li SAIKT8-ANN8 DAUBAY
pelle anciennement dćdiće k saint Sćbastien (1). Quanl k saint Joachim, il n aura son autel que dans la basi-lique futurę, et aprfcs la dćfinition de 1'Immaculće Con-ception, dont la gloire rejaillit sur lui au móme titre que sur sainte Annę elle-móme.
II y avait en Bretagne, surtout dans le pays de Vannes, une dóvotion plus importante encore, et qui rćolamait aussi une place dans la chapelle du Póleri-nage ; c’ćtait la devotion au Sacrd-Coeur de Jćsus (2).
Popularisde dans la rdgion dds le XVII* sidcle par le P. Huby (3), vivement recommandde au XVIII* siócle par Mc de Bertin, qui 1'introduisit dans la liturgie vannetaise, elle attestait sa vilalitd par d’innom-brables tćmoignages, qu’on retrouvait jusque dans les sculptures du rnobilier rural, dans les broderies du costume, etc. Pendant les troubles de la guerre civi!e, les Chouans, ainsi que les Venddens, avaient spontandment arbord son insigne sur leur poitrine ou k leurs chapeaux comme un appel A la protection divine.
Y avait il alors ddjó, dans nos dglises bretonnes des statues ou des autels du Sacre-Cceur En tout cas, les fid&les auraient pu s’dtonner de ne pas voir dans leur sarictuaire national une ddvotion qui occu-
(t) Lc culte de saint Sebastien o'avait cu sa raison d ćtre ici qu’A titre de mćtnorial, pour rappeler le nom dc Mp Sćbastien de Rosmadec. fondateur ecclćsiastiquc de la chapelle.
Celui de saint Roch, au moment de rarrivAc des Carmes, rćpon* dalt A une prćoccupation populaire: il avait AtA motivć par les pestcs frćqucntes qui dćsolerent lc pays, particuliArement depuis 1632 jusqu en 1700.
(2) I.e P. Cućnet, supćrieur*du PAlerinage, A 1'occasion de la neuYaine qu'il faisait cAlAbrer dans la chapelle de sainte Annę en 1'honneur de saint Joseph, insista prćcisAmcnt sur la trAs proche parcnte qui unissait les deux personnages : S. Anna, socrus Joseph (Lellrc du 17 mars 1816).
(3) « On pcut sans crainte ranger le P. Huby parmi les plus grands dćvots du SacrA-Cceur arant la B. Margueritc-Marie. II fut, semble-t-il, avec le B. Jean Eudcs, le principal propagateur popu-lairc de cettc dArotion. » (P. Baihyei.: la Dteotion aa SacrS-Cceur Je Jłsut, 4* Adition, p. 449).
pait maintenant une si grandę place dans leur pićtć (1).
Les Jćsuites Iui consacrórent la chapelle qui ćtait autrefois sous le nom de Saint-Roch (2) ; et pour contribuer k rćpandre, parmi leurs ćl&ves et parmi les p&lerins, la dćvotion qui leur ćtait si chóre, ils ćtablirent une association du Sacrć-Cceur, qu’ils affi-lidrent aussitót k Farchiconfrćrie rćcemment ćrigóe k Romę, dans lćglise de sainte Marie in capclU (3).
Un autre aliment rćclamć, du moins chez nous, par la pićtć, c’est le Chemin de la«Croix ; et un lieu de Pfclerinage comme Sainte-Anne ne pouvait se dis-penser de 1’offrir aux fid61es.
Les stations furent placćes, non pas dans la chapelle ou la circulation devenait si difficile aux jours de grandes f6tes,.mais dans le cloltre du couvent, od le pfclerin, isolć de la foule et.du bruit, mćdite avec autant de recueillement que dans une ćglise.
Cest le P. Gloriot que Fon dćlćgua pour en faire
(!) Mr dc Berlin fil irlger un autel au Sacri-Coeur dans sa cathidrale ; et il voulut itre enterri devant cet autel.
(2) Les Religieu* qul itablirent la divotion au Sacri-Cceur dans cette chapelle itaient tout disignis pour cette inission, commc succcsseurs du P. Huby ct du P. dc la Colombiire. Mais cn outre le P. Cuinet avait des raisons personnclles de s’y inti-resser: avec le P. de Tournely, 1‘ahbi de Broglie et le P. Varin, il avait fali partie de cette ilitc dc jcunes pritres qui, dis les pre-iniires anniesde la Rivolution. risolurentde vivrc sous la rigle de saint lgnące, en altendant que ffit ritablie la Compagnie de Jisus, dans une association qui portait le nom mćme du Sacri-Coeur. — 11 fut particuliirement lii avec son compatriote lc eilibre P. Yarln, qul fut lc grand apótre du Sacrć-Casur au commence-ment du XIX* siide. (Cest ce mime P. Yarln qui a fondi, entre autres congrigations religieuses, les « Dames du Sacri*C<cur » avec M** Barat). Tous les deux entrirent dis la premiirc heure dans la Compagnie de Jisus. Ouand le Petit Siminaire fut confii aux Jisuiles, le P. Cuinet y reęut la visitc du P. Varin en 1817, et il possidait parmi ses collaborateurs le P, Barat, frirc dc la Bienheureuse.
(3) Cf. Correspondance du P. Cuinet (Archteet du Morbihan). U icrlvait le 25 avrtl 1817: « On finit 1'autel du Sacri-Coeur ; le peintre travaille au tableau; les boiseries sont posics. »
On pcut consulter sur cette archiconfriric le P. Biringer (Indul-gtneet ll, p. i3t).