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60 SAINTE-ANNE DAURAY

Tous les pays dtaient reprćsentćs k la fdte: on y voyait l'archevćque de Rennes, lesćvdques de Vannes, de Quimper, de Saint-Brieuc, de Saint-Claude, de Vin-cennes, plus de 1000 prdtres venus non seulement de la Bretagne, mais de la France entićre, les ddldgućs des congrdgations religieuses; et, auprds d eux, toutes les autoritds sociales, dont la prdsence officielle donnait k la fdte un caract&re vraiment national: le ddlćgud du prćfet, les reprdsentants de 1'armće, de la magistrature et des administrations diverses, des membres du corps lćgislatif, le prćfet maritime de Lorient; et, si 1’escadre du Nord, que 1’empereur avait fait venir exprds de Cherbourg, ne put pas fournir, comme elle en avait 1’ordre, son dtat-major, sa musique et son artillerie, c’est uniquement parce que la tempdtc empócha le dd-barquement k Quiberon (1).

Les couronnes. — Les couronnes sont sorties des ateliers de M. Dćsury, orfóvre k Saint-Brieuc.

Les dames bretonnes rivalisdrcnt de promptitude et de gdndrositd pour donner leurs parures k la Reine : bijoux, bracelets, bagues, pierres prdcieuses, diamants.

Cest avec ces richesses que Tartiste a faęonne les deux couronnes.

Celle de sainte Annę est formde k sa base d’un cercie plein, ornd d'un gros diamant et de pierres de couleur ; a u dessus une galerie en filigrane d’or, avec des perles fines, des armes dpiscopales et des hermincs symbo-lisant la Bretagne. Les bandes qui ferment la couronne

łtudes et (ajoutons-le) pour les « tours h dc physique des dispo-sitions cxccptionnelles. Et il ne trouvait pas de prestidigitatcur dont il ne rćussit & pćnetrer les secrets.

(!) La fćte, prćparće avec lant de splcndcur, fut en effet contra-riće par la pluie, qui dura toute la matinćc. Yoici cc quc nous ćcrit & cc sujet un tćmoin oculaire: « J'ai aasiste aux fćtes inou-bliables du couronnement; je mc rappelle M*^r Freppel prononęant son admirablc allocution sous unc pluie torrcnticllc. La foule immensc des prćtres ct du peuple immobile sous la masse d'cau qui nous inondait; la fite se dćroulant sans qu’il y eńt un instant de dćfaillance » (A/, besury).

supportent une boule, qui est surmontće elle-mćme par une croix en diamant: on y voit un saphir avec ces trois mots inscrits: Joakim Anna Maria.

Celle dc la Sainte Vierge est ornće de lys blancs: les bandes en filigrane qui ferment la couronne, sont enri-chies de diamants et de pierres prćcieuses. La croix qui la domine est toute en diamants avec ornements d’or (1).

Le dlscoura du couronnement. — Le discours fut prononcć par celni qui allait devcnir le grand 6v6que d’Angers, M*^r Freppel.

L’orateur montra ce que cest qu un PAlerinage en gin4-ral: « De mćme, dit-il, que Dieu a reparti sur divers points du globe, et ouvert ęk et 16 dans les entrailles de la terre, des sources de vie qui jaillissent pour la santó du corps... ; ainsi a-t-il fait dans le r£gne des ftmes... Les lieux de Pólerinage sont les eaux thermales de la pićtć, oti l'on trouve une atmosphóre plus pure, des rćactions salutaires, des secousses imprćvues qui ar-rćtent le progres du mai, et d’o£i Ton rapporte au foyer domestique, avec un surcrolt de force morale, une abondonce de vie divine qu'on ne se connaissait pas jusqu’alors... »

II caractćrisa ensuite le Pilerinage de Sainte-Annę d'Au-ray en particulier. — Jetant un regard en arrifcre jus-qu’6 l’ćpoque de sainte Annę et de saint Joachim, et ćvoquant 6 leur occasion l'idćal accompli de la familie patriarchale, il les appelle, dans un anachronisme heu-reux, « un vrai couple breton » ; puis, levant les yeux

(t) Cette description nous a ćtć communiquće par 1'artiste lui-mime. Nous devons ajoutcr qu'il ne demanda pas d'honoraires pour son travail, se croyant suffisammenl pay* par 1’honneur d'avoir travaille pour sainte Annę.

Le poids d'or de la grandę couronne est de 292 grammes; le poids d'or de la petite est dc 150 grammes. ce qui donnę pour les deux une valeur d'or de 1409 fr.

Les perles, diamants, pierres prćcieuses ćtaient estimćes 4000 fr. La faęon rcprćsentait un travail de 1.600 fr. Yaleur totalc "009 fr.