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le droit, qui n’avait appartenu i aucun de ses prćdć-cesseurs, dc rćgler et de prAsider les fAtes; et c’cst en cette cjualite qu’il y harangua le duc d'AngoulAme le lor juillet 1814.
Mgr de Bausset se montra condescendant vis-Avis de ce vieillard, et lui permit de continuer; mais il assura aux PAres Jćsuites qu'A la prochaine vacance de Plunerct, on remettrait en vigucur la convention concluc autrefois entre les religieux et le clergd paroissial (1). •
Les PAres Jdsuites, en prenant graduellement posses-sion de leurs droits, en usArent pour rćaliscr d’heu-reuses modifications.
Jusque-1A la statuę du PAlerinage n’avait pas eu un autel qui lui fiit spćcialement rdservd ; elle Atait ados-sde au mur du midi, dans lencadremcnt d’un retable. Comme tous les pAlerins tenaient A s’agenouiller devant elle, il y avait ndcessairement, A certains jours, encombrement dans la nef: pour donner plus despace A la circulation, les nouveaux chapelains firent reculer le mur derriAre la statuę, et construisirent ainsi unc seconde chapelle latdrale qui s'appela dAs lors « la cha-pelledela Ddvotion
La statuę en pierre, installde par le P. Blouet, fut
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(1) L«s incidcnts retatifs k la jaridictiou sur la chapelle du PAIe* rinage, forment le sujet d’un chapitre spAcial. Vołr: La Chapelle aera-t-elle paroittiale ou ex« rupie?
Le P. Blouet et 1'abbA Le Floch qui Ataient les seuls chapelains en 1815. ne quittArent pas Saintc-AnneA l‘arrivAe des JAsuites. lis continuArent k excrcer leurs fonctions. vlvant dans le couvcnt młme, mais sAparAs de la communautA, et chacun en son particu-lier. Le P. CuAnct leur rend cc tćmoignage que c‘Atalcnt dc bons prAtrcs, avec !esqucls (es Keligieux vćcurent toujours en excellents terraes. Lc P. Blouet raourut en 1816, et, sur sa demande expresse, il fut enterrA dans le cloltre, qui Atait 1'ancien cimcliAre des Carmcs ; quant k M. Lc Floch, il fut le premier enterrA dans le noureau cimcliAre.
M. Le Floch, qui Atait le confesseur breton du PAIerinage, fut remplacA en cette qualitA par le P. Le Leu. depuis si populaire dans les missions bretonnes.
remplacće par une statuę en bois, laquclle, revótue d’une chape en velours cramoisi, avait l'avantage de rappelcr la statuę primitive; et les vieux pólerins, en la voyant, pouvaient avoir ainsi 1’impression qu’ils priaient encore devant 1'iinoge miraculeusc elle-móme (1).
Toutefois elle ćtait loin d’£tre un chef-d’ocuvre ; aussi n’eut elle qu’une durće ćphćmóre : une dizaine d’an-nćes plus tard, en 1825, k 1'occasion du deuxióme cen-tenaire, on la remplaęa par la statuę k laquelle ćtaient rćservćs les honneurs du couronnement.
Les Carmes, en meublant la chapelle, y avaient tout naturellement introduit les gloires de leur Ordre et les souvenirs de leurs bienfaiteurs. Les Jdsuites ne s’inspir6rent pas de tendances aussi particularistes; et sils introduisirent ici des dćvotions qui leur dtaicnt chdres, il faut reconnaltre que ces devotions dtaient en parfaite conformitd soit avec la pietd populaire, soit avec le culte mdrne de sainte Annę.
La chapelle des Carmes possedait des autels en 1’honneur de saint Sebastien et de saint Roch ; mais saint Joachim et saint Joseph n’y avaient que de simples statues. Leur culte y passait inaperęu pour ainsi dire. Cdtait une lacune. Les Jdsujtes la rćpa-rórent: ils voulurent que saint Joseph, qui occupe une place de choix dans la familie de sainte Annę, eńt aussi dans la maison de sainte Annę des honneurs cor-respondants A sa dignitć ; et ils lui attribudrent la cha-
(t) Elle futfaite A Paris, sur rinitiative ct aux frais de M. Martin |d'Auray); c’ćtait une pićce de#bois, od il n*y arait de sculptć que la tete de la statuę, le reste ćtant cnveloppć d’un large man-teau. — On choisit pour 1'inaugurer la cćrćmonie de clóturc dc la mission d‘Auray: fćvrier 1816. La procession, qui *e rendit dc cette ville jusqu'A la chapelle du Pćlerinage, fut prćsidće par Jjl«r de Bausset. Le curć, M. Dcshayes, vou!ut quc cette manifes-tation fót digne de la pićtć de ses paroissiens, et de la Mission quc venaient de leur prćcher les Pćres Jćsuites rćcemment arrirćs ą Sainte-Anne.
Le donateur s’ćtait reservć 1'honneur de porter lui-mlmc la statuę sur tout lc parcours (Mtmoiret du P. Cutntl).