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82 SAINTE-ANNK DA UH A Y

en fut le prdsident, M. de Kerdrel le secrdtaire (1). La journde commence par une messe du Sałnt-Esprit; puis on consacre la matinde et 1’aprds-midi k l’examen des plans.

Douze architectes araient pris part au concours.

Au premier tourde scrutin le premier prix fut ddcer-nd a M. Deperthes. « La ndcessitd do conserver l'an-cienne tour fut une pierre d’achoppement pour plu-sieurs des concurrents, qui ne croyaient pouvoir rien fairede bon de ce pdtd de granit. M. Deperthes avait eu 1'inspiration d’y faire des ouvertures, d’yappliquer des ornements, et de les surmonter d’une fldche dld-gante... Et co qui lui valut les prdferences du jury, c’est 1'art avec lequel il avait su en dissimuler les mas-sives proportions (2). n

L’architecte choisi, il fallut trouver un entrepreneur.

A cette dpoque mdme M. Normand achevait de cons-truire la prdfecture de Vannes. Au lieu de soumettre les travaux k 1’adjudication, on aima mieux traiter de grd k grd avec un homme qui venait de mener k hien une entreprise importante.

Le traitd fut conclu le 4 novembre 1865. On y avait spdcifid la qualitd. des mat*driaux et la datę d’achdve-

quclquc caractćristique qui solt propre notre pays & part Tera* ploi du granit? c’c*t le style ogival teł qu‘on l’a traitd partout.

11 y a une autre architecture, au contrairc, qui a produit chez nous d’inconte8tablc8 chef8-d'ocuvrc, avec une originalitd bien accentude; c’est celle qui fleurissait sur les bords dc 1'Klorn, au tempsmdmede Nicolazic. S'il ya un style breton,c'est bien celui-U.

M. Deperthes, pendant qu’il construisait 1’dglisc de Saint-Martin h Brest, avait pu 1'dtudier longuemcnt; et l'on ne peut nier quc la basilique de Sainte-Anne, qui s’cn inspire si visibleinent. ne soit une eglise bretonne.

(t) M. Labroustc, inspecteur gdndral des dditiccs diocdsains de Paris, en fut le vice-prdsidcnt.

(2) Journal de Rennes: li aońt 1865. — M. Deperthes avait ddj4 construit plusieurs dglises: A Berne, & Beims, a Brest, A Paris; et il collabora plus tard & la constructiou de rHdteUde-Yille dc Paris.

ment des travaux, qui devait arriver le iw mai 1868. .11 ne fut pasquestion du prix.

Tous les prćliminaires une fois terminós, on se mit ó l'ceuvre. Le premier coup de pioche fut donnć le 5 decembre 1865, et la « premifere pierre » fut solcn-nellement benite le 4’septembre 18(56.

1867-1868.

* •

Les murs eommenęaient k sortir de terre lorsąue disparurent de la sc&ne les deux hommes k qui l’on devait l’initiative de 1’entreprise : McGazailhan fut obligć de resigncr ses fonctions par suitę de maladie ; et, quclques mois plus tard, le 2\ avril 1867, M. Ker-daffrec etait nommć curć de Pontivy. G est k d'autres que reviendra 1’honneur de mener l’<Buvre k bonne fin (1): le mouvement est donnę, on ne pourra plus 1’arrćtcr.

Quelques mois aprfcs, M. Guiliouzo, chapelain du Pólerinage, entreprenait ses qu£tes mćmorables: il par-courut le dioc&se de Vannes paroisse par paroisse, et visita les principales villes des dioceses voisins, reriiua tout parsa parole, provoquant lagćnćrositć des fidfcles etactivant lestravaux.

On vit alors sur les routes qui mfcnent & Sainte-Annc le va et vient de charrois incessants qui apportaient les charges ćnormes de pierres extraites de Parcorrć (2) et

(1) A M. KerdafTrec, qui lui aveit adressć le dcssin dc la futurę chapelle. Mr Gazailhan ćcrirait le 23 decembre : « Sainte-Annc eńt ćtć un peu mon oeuvre, cllc sera surtout la vólre ». — Trente ans plus tard, M. KcrdalTrec, en transcrivant cette lettre dan* ses Mć-moires, ajoutait: •« VoilA la seulc rćcompense que jai reęue en ce inonde de mes fatigues, de mes veilles, de mes prćoccupations, des móchanles critiques et calomnies que jai dń braver pour inettre en oeuvre la construction de la nouvelle ćglisc dc Sainte-Annc ».

(2> L*s carrićrcs du Dudy en Plumergat, sur lesquellcs comptait M. KerdafTrec, et d‘ou araienlćtć cztraites les pierres des anciennes constructions, furent jugćes insufflsantes. Parcarrć est en Saint-Nolfl.



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