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102 SAINTK-ANNK. DAURAY

ordonnće en 1865. par M*r Gazailhan: un total approxi-matif de 130.000 fr., une goutte dcau pour rempLir uni gpuffre.

A cette ćpoque M*r Gazailhan ćtait dćj& remplace par M«r Ućcel; et M. Kerdaffrec venait lui-mćme de quitter Sainte-Anne (21 avril).

Aprćs le dćpart des deux hommes, qui avaient eu l'initiative de l’oeuvce et lui avaient donnć la premierę impulsion, entrent en scćne inaintenant ićvćque et le chapelain qui móneront 1’entreprise jusqu’au bout.

Lorsqu'en juillet 1866, M*r Becel prit possession du si£ge de Vannes„ lea murs de la futurę basilique com-menęaient a se dessiner & L&surface du sol. Dć&ormais il avait la respons&bilitć de ce grand ceuvre : elle lui devait ćtre glorieuse, elle n’eu etait pas moins lourde; et il cn fut effrayć.

Comment pourrait-il, nayant presque pas de res-sources, mener ó bonne fin la construction de cet ćdi-fice immense?— Avec l aide d’un nouveau Nicolazic, dira un jour Pćvćque lui-mćme.

Pendant qu’il restait perplexe sans trouver d‘issue, il vit arriver chez lui le chapelain. du Pćlerinage, M. Guil-louzo.

De cette entrevue mćmorable voici comment l’ćvćque a lui-mćme rendu compte plus tard.

« Connaissant mes prćoccupations, ii vint me drre:

« Laissez-moi faire.je rćponds de vous seconder utile-« ment. — Et comment rćussirez-vous. ś trouver dans « un pays pauvre des centaines de mille franes? —J‘irai « de paroisse en paroisse, et s'il le faut de porte en « porte. Le riche et le pauvre me permettront de leur •r tendre la main au- nom de sainte Annę »... Ces offre9 me parurent une iHusion gćnćreuse,. et il fut ćcon-duit. Mais sa confiance ne se dćmentit pas. A quelque temps de Iń une nouvelłe demarche n'eut pas plus de sucećs. Cependant ses instances finirent par triompher:

« Eh! bien, allez, liui dis-je^ prAchez, qu<łtez; que Dieu' « vous inspire »•. A ces mofcs le chapelain s’agenouiHa pour recevoir en faveur de sa raission de ąuóteur la bćnAdiction de son AvAqueret, la figurę rayonnante de jore, il partit souriant et courageux (i).

Rien ne semblait avoir prćparA M. Guillouza au róle pFĆpondćrant qu’il allait remplir, si ce ntest une bontć inalterable, une conscience droite et un dćwjuement sans borne. Mais sainte Annę, qur voulait se servir de cet humble instrument pour travailler A sa gloire, općra en lui, conime autrefois en Nicolaaic, une trans-formation profonde, si bienqu'il ne tawda pas; 6 deve-nir l’Ame de 1'entreprise: il s’y consacra avec un zAle si. persćvćrant qu'aux yeux de ses contemporains il sembla, pour ainsi dire, personnifier le PAlerinage (2).

Le brAviaire sousle bras, le chapelet d’une main et de 1’autreson bAton, il s’en allait de paroisseen paroisse, lei cceur reinpli d'une force vraiment surnaturelle.

Choque dimanche, chaque jour de fetę il visitait un bourg. Riemne KarrAtait, ni les rigueurs de l’hiver,ni le mauuais etat des routes. Pendant la semaine il se ren-dait dans les principales villes des diocAses voisins.

Les AvAques encourageaient son zfele. DAs le 27jan-vier 1868 l'archev£que de Rennes lui donnait une lettre de recommandation ; et, quelques mois plus tard, il ordonnait lui-mAme pour « l'oeuvre de Sainte-Anne » une q.uAte qui aurait Iieu dans toutes les paroisses de son diocAse le dimanche 26 juillet : « Le diocfcse.de- Yannes ne peut suffire seul, disait-il, A une dApenseaussi consi-

(f) Oniton funtbre, p. T et 8,

(2V « A deux sitctes de distance, deux hommes se sont rencon-trćs qui oni mis le minie z£le et les m£mcs vertus au service de la mime causc... » (Oraiton funtbre, p. 6).

Le róle du chapelain, dans l'oeuvre de la construction, serable mime beaucoup plus considćrablc quc celui du- vovant. Au Iieu que celui-ci se bornait Aeiciter le z*le des travailleurs et' & recueil-lir les rcssources qu'on lui apportait spontanćment, 1'autre a dfi parcourir tout le pays pour aller chcrchcr 1’argent qui sans lui ne serait pas venu;



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