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plus lirę leurs noms sur les panneaux lumineux. La campagne commenęait. La nuit etait tombee, mais cela ne troublait en rien mon pere qui continuait a lirę son magazine, tout en suęant de petites pastilles rondes et vertes.

Une pluie, si faible que je ne l’avais pas remarquee tout de suitę, eraflait la vitre noire. L’ampoule du compartiment s’eteignait par ins-tants, mais se rallumait aussitót. II y eut une baisse de courant et la lumiere qui nous envelop-pait etait d’un jaune poussiereux.

Nous aurions du parler, mais nous n’avions pas grand-chose a nous dire. De temps en temps, mon pere ouvrait la bouche et attrapait au vol une pastille qu’il avait lancee en l’air d’une pichenette de Findex. II se leva, prit sa vieille serviette noire et en sortit un dossier dont il tournait les feuilles, lentement. Et il soulignait des lignes au crayon.

—    Dommage que nous n’ayons pas trouve une paire de bottes a ta taille, dit pensivement mon pere en levant la tete de son dossier.

—    Mais Reynolde t’en pretera.

—    Et le pantalon de cheval? Tu crois qu’il t’ira bien?

—    Oui, papa.

Cette vieille serviette noire, posee a piat sur ses genoux, il ne s’en separait jamais, et le dossier qu’il etudiait, il l’avait sans doute emmene avec lui pour le montrer a Reynolde. Quels etaient ses

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