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126 SAINTE-ANNB I' AUHAY

L'un a eu pour mission de recueillir les fonds qui ont permis dachever cette construction monumentale.

Laulre, successeur de M*^r de Rosmadec, a vu se renouveler, pendant la durće de son long ćpiscopat, l'enthousiasme qui amenait les multitudes du XVII* si&cle h Sainte-Anne. Mais s’il a eu 1’honneur de prćsider des fótes incomparables, qui ont eu lieu ici, il a aussi connu des heures de poignante angoisse.

L’6v6que avait la responsabilitć de l’oeuvre : et les hardiesses du nouveau Nicolazic etnient, il faut bien le dire, de naturę a effrayer une sagę administration. Comment approuver en eflfet des desseins sans propor-tion avec les ressources qui n’arrivaient qu’au jour le jour, et qui eussent ćte en rćalitć prćsomptueux, s*ils neussent ćtć justifióspar une foi inćbranlable en sainte Annę.

D'ailleurs, si M*^1- Bćcel refusa parfois des autorisa-tions qui lui semblaient imprudentes, il ćtait rare que la pri£re obstinće du chapelain ne triomph&t pas de ses apprćhensions : car l’ćvćque lui aussi ćtait dćvouć de toute son ńme A sainte Annę; et, presque toujours, ce que la raison administrativc s’etait crue obligće de refuser tout dabord, son coeur finięsait par 1'accorder.

Et quel dćdommagement aux transes par lesquelles il avait passć, lorsqu‘ou milieu de la plaine ondulće, il vit briller haut dans les airs 1’image doree de sainte Annę ; et quand, entouró de douze ćv£ques il consacra solennellement 1'ćglise dans tout 1’ćclat dc sa jeune et vigoureuśe beautć ; et quand il y sacra ses amis d'en-fance, M*^r Ilillion et M^Trćgaro; et quand il y ras-sembla, en d'inoubliables fćtes, des multitudes de pfcle-rins, — constatant ainsi que son long episcopat avait coincidć avec une fcre de rajeunissement et d'expan-sion pour le culte de sainte Annę dans toute la Bre-tagne.

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Dans un lieu de Pżlerinage, commc Sainte-Anne d’Auray, les travaux ne sont jamais terminćs.

Quand les dcrnifcrcs dettcs de la basilique eurent <Jtć paydes, M. Le Guen, alors supćrieur, eut la charge de pourvoir 6 l'en-tretien et aux embellissements du Pfclerinage.

C’est par ses soins quc le monument de la fontaine et le cloitrc ont ćt<5 mis en harmonie avec le reste de la conslruc-tion : c’est h son initiative que l'on doit tout ce qui a 616 fait depuis 1880.

Si les circonstances l'avaient permis, il aurait mdme rćalisć un plan grandiose qui eńt, non seulement embelli, mais trans-formć le village.

II manquc k la basilique actuelle un encadrement architec-tural, dans le genre de celui qui entourait l ancienne chapelle. Les conątructions qui subsistent des anciens bśtiments sont d’une laideur qu’on voudrait voir disparaitre. — F.n outre, la Scala Sancla ótant sćparźe de la basi!ique par une route dópar-tementole, il est impossible daccomplir sur un terrain rćservć toutcs les cćrćmonics du Pelerinage.

Pour remćdier 6 ce double inconvćnient, M. Le Guen avait un projet, simple et grandiose 6 la fois, qui consistait k englo-ber dans la m£me esplanade la basilique, la fontaine, la Scala Sancla. — Toutes les anciennes maisons ayant disparu comme 1'ancien hótel du Lion d Or, la Scala ótant piacie face & la routed‘Auray, on aurait cntourć cette esplanade d’une colon-nade, nayant qu‘un rez-de-chaussće, mais assez vaste nlan-moins pour qu'on y pót organiscr la proccssion en temps de pluie ; et, dans 1’enfoncemcnt de ces galeries, comme & Notre-Damc des Ermites en Suissc ou comme dans. larue Rivoli ii Paris, on aurait installó les magasins d'objets de pićtć.

Ce projet grandiose, par lequel M. Le Guen, vers 1900, róvait de substituer & 1’ancienne citć monastique, dont il ne restait plus que des fragments Ipars, un ensemble harmonieux de constructions nouvełles, — commence ó se rćaliser aujour-d’hui (1924) sur un plan plus grandiose encore.. ..