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124 SAl.NTK-ANNE DAURAY
Scala Sanct*.
Demołition de 1'ancienne (t) et constructiof) de la nourelle...........26.918 »
Les statucs sont d'Ogć, 1'autel de Le Goff, le vi(rail dc Clau-dius Lavcrgne.
La Fonlaine.
Le monument............ 12.250 •
I.a statuę . i,.......... 4.500 >
Tel est, auasi approximativement que possiblc, sana parler des honóraires de 1'architccte, le hilan des dćpenses: en chiffrcs ronda au moins 1.800.000 fr.
Presąue lout cet argent a passe entre les mains de M. Guillouzo : en 1877, au moment de la consćcration, l'ceuvre ćtait regardde comme terminie, et Ton ne devait pas torder h solder toutes les dettes (2).
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Que deviendra ddsormais le quóte*ur?
Pendant les fótes de la consćcration, les deux vieux
(1) L‘ancienne Scala Sancta fut dćmolie en 1870.
La nouvellea <t< banitę et inaugur*ele7 mara 1872.
(2) Les contemporains ont dtć s*v*res pour 1'arcbitectc. AprAs aroir bl&mć la suppression de 1'ancienne chapelle, aprAs avoir critiquć le style de la basilique, on n'a pas epargnć non plus le róle de M. Deperthes: on se rćvoltait A 1'idće qu*il avail fait depen-ser ici tant de centaines de mille franes et « gaspillć » (comme on dtsait) 1'argent des pćlerins.
Sous croyons faire acte de justice en reproduisant ce qu’il a lui-mćme ćcrit pour sa dćfense. II a 6ti guidć par deux principes: Ha roulu faire une ceuvre d'art, et la faire le plus ćconomiquo-ment possiblc:« Si mes contemporains ne me pardonnent pas d‘avoir dćpassi le chiffre de la dćpensc, j'esp*re que la postćritć sera plus juste A mon ćgard, et qu'elle me saura grć au contraire d'avoir poursuivi lcxćcution sans diminution ni• restriction du projet adopte... Ce que je puls aflirmer en outre, c'esl que j’ai tou-jours apportć dans la rćalisation du projet toute lcconomic pos-sible; et je defie n’importe qui de me prourer que, sans modifier aucunement le projet, il ćtait possiblc de rćduire la dćpense » (21 juin t87i).
Notons ici, pour complćler nos renseignements, que les hono-raires de rarcbitecte. jusqu'en mai 1878, montent A 83.726 fr., 19.
LA RAS1LIQU£
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amis, M. Kerdaflfrec et M. Guillouzo, accoudćs le soir b la fenótre causaicnt, devant cette oeuvre maintenant achevóe, de leurs illusions du dćbut, de 1'urdeur avec laquelle ils avaient commencA, des peinesqu’ils s’dtaient attiróes: « AprAs tout, ajouta le curć de Pontivy. a Dto facltim est istud, nous n’avons AtA que des Instruments, moi pour Iancer 1’afTaire, vous pour la paycr. Ma mis-sion b moi s’est terminie il y a dix ans ; la vótre finit aujourd’hui. Croyez-moi, b votre tour, retirez-vous de Sainte-Anne. Laissons la gloire b Dieu; et b ceux qui viendront aprfcs nous les coudćes franches. »
Cinq mois plus tard M. Guillouzo disparaissait en effet : le 29 janvier 1878 il mourut presque subitcment ^
dans sa paroisse natole, en baisant une reliquc de . saintc Annę. i
L/Ktat autorisa son inhumation dans la basilique qu’il avait bAtie : son coips fut dćposć devant la Statuę miraculeuse. Mgr. Bćcel prćsida les funćrailles et prononęa 1’oraison funćbre:
łlMI
« Que de difficultćs il a fallu yaincre pour construire « cette basilique, s’ćcria-t-il ; que de prćoccupations « cette ocuvre m’a occasionnćes pendant douze ans. Jai « souvent doute du succAs de M. Guillouzo; et pour-« tant il a rćussi... Itegardez ces murailles imposantes,
< ces colonnes elancćes, ces yoAtes ornementees de « peinture et de dorure, ces sculptures, ces ciselures,
« ces vitraux, tout ce qu*un habile architecte et des * artistes renommes ont conęu et exAcutć dans cette en*
€ ceinte... Voici Thomme qui a fait mouvoir toutes les « volontćs et concentre toutes les ressources qu’exi-« geait une pareille entreprise. »
Le tćmoignage de celui qui savait mieux que per-sonne le merite de son collaborateur, sera lejugement de 1'histoire.
Vingt ans plus tard, mourait b son tour M«r Becel, dont le nom restera uni au sień dans 1'histoire de la basilique.