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108    SAINTB-AKNB DAURAY

Et pendant que se poursuivaient les travaux, k com bien dautres dćpenses on avait encore k faire face!

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La Commission diocćsaine, rendue plus prudente, fut partagće entre deux sentiments: d'une part, prćoc-cupće de maintenir k 1’ćdifice toute sa beautć, elle tenait k employer les meilleurs mnterinux et k faire appel aux meilleurs artistes. Et, d’autre part, obligće de rćduire les dćpenses dans la mesure du possible, elle choisit, parmi les ouvriers qui prćsentaient les garanties suffisantes, ceux qui ofTraient les plus bas prix — En outre, ne voulant pas s’exposer k de nouvelles aven-tures, elle exigea que tout fńt rćglś k l'avance et avec prćcision.

Dfcs 1868 1’architecte fit remarquer qu’il serait ćco-nomique de commencer d&s lors les travaux de sculp-ture, en utilisant les echafaudages actuels qu’il serait trós coOteux plus tard de rćtablir.

L'óvóque ćtait encore sous le coup de 1’ćmotion que lui avait causee la question des nervures : le jour mćme oCl il se rćsignait ó ćcarter la pierre blanche, il dćclara aussi o qu’aucune sculpture ne serait faite avant l’achóvement du gros ceuvrc dans tout l'ćdi-fice » (1).

Sa rśsolution semblait bien arrćtće. Mais « 1’homme de la Providence »»intervint encore cette fois : il reprć-senta que les sculptures de la faęade ne pouvaient ćtrc diffćrćes; « n<5gliger de les faire serait enlcver k cette partie de 1’ćdifice toute sa valeur » (2). — « Eh bien dit l'ćv6que, qu'on me fasse un projet ; et, si la somme n’est pas considćrable, jautoriserui ». (1" dćcembre).

Et en elTet, vaincu par les instances, il autorisa.

(t) Lettre de M. Hillion, supćrieur du Pćlcrinage : 9 novembre 1868 (Archicet, I, p. 489).

(2) Ibid., 490.

Dis łe mois d’aout, ł’architecte avait ddjń etabli un concours pour reconnaltre Phabiletd des diffdrents artistes qui faisaient des offres de service. Parmi ceux qui furcnt jugds capablcs, il ne restait plus qu'& choisir celui dont les prix seraient les plus moddrds.

Ce fut ó M. Le Goff (de Pontivy) que le travaii echut : et il se mit k l’ceuvre au mois de mai 1869, commenęant par la faęade.

La premiire sdrie qui comprenait dgalcment les cha-piteaux de 1’intdrieur et les pilastres du dehors, fut achevde en 1871, et rdglde au prix de 18.066 fr.

Le mddaillon du Christ, qui orne le tympan de la porte principale, avec les deux anges adorateurs, est l’oeuvre de Grotadis (1): il fut payd 2.000 fr.

On songea alors ó traiter pour le reste des sculptures suf granit,

A cette occasion dclata un nouveau conflit.

» Le travail dc M. Le Goff avait obtenu tous les suf-frages. Ndanmoins, un sculpteur de Vannes s’dtant proposd pour exdcuter les sculptures du transept et du chceuravecun rabais considdrable, on accueillit favo-rablement sesavances. Mais 1'architecte, qui sest mon-trd pendant la durde des travaux, le gardien irrdduc-tible du caractdre artistique de son ceuvre, 1'dcarta impitoyablement, faisant remarquer d’ailleurs qu’il l’avait rejetd ddji au concours de compdtence : « J’ai choisi. ajouta-t-il, celui qui ofTre le plus de garanties au point de vue de 1’economie aussi bien que de Part. Puisque vous avez un homme faisant bien, conservez-le. » Comme dernidre raison, il laissa entrevoir un procis dont l issue ne serait pas douteusc (2).

La Commission cdda. Et ce fut encore de sa part une heureuse concession, car, pour gagner quelques mil-liers de francs, elle allait compromettre un travail qui devait dtre une des principales richesses du monument.

(1)    Dapr&s le projct pritaitif ce roćdaillon devait ćtre en marbre: on n’a pas k regretter qu’il ait iii sculptć dans le granit.

(2)    Lettre du 2 arril 1872 [Arch. Pil., I. 609|.



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