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88 SAINTE-ANNF. DAUKAY

1870-1872.

Lorsque la guerre eclata, le transcpt et le chceur ćtaient dćjh couverts.

La mobilisation n'arr6ta pas lestravaux. A la fin de l'annee on en avait fait pour 665.&0O fr.; et h la fin de 1871 pour 735.000 fr.

A cette ćpoque le gros oeuvre ćtait achevó, les rava-lements terminds, les chapiteaux sculptćs, les vitraux płacćs. Et si on ne livre pasencoreau culte 1’ensęmble de 1’ćdifice, c’est que les ćchafaudages sont nćcessairea h 1'artiste <?minent, Ch. Lameire, qui recouvre la votHe, tout autour des nervures, d’une « riche draperie teinte chamois etoilee d'or » (1).

Les protestations du dćbut vont de plus en plus s’af-faiblissant, h mesure quc 1’ddifice dćcouvreses perfec-tions (2).

Cependant les pfclerins de la guerre, qui viennent en grand nombre, peuvent faire connaissance avec le nou-veau sanctuaire, et y dćposer aux pieds de sainte Annę, avec leurs ofTrandes de plus en plus nćcessaires, leurs pri&res et leurs actions de grćtce.

Enfin, dans les derniers mois de 1872, l'ćglise se dćgage dćfiniti vement de ses echafaudages ; la dernióre cloison tombe ; et, le 15 septembre, sept ans aprós qu’elle avait śtć commencće, la chapelle ouvre ses portes, et laisse voir 1’liarmonie de ses lignes et ses majestueuses proportions.

Elle fut benite par M«r Dubreuil; 1’ancien ćv6que de • Vannes, dont plus d’un souvenir penible se rattachait & Sainte-Annę d’Auray, putse rćjouir cejour-16 d'avoir eu la premierę idće d'un projet aujourd hui magnifi-quement realise.

(!) Kxpression de M. Deperthes. dans sa lettre du 28 janvier.

(2) On ne criail młrae plus A la prodigalite. Un dćtail, noto en passant, inontre & quel point on'voulait faire bcau. La nef ayant Hi couverte en ardoises ordinaires, on dćcida de les enlever, et de les remplacer par de larges et belles ardoises.

La Scala Sancta avait dii s’ćloigner pour ne pas mas-quer la faęade monumentale (1870). Gćnantc k la place qu'elle avait occupće jusque-l&, mais nćcessaire pour supplćer k la nouvelle eglise insuffisante elle-m6me aux jours de grandes fótes, — elle ąlla se dresser quelque distance, et elle a ćtć jusqu’ici comme le sanctuaire de ce vaste tempie en plein air qu’est le champ dc 1'Epine.

En 1868, la Bretagne n’avait pu voir ici qu un edifice en construction. Quand elle revłnt le 8 d^cembre 1872 en pólerinage national, elle trouva une ćglise achevće; et elle put suspendre a la nouvelle vońte ses innom-brables bannióres en ex-voto comme temoignage dc son attachement filial.

1873-1877.

On a depensś plus d’un million dćjń. Et cependant quand on entre dans la chapelle, apr6s avoir admire la beautć de 1‘ensemble, on est peinć de voir que l‘ćdi-fice ne possćde encore qu’un amcublement provisoire: vieux autels, vieux confessionnaux, vieille chaire prćcher, orgue mesquin, vieilles clochcs dans une tour non encore rajeunie.

Tout est fini, croyait-on. On dirait avec plus de rai-son que presque rien n est fini.

Dailleurs qu’on fasse encore crćdit de quclques annćes uux artistes qui tour k tour viendront apporter k la Sainte le tribut de leurart: la fin sera digne du commencement.

Dfcs le mois de janvier 1872, un ćchafaudagc immense cnscrrait comme dans une cage 1'ancienne tour. Des ouvriers l'attaquent dans ses fiancs pour y ouvrir de largesbaies; et une aroade monumentale, creusee dans sa base avec une hardiesse qui edt fait hćsiter les plus audacieux, la met en communication avec la chapelle. Dautres la dćpouillent du dóme qui 1'ćcrasait ; puis sur ses murs respectćs on órige une flćche, qui, au lieu



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