6964825119

6964825119



84 SAINTK-ANNE D AUBAY

les troncs de chóne fournis par les grandes paroisscs morbihannaises (1).

Le champ de l’Epine se transfonne en un immense chantier, ou travaillcnt, au milieu des blocs de granit, d’innombrables tailleurs de pierre; car le granit seul doit entrer dans la construction pouvelle : pas de moel-lon, ni A 1’intćrieur ni & l'extćrieur ; pas de mat£riaux inferieurs dissimulćs par des enduits de plAtre ou de chaux... Et, lorsque au dćbut 1'entrepreneur parut oublicrrjue tout devait ćtre de premióre qualitć dans la taille comme dans la pierre, 1'architecte le rappela A la conveńtion qu'il avait signee.

Du reste, pendant toute la durćc des travaux, il en suivra la marchc d’un oeil attentif, avec une tćnacitA que rien ne lassera, empAchant que rien de vulgaire n'entre dans l’exćcution de l’ceuvre qu’il a conęue.

Bientót apres surgit un incident assez grave: le con-trnt passć avec l’entrepreneur n’avait pas determine la naturę des matAriaux pour la vodte ; et lorsqu’on arriva A cette partie de 1’ćdifice, les ressources recueil-lies jusqu'alors ćtant ćpuisecs, on songea A employer la pierre de crazanne pour les nervures. Le nouvel óvćque, Mp BAcel, n’etait pas opposć A cette econo-mie. Mais un cri imani me de protestation s’Aleva, qui eut raison bientót des hćsitations. Dćsormais la ques-tion ne se posera plus, c'est une afTaire reglće; il n’en-trera pas une seule pierre blanche dans la construction du gros ceuvre (2).

L’entrepreneur devait avoir fini pour le lor mai 1868: or cette datę Atait dćpassće, et les trovaux encore trAs loin de leur achAvement.

On aurait aimA pourtant montrer la nouvelle Aglise

(1)    En particulier Baud, Bignan, Hemungol, Plutnćliau, l.an-guidic, Moustoir-Ac.

(2)    Voir 1'incident des nervurcs dans la II* partie.

A cette occasion M. Depertlies 4crivait: « Je me fólicite de cette dćcision. qui consenera au monument cel airdc force et de gran-deur que seul le granit peut donner », dans ses belles dimcnsions aux innombrables pdlerins qui afflu&rent aux fótes du couronnement, en septembre de cette mćme annće, et leur rendre compte ainsi de 1’emploi qu’on avait fait de leurs aumónes.

Mais aux rćclamations impatientes 1'architecte rć-pondait que la lenteur du travail est aujourd’hui, comme au temps des cathedrales, une exigence dont il est prudent de tenir compte.

1869.

A cette datę se presenta une difficultć.

II avait ćtć convenu, dans le programme, que le culte ne serait pas interrompu un seul jour k Sainte Annc. Or 1’ancienne chapelle, qu’on avait dćj& amoindrie de son transept pour faire place aux constructions nou-velles, śtait plus insuffisante quejamais pour les offices du Petit Sćminaire comme pour ceux du Pdlerinage. C’est en ce moment surtout que son exiguitó apparais-sait k tous. Entre les hautes arcades oii elle ótait comme blottie, elle depassait k peine ce qui ne devait ćtre que le sanctuaire de la nouvelle ćglise et abaissait son fai-tage au-dessous mćme des feńótrcs supćrieures.

On poussa donc activement les travaux de la grandę nef, qui ałlait servir de chapelle provisoire.

Une fois la toiture misę, les votites terminrfes, une des premifcres nćcessitćs dtait de fermer les ouvertures.

M. Deperthes, qui attachait moins d'importance aux travaux qui ne relevaient pas directement de son art, fit ici une concession A ceux qui demandaient des ćco-nomies ; il proposa de placer des verres blancs en attendant des ressources plus abondantes,

On se rćcria. Outre que ce provisoire serait trop coóteux, en imposant une double depense, on se pri-vait, en Padoptant, d’un des plus riches ćlćments de beautć pour le nouvel ćdifice.

On rćsolut donc d’avoir des verri6res. Et k cette dćci-sion M. Guillouzo exulta : pour lui les vitraux etaient une question de pićtć autant qu‘une question dart.



Wyszukiwarka