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146. SAINTE-ANNE DAURAY

lages et dans les bourgs, on regardail respectueuse-ment passer ces .gens qui allaient demander au loin une grAce pour leurs malades ou un soulagement pour leurs trćpassćs.

Tantót c’ćtait un pAlerin isold, voyageant en sabots et IrAs souvent pieds nus ; tantót une groupe familial : la m&re A cheval avec ses enfants, le ,pAne tenant.la bride Ala main ; tantót >une caravane, q.ui trompait les lon-gueurs de la route en chantant ou en rćcitant le rosaire.

lis arrivaient ainsi, parfois aprAs un voyage de plu-sieurs jours,‘pleins de sommeil, fatigues mais heureux.

Sto


n.



•A.


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Que de fois Jes.a vons-nous vus fflors 'Stationner A la fontaine, dans les rues du vLllage. A 1’egAise, ap-puyAs sur leur pen ba h, qui Atait leur bourdon de pAlerinage.

P. Martin, qui sA-journalui-mćmeaSainte-

CROQUIS PRIS SUR I.A ROUTB    .    , n

dic Sainte-Annk d*auray en I8S9. Annę sous la nestaura-

tion, racontequ’il en a vu entrer ainsi dans le village, « comme autrefois, les pieds nus, sans veśte, le chapelet ou 4e cierge A la main », non seulement aux grandes fótes, mais « presque tous les jours de 1'annAe » (1'.

Les pAlerins bretons que le P. Martin avait sous Jes yenx, et ce.ux ,qui ont frćquentA le PAlerinage long-temps aprAs encore (jusqu'en 1850 au moins) ressem-blaient, quant A la faęon dc vqy.ager, bien.pl usa.ux con-temporains de Nicolazic, qu’aux ,pA.lerins de la fin du XIX* siAcle.

Le tcmps du penbah a disparu avec celui des pAleri-nages A pied.

conscience que 1'on ćvoquc -ainsi te souvenir d'un -des usages les' plus rAnćrables dautrefois ?... fl) P. Martin, p. 232

Une premierę transformation a 4tć araenóe par le derełoppoment des voies de communicaition. —Autre-fois ón nabordait Sainte-Anne que difficilement par de mauvais chemins. A parlir du milieu du sifccle, le pays a commencć d’ćtre sillonne par des routes larges et spacieuses: ce qui a permis d’employer des moyens de transport plus commodes et plus rapides. Sur les nombreux chemins qui aboutissent au centre du P61e-rinage, c'est en chars & bancs que les gens dupays com-menc&rent df?s lors & venir k Sainte-Anne.

Aux jours de fćte ces innombrables vóhicules, que les hótelleries du village ne suffisent pas 6 recevoir, encombrent les champs d’alentour. Puis, les cćrćmo-nies pieuses une fois terminćes, lorsque les voyageurs reprennent le chemin du retour, c'est, dans toutes les directions, undćfile sansfin de chars k bancs ou s’en-tassent des familles entifcres, chantant des cantiques, l’Ame attendrie des joies de la journee, 1’oreille encore pleine des refrains entendus. Et le pfclerinagc, continuć le long de la route, ne se termine qu'au seuil de la mai-son familiale.

Au lieu du bourdon dautrefois, au lieu du chars k bancs, on prend volontiers aujourd’hui un billet de chemin de fer.

Mais, dans le wagon oO ils senfermcnt, les p&lerins ne trouveront ni la solitude du pićion ni le laisser-aller familial si favorable & la pićtć. A moins de beneficier d’un train spćcial, il ne sappartiendront plus ; ce ne seront que de simples voyageurs. Perdus au milieu d^ł^angers, dans le p61e-m£le des conversations ,pro-fanes et parfois hostiles, ils ne pour ront gudre prier ; et, si la prifcre est difficile, en tout cas les chants pieux seront impossibles.

Ils ne se retrouvent pAlerins qu’en sortant du wagon, lorsque,apercevant la statuę qui dornine la gared'arri-vće, ils se voient rendus au .pays de sainte Annę.

Et une fois sur la route de trois kilom&tres qui m&ne k



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