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grand-ducale de Lithuanie. Le ruse Jona sut profiter de ce con-flit dynastique, de sorte qu’il reussit enfin a se faire reconnaitre en Lithuanie et a avoir le dessus sur Isidore. Le Cardinal rejetait toute la responsabilite de ces malheurs (emprisonnement, destitu-tion) sur Mathias, eveque de Wilno, aussi le papę somma-t-il celui-ci a comparaitre devant lo tribunal pontifical. Ce fut le Cardinal Zbigniew Oleśnicki qui apaisa 1’indignation de Romę et disculpa Feveque de Wilno de ces reproches inouis, souleves contrę un prelat dont le żele apostolique et les efforts tentes pour re-pandre et consolider la religion romaine en Samogitie et en Lithuanie, meritaient les plus grands śloges. Les lettres qu’01eśnicki ecrivit le 15 juin 1451 au Saint-Pere, au Sacrś College ainsi qu,a Isidore, completent au-dela de tout ce qu’on pourait en attendre, les renseignemenfcs des chroniques ruthenes. Seule la premiere de ces lettres a ete publióe, encore ne sut-on pas en tirer profit ni Fapprecier a sa juste valeur. La ligue des princes ruthónes (prin-cipum conspiratio) s’etendant contrę Isidore k toute la Ruthenie, la Lithuanie et a la Moscovie, ne fut pas la seule cause de ses malheurs qui fit pericliter FUnion de Florence dans son archeveche, car les prelats grecs venus de Constantinople preterent a ces princes un concours efficace, tant par leurs ecrits que par leurs discours. Comrae il s’agissait d’un fait notoire, le Cardinal Oleśnicki ne cacha pas dans sa lettre a Isidore, que Feveque de Wilno n’avait pas voulu lui permettre de celebrer un office solennel dans la cathedrale de cette ville, parce qu’il craignait que cette ceremonie ne fut prejudiciable a la religion et qu’elle n’augmentat encore Fhostilile des schismatiques dans son diocese. L’evequo Mathias prevoyait, disait-il, que non seulement les peuples ruthenes prendraient en horreur la sainte Union conclue a Florence, mais qu’il la tourneraient en ridicule (Długosz s^prime dans des termes analogues); enfin le Cardinal ajoutait, quod et Vestra Pa-ternitas, non sine contnmelia tum fidei et religionis, tum etiam per sonę sue experta est. On s’aperęoit qu’en aliant de Kiev a Mos-cou, Isidore etait passe par Wilno. Sa mission restóe sans resul-tats devait etre en partie compensee par Fapostolat du predicateur observant Jean Capistran que, precisement a cette epoque (ete de Fannee 1451), le Cardinal Oleśnicki inyitait a venir de JBoheme en Pologne et dans les proyinces ruthenes de celle-ci.