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112 SAl.NTK-ANNK DAURAY

Aussi l’on dćcida de partager le reste des travaux entre les deux peintres les plus renommdś : M. Le Marćchal aurait toutes les verrióres du rez-de-chaus-sće, M. Oudinot celles du premier dtage y compris les rosaces (1).

\1. I,e Mardchal accepta tout dabord. Mais bientót il rdclame une majoration des prix ou un dćdommage-ment, prdtendant que chaque vitrail lui re vient h 2.300 fr. sans bdndfice. En consdquence il dcmande que chacune des verridres qui lui restent h exdcuter lui soit payde 2.500 fr., et qu’en outre, pour lui permettre de rćparer ses prcmidres pertes, on lui confie quelques-unes des verridres du haut au prix de 1.800 au lieu de 1.000 fr.

Ses exigences parurent draconiennes (2) et on accepta son dćdit. ,

On s'adressa alors a M. Oudinot, qui n’avait rien fourni jusqu’ici; et il s’engagea, par contrat du 24 avril 1870, & exdcuter toutes les verridres du bas et du haut aux conditions prdcddemment fixdes.

Mais M. Oudinot nc tarda pas h s'apercevoir lui-mfime, comme M. Le Mardchal, que son entreprise n’etait pas rdmundratrice.

A son tour il demande qu’on ćlfcve les prix, ou au moins qu’on le paie au comptant... Alors commence entre 1’artiste et le trósorier une correspondance pć-nible: l’un, pressć par des besoins d’argcnt, supplic,

(!) Sujets des trois grandes rosaces:

/tance dc U f*;*dc. — Au centre, la sainte Vierge montrant A saintc Annę les passages de la sainte Ecriture qui annoncent la venue du Messie. Dans les mćdaillons tout autour, les rois de duda et des auges. — Ce ritrail a et* paye par les prćtres de la basilique et du Petit S*minaire.

Romet du Irtmcpt tud. — Notre-Seigneur introduisant sainte Annę et saint Joachim au ciel. le jour de son Asccnsion.

Romce du trarucpt nord. — Le papę d*finit que la filie de sainte Annę et de saint Joachim a *t* conęue sans p*ch*. — Verriere payAe par la villc de Lorlenl.

(2) Elles ne 1'ćtaient pas. Les fcnćtres qu'il a fournies, surtout celles du cót* sud, sont estfmćes par tous les connaisseurs h un minimum de 2.500/r., evaluation faite d aprćs les prix de l'epoque.

qu’on lui viennc en aide; l'autre, qui a k faire face k de multiples obligations et dont les ressources ont diminuć pendant la guerre, s’en tient rigoureusement aux conditions du traitd.

M. Oudinot ćtait acculć k la ruinę: npr&s avoir fait une sćrie dc tableaux remarquables(vie de sainte Annę), il se resigna ó fournir des verri6res en rapport avec les sommes qu’il recevait, et sacrifia totalement comme M. Le Marćchal lui-mćme, les fenćtres du cótć nord.

Voici la notę des sommes qui lui ont dtd versćes :

Quatorzc fendtres du premier dtage. .    .    . 14.000' »

Quatre petites fenćtresdu rcz-de-chaussćc du

transept . . . •........6.400 »

Iluit fenćtresdes chapelles absidales .    .    . 14.400 »

Deuz grandes rosaces........3.600 *

Deux petites rosaces........ 400 »

Les deuz fenćtres de l’orgue......2.651 60

Total de la notę, soldće en septembre 1872 . 41.451 60

Sur cc total il fit une remise de..... 2.890 90

38.560'70

Les vitraux de la basilique, dont le prix, d’apr6s le devisde la commission, ne devait pas ddpasser50.000 fr., ont codtd en rćalitć :

Premierę sdric .......... 35.800' »

Seconde sćrie.......... 38.561 60

Total Global. .    .    74.361 60

Ce chifTre dćpasse de plus de 24.000 fr. la ddpensc prć-vue; et au lieu de deplorer cette majorat ion, on regrette depuis longtempsque 1’Administration de la basilique, qui s’est montrće si large pour les autres travaux d art, ait Idsinć si malencontreusement avec les peintres ver-riers (1).

10 M. Oudinot, par les pertes qu'il a subies, pretend avoir fait A la basilique un don de 10.000 fr. (ArcA/cw du />*/., I, 428). 11. Le MarAcbal dc son cótA allirraait qu’il avait donnę plus A Sainte-Anne que les familles dont les noms sont inscrits sur ses ritrauz

[Ibidem, 370).

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SAtNTE-ANNE DAUHAY. T. II