aux actesde la vic; cest d’ellc qu’il apprendra ii marcher, k man* ger, k parler; cest elle qui assistera oux prcmiAres manifcs-tations de sa vie intArieure ; cest elle qui dAposera dans son Ame des impressions et des sentiments qui domineront peut-Atre sa vie toute entiere.
N’est-ce pas k sa mirę que saint Augustin se dAclarait rede-vable d’avoir conservA, au milieu des dAsordres qui boulever-serent sa jeunesse, unc attirancc singuliAre pour JAsusChrist, dont il avait, disait-il, sucA le nom avec le lait maternel ?...
Une des raisons qui expiiquent la conversion du cAlAbre pAnitent breton KAriolet, c'est 1’habitude qu*il avait prise sous Hnspiration de sa mere, et qu'il garda fidAlement, mAme aux
lique. Kile venait demandcr sccourt k sainte Annę pour sc< petits cnfants.
Cćtaiton hlvcr. — *Kt vołcl In confidence qu*clle fit au chapelatn. nprfcs avołr achcvd sa confession :
« Tout cc que jiu fait ju*quici n’a scrvl dc rien. Mes voisines m'ont suggdrl toute esptcc de rcmtdes, et aucun d'eux n'a procurd de sou-lagemcnt. J’ai appelć le mddccjn, et je n’ał pas dtd plus avancde.v Mais c*est encore Ic Bon Ojcu qui est le meilleur rnćdccin : on a fiiit unc neu-valne, le rccteur a cdldbrd une messe k 1’autel de la Vi©rgc, on a allumć un cierge devant la statuę dc sninto Annę. Ju*qu'ici Jc n'ai pas M ćcoutdc : ct pourtant, jc vous u*sur<^ j*ai prid dc tout mon cceur.
« Quand j’ai vu npprochcr le moment de la raort, je mo suis dit: « il faut trouver autre chose. J*irat k Sainte-Anne, npn pas a pied, comme je l’ai fait souvcnt, mais k gcnoux pendant la dernidre lieuc. k gcnoux nus sur ia terre •. Et je suis renue. J*y ai mis du temps, ct ę*a dtd dur. Pour commenccr, j*at cu du mai k av«ncer dans la boue et sur les cail-loux des sentiers; mais oprds sur lcsgraviers de la grandę routc. cdtait cncorc pis. On nefait ces choses-15 que pour les cnfants : ila ne savcnt pas ce qu'i)s co&tcnt k leur radrc! .. Poorru que saintc Annę m'oxauce maintonant, la souffrance ne sera rien. »
La bonne Mdre sainte Annę pouvait-elle demcurcr insensible k un tel hdrolsme.
Un an apr&s, la mdre venait rendre grace*. accompagnde de ses cnfants gućri*.
pires momcnts de son apostasie, — de riciter chaque jour un Avt Mana.
Un officier supirieur nous confiait dans sa vieillesse qu'il n avait jamais omis la ricitation quotidienno de son chapelet, mime pendant ses campagnes d‘Afrique, pour tenir la pro-messe qu*il avait faite 6 sa mirę.
Un haut fonctionnaire dc 1'Etat disait: * Ma mere, quand j Y-tais enfant, me ripitait qu’un chritien ne doit jamais com-mcncer sa journie sans saluer son maitre. Voilft pourquoi chaque matin je rćcite ma priire. »
Cest qu‘une mirę vraiment chritienne ne distingue pas entre lesconnaissances diverses qu'elle doit i son enfant: dis que son esprit commcnce & s’ouvrir, elle lui apprend tour i tour et sans se fatiguer jamais, i prononcer le nom de son pire ou les noms dc Jlsus et de Marie, & sourire aux per-sonnes de la maison et aux pieuses images de la Sainte Familie.
En Bretagne, ou le culte de sainte Annę fait intimement partie de la divotion populaire, le nom de la Sainte s'ajoute aussi tout naturellement aux autres noms ivocatcurs de la pićtć. lis sont tris rares les petits Bretons A qui leur mirę n'a pas rendu familiire cette litanie enfantine: Jesus Maria! Joseph, Joachim, Marie et Anna (1).
A mesure que 1’enfant grandit, les prioccupations de la mirę se pricisent; elle entrevoit de mieux en micux les dif-ficultćsde la dćlicatc mission qu‘elle a i rcmplir; ct dans son ccuvre d ćducatrice, elle cherche tout au-dessus d’elle des lumiires ct un appui.
Or, dans les images dc sainte Annę qu'ellc a sous les yeux, que remarque-t-ellc sinon une mere appliqule, comme toutes les mires, h la formation religieuse dc son enfant? Aussi a-t-elle recours dinstinct h cette iducatricc cilestc, comme a son vrai modile ct i sa meilleurc protectrice.
Du reste 1’enfant n’itait pas encore ne que dćji elle le re-commandait 6 sainte Annę.
Quand elle l’eut entre les bras, cest dans l'invocation & sainte Annę qu’elle cherchait une garantie dc sicuritć pour 1‘cnfant qui venait de naltre.
(1) Formule brctonne: « Jćsua Maria! Jojeb, Joachim, Mari hajc Anna, tostant keront dc Jćsuc, rełt t'ein er gr*» dc yout eurus, 6r ba-raoui* get Jtfsus. •