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SAINTB-ANNE DAURAY

Dfcs łe dćbut de 1867 il avait ćcrit a l'ćv(que : « Les viłrauxseront le prmcipal et presąue le seul orncment de 1’intćrieur. II est nćcessaire qu’ils contiennent la vie et les apparitions de sainte Annę. Les fid^les, en consi-dćrant les ex-voto de 1’ancienne chapelle ont ćtć par-fors emus jusqu'aux larmes; que sera-ce donc quand ilś pour ront bientót lirę dans les vitraux toute 1'his-toiresi touchante du Pdlerinage... Dans les fenótres du haut on mettra les parents de sainto Annę et les prin-cipaux saints de Brctagne... »

Larchitecteconsultć conseilla d etablir un concours, et de faire appel aux ouvriers les plus habiles. Et, voulant toujours maintenir cette unitć parfaite destyle qui est une des caractćristiques de son oeuvre, il des-sina lui-mdme les motifs qui devaient decorer les fenćtres.

Avant la fin de septembre tous les vitraux etaient en place; et l’onpouvait voir, dans les galcriesdu haut, les saints les plus vćnćrds du pays descendus pour ainsi dire du ciel pour prendre place dans la mćtropole religieuse de la Bretagne. Au bas, se dćroulaient des ćpisodesde 1’histoire locale.

D'aucuns regrettent qu’on ait renoncś aux procedes du Moyen-Age, qui mettait dans la richesse des ćinaux tout le mćrite du vitrail. C’est un point de vue. Mais si les vitraux de Sainte-Anne ne sont que des tableaux transparents, —suivant le procede unanimement adopte aujourd bui, — il faut reconnaltre du moins qu’ils sont exćcutes avcc un grand art, « non par des peintres ver-riers, mais par des artistes peintres » (1). Ils se dćploient comme un grand livre ouvert aux regards des pfelerins qui peuvent y lirę, dans des scfcnes d’une vćritć saisis-sante, 1’histoire merveilleuse des apparitions (2).

(1)    Letlre de M Oudinol: 4 mai 1872.

(2)    Les vftraux ne sont pas exempts de tout dćfaut au point de vue strictement historique. « La vie de sainte Annę » manquc de couleur locale avcc ses costumes et ses attitudes Inspirćs de la peintore italienne.. Mais ces inexaclitudes ne sont que peu dechose

De leur cótć les sculpteurs s'ćtaient mis & l’c*uvre.

L'architecte eut soin de chercher lui-móme un maltre habile qui ftit capable d’interpr<Her sa pensće.

II etablit un concours, et c’est & M. Le Goff(de Pon-tivy) qu’ćchut 1’honrteur d'ćtre choisi (1).

D6s le mois de septembre 1869, les chapiteaux de la nef ćtaient presque tous sculptćs, ainsi que les chapi-teaux de la faęade; et sur le tympan du grand portail se voyait la belle tóte du Christ, ceuvre de 1'artiste nan-taiś Grotaćis.

On avait dóa lors 1’impression qu'il y avait quelque chose de fini: et, le 30 septembre, jour anniversaire du couronnement, on inaugurait la nef oii devaient se faire dćsormais les offlees, k 1’abri d’une immense cloi-son qui la sćparait du transept non achevć.

Cćtait une ćre nouvelle qui commenęait.

Pendant quelques annćes, les anciens p&lerins seront un peu dćsorientćs : ils ne retrouveront plus 1’humble ćglise od ils s’agenouiIlaient jadis. Mais cette impres-sion disparaltra vite, k mesure que s’ach6vera le nou-vel ddifice, dont ils peuvent dćj& deviner la beautć et la grandeur.

en comparaison de la belle ordonnancc de Pensemble et de Pintcn-sit* de vie qui jaillit de ces verri*res.

Dans cette apprćciation nous nentendons pas parlerdes ritraux du cótć nord et du trausept.

»    (1) Le talent de M. Le GofT s'est manifest* presque aussi grand

que celui de M. Depertbes, dans la basi!ique de Sainte-Anne.

U fut appclć depuis A prendre part aux travaux de PH6tel-de-Ville (Poris); cl c'est lui qui a sculptć la statuę colossale d*Ur-bain U *rig*fe A ChAtillon. Mais P«uvre dont il se faisait gloire par dessus tout, c'est celle qu’il a execuUe id. — « Vous ne me connaissez pas? disait-il au pr*tre qui rint le voir A ses derniers moments : je suis Breton ; c'est moi qui ai fait les sculptures de Sainte-Anne d'Auray. *

— Lc mćmoire de M. Le Goff, pour les travaux qu'il a exćcut*s A Sainte-Anne (non compris le piedestał de saint Pierre) s’*l*ve 223.424 fr. (Arc/uee* diptrt.)



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