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L 'ćducation dans la Peninsule iberiąue
permettaient d’ acąućrir une formation en grammaire, arts et thćologie qui pouvait ensuite etre completće a l’universitć ou dans les colleges.
L’acquisition d’une formation supćrieure passait effectivement toujours par 1’acces k l’universitć. Au XIVe, comme au cours des deux siecles prćcćdents, de nombreux ćtudiants iberiques prirent encore le chemin de Bologne et de Montpellier pour y etudier le droit et la mćdecine, et parfois de Toulouse et de Paris pour la thćologie. Mais beaucoup choisirent les universitćs qui existaient dans la Pćnin-sule et qui s’ćtaient spćcialisees dans les memes domaines : Lerida, dans le royaume d’Aragon, offrait un enseignement en arts, en droit et en mćdecine, comme Salamanque et Valladolid en Castille et Lis-bonne au Portugal. En dćpit des graves difficultćs economiques qu’elles connurent entre 1300 et 1370, les universites, notamment celle de Salamanque, continuerent a faire preuve de vitalitć : en tćmoigne le cas du docteur Pedro Yanez (c. 1310-1379), qui fut ambassadeur et chancelier du roi de Castille et dont les oeuvres etaient encore recommandćes dans les constitutions que donna, en 1411, le papę a l’universitć de Salamanque. Le Grand Schisme mit fin, en Castille, a ces difficultćs et fut a 1’origine du developpement postć-rieur des universites : Clćment VII, et surtout Benoit XIII qui connaissait des problemes avec l’universitć de Paris, favoriserent par de nombreuses constitutions et privileges celle de Salamanque, et jeterent les bases de la reputation et du rayonnement qui furent les siens aux XVe et XVIe siecles. Des rotuli ou rouleaux de demandes de benefices ecclesiastiques par des ćtudiants des universites de Sala-manque et Valladolid foumissent les noms de 434 d’entre eux en 1381 et de 442 en 1401 ; il ne s’agit cependant la que des clercs, et ces listes ne font apparaitre ni les membres des ordres religieux ni les laics qui suivaient I’enseignement universitaire et furent extremement nombreux a la fin du XIVe et au XVe siecle, comme en tćmoigne le cas du canoniste Juan Alfonso de Benavente (c. 1388-1478) qui ensei-gna a l’universitć entre 1403 et 1463 et prit son fils pour substitut.
Dans le royaume d’Aragon, en revanche, l’universite de Lerida ne surmonta pas ses problemes financiers et fut concurrencće par l’uni-versite de Perpignan, creee en 1350, reconnue par le Saint-Siege en 1379 et qui se dota de statuts entre 1380 et 1390, et par le studium generale instituć en 1354 a Huesca par le roi Pierre IV et confirme en 1464 par le papę Paul II. Parałlelement, des studia generalia furent progressivement fondćs k Barcelonę en 1401-1402 - pour la mćdecine et les arts -, a Valence en 1411, a Calatayud en 1415, a Gerone en 1446 et k Saragosse en 1474. Le roi Alphonse V d’Aragon se sou-cia ćgalement de financer des studia generalia a Catane et k Naples.
Au Portugal, l’universite revint k Lisbonne en 1380 et benćficia alors, comme Salamanque et Valladolid, de la faveur des papes