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Hubert Reeves, astrophysiden.

10 000 ćtudiants attendent encore leurs prets et bourses

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Reeves: trouver quoi mettre a la place de la religion perdue

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■ Des fins de mois serrees, un frigidairc plutót degarni: voili unc siluation ires ftmllićrc pour Ićtudiant cn-attente--dc* prćl.

Lc gouvcrncmcnt ćmcttra cettc annCe quelquc 131000 prets. Pourtant. a cc jour, cn-viron 17 p. cent des prćts nc sont pas cncorc purvenus ś deslinatlon. Lcsćiudiunts doi-vcnl. entre-temps, trouvcr des Solutions de rechangc.

Daniele Savard. eludiante au certificat dc franęais ćcrit ś rUOAM. a Ccoulć ses ćcono-mics dc leić. A sec. cllc sc prć-sente ti la bunquc pour obtenir un prćl. On est catćgorique: on refusc dc prćtcr aux ćtudiants. sans endosseur solva* ble. « Mnalcmcnt. j'ai du em-prunter $2 000 b mon pćrc. quc je rembourscrai quand mon prćt du gouvcrnemcni arrivera. dit-cllc. Probable-ment quc lc mćmc sećnario sc rćpćlera cn attendant la bour-sc.»

Mario Clouticr, ctudiant a Concordia en cincma. lui. n*a pas de pręt pnrenta! «d’urgen-cc*. En attendant. il a cm-pruntć. a gauchc cl A droitc. a des amis. «Chaquc annćc. c’cst la mćmc histoirc. Pour-lant j’ui rcęu laccusć de rćccp-tk>n depuis la fin mai. ajoulc-l-il. |c suis chanccux. mes pa-rents maident a rcmpłir mon frigidairc dc temps cn tcmpsl*

La siluation n‘cst pas nou-vcllc Les statisiiques officicl-ks des derniCrcs annćcs dć-montrent. contraircmcnt A cc quc plusicurs croyaicnt. que lemission de prets sc fail au mćmc rythme quc les annćcs preccdentcs. En fail, cc sont surtout les 400 etudiants affec-tćs par la nouvclle politique concernant les ćtudes dc ler cyclc (dont lc sort s’cst dćcidć la semainc dernierc au conseil des ministres). pour <^ui 1’arri-vec du prćt sera conr.idćrable-ment returdee.

lc ministćre cvalue que 121 000 prćts ont dćja ćlć • unulysćs ct complćtćs*. II nc resterait donc qu’cnviron 10000 dossiers * complćter. pour la plupart en attente de pićccs justificatives. Toutcfois, sclon M. Dubois, dircctcur dc 1’Aidc financicrc. Ics dossiers analyses doivent passer par rimprimeric. l*cxpćdition. ct patienter quełques jours dans lc courricr avant d*aboutir dans la boitc aux łeltrcs de Tćludiant. Desortcquc 10000 A 12 000 des prćts dćclarćs ■ complctćs* aujourd'hui par Oućbec. sont toujours «cn routc*. ct mettront cncorc une A dcux semaines avant dc parvenir A leur dcstinatairc.

Unc ćtudc du Bureau de la statistiquc du Oućbec. rcnduc pubłiquc la semainc dernierc, rćvćlc que Ićtudiant qui n*ha-bite plus chez ses parents. con-sacre cn moyenne 64.6 p. cent dc son rcvcnu aux frais dc lo-gement ct de subsistancc, ct dc cc fait, vit au-dessous du scuil de la pauvrctć.

Les ćtudiants vivcnt cn fait des conditions particulićrc-ment pćniblcs cn dćbut dc session. cn raison dc l'arrivćc tar-divc du prćt. En effet, Ics cćgć-piens sont cntrćs A la fin aout. ics ćtudiants d’univcrsitć. une ou dcux semaines plus tard. cl parvenus i la mi-scs&ion. plusicurs attendent toujours la lettredu minislćrc.

La science ne repond pas a des questions de valeurs

CAROLIN! MONTPrnT

CtfłbOfłtiOfl IftCUfc

■ « Lc dramę de la jeunesse. au Ouebec. c’est de chercher quoi mettre a la place de la religion perdue. La science nc repond pas a des questions dc saleurs. II faul trouvcr sur quoi fonder un codę morał, sans 1'appui des religions ancie nn es... »

Derricrc la longuc bar be blanche qui cncadrc respcc-tueusement ses truits. Hubert Kccycs sourit. Ses ycux bleus hrillcni uvcc intensitć au fond de son visugc. Comme les eloiles qu'il observc avec gour-mandisc dans lc ciel du Ouebec.«

Sous des allurcs debonnai-res. des gestes simpłcs qui tć-moignent d'unc grandę sensi-bilitc. le celebro astrophysi-cien qucbćcois demeurc preoccupc par Ics qucsiions fondamentales qui dominem nos vics. L*univcrs a-t-il un sens? Est-cc dans la naturę de 1’hommc de sc dćtruire lui-meme? 1‘inlclligencc est-cllc un cudcau empoisonnć?

Lclude des premieres sc* condes du cosmos ct de l'ćvo-lution d’un unisers cn cxpan-sion. qu'il prćscntait dans son premier livrc Paliencc dans 1‘a/ur, ont donnę a cc scienti-fiquc des oulils rures pour traiter des qucstions qui obsć-dent lc monde modernę. II ćludicra ces questions au cours d*une sćrie de confćren-ces qu‘il tiendra A l*Univcrsilć de Montreal, les 10. 12 ct 13 novembrc prochains.

Dans son dernier ouvrage, LTwure dc sen/mv . Rccvcs touche du doigt une plaie dou-lourcusc de lu generution montante: 1'angoisse de lu guerre nucleaire. Le pocie, le philosophe. interpellc le scicniifiquc qui. lui. sort tout droit du systćmc d‘education

■ Les univcrsitćs sont surtout faites pour former des gens ires competcnts dans un meticr. dans un domaine de la realitc. Nulłc part a l'universi-Ić. et relativemcni peu aux ni-vcaux anterieurs. on abordc Ics questions gcncralcs. C’est comme si on mettait de cótć le cbtć vital. la question com ment dcvrait-on vivre sa vic? »

Diplómć dc rUniscrsitc dc Montreal cl de Cornell. puis professeur a TUniscrsite de Montreal avant de desenir di-reeleur de rechcrches au CNRS. en f rance. M. Recvcs se luncc A fond. en 1972. dans la sulgarisation scicntifique.

« |'oi decouvcrt che/ les gens non seulement une dc-mandc pour des csplications svientifiqucs. m.ns jusm pour une rćflexion sur la realite. La science nous apprend des cho-ses sur le monde des ćtoiłcs, des galaxies. de lu terrc, de la vie. des ćtres humains. dc la guerre. de l'agressivitc... etc. l ai la conviction que si on suit des choses. on pcut plus facile-ment se mettre a 1'abri quc si on nc lc sait pa<. et que cc qu‘on ignore est plus menu-cant que cc quc Ton suit ».

La limpiditć ct lu darte de ses tcxtcs cl de ses conferen-ces. qu'il ponctuc d*une ima-gerie ćmousuntc. font de Rcc-ses un vulgarisatcur scicntifi-que ineguluble.

« k mc souskns tres bien du plaisir que ma grand-merc unuit A nous rocontcr des his-toires cl de cclui quc nous avions A 1'ćcouter. L cnscigne-menl. Ics confcrenccs. ęa a quclquc chosc d'un happening. Les gens oni cnvie d*up-prendre ct toi tu kur apportes quclque chose. »

Coordination

SOPHIE

DUROCHER

IA PRtSS€. MONTRfAŁ. DIMANCHC 9 NQVEMBRE I98ó|

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