Charge par Mgr Graveran dc donner une edition officielle dc cantiques bretons a 1’usage du diocóse, Kabla* Henry $e mit a ra*uvrc ct fit paraitre cn 1842. chcz Prud’hoinme a Saint-Brieuc, cn double tirage, les Kannotiennou santel dilennet ha reizet evit eskopli Kemper, gant ann toniou war gan-plen-mcntet. L’un de ces tirages conticnt. sous formę d'lnlroduction, une ćtude de M. Theodore Hersart de la Villemarquć sur VAvenir de la lunguc bretonne. Au dćbut dc 1’aułre tirage figurę une prćface bretonne dc 1’abbc Henry lui-memc. oii il nous renscigne sur la faęon dont il a procede dans la composition de l'ouvrage.
c Beleg ha Breizad, dit-il, mignoun d’am iez ha difennour d’am fciz, em euz c'hoanteet ober vad d’ann eil ha d'eghile, o lakaat c youlou eunn dastum kanaouennou santel, goudę beza roet eunn taolik kempenn da lod anezho, ha c'houcnnet eunn draik bennag ar gheriou gallck dioul-ho. *
I/auteur prevoit les objcctions. Pourquoi porter ainsi la main sur les vieux cantiques. ceuvre de ses devanciers ? N’a-t-il pas vou!u faire montre «le science ? Et, apres tout, son breton est inintelligible.
II est aisć de rćpondre a la premifcre difficultć. Quand il connaissait les auteurs des cantiques, 1’abbć Henry s’est empresse d’obtenir leur autorisation. II rcmcrcie, ix cet ćgard, les ahbćs Cabon, curć de Plou-diry, et Rioual, cnrć de Scaer. Quant aux vieux canti-ques, a ceux du Pćre Mąunoir notanunent, tant de reinaniemcnts y ont ćtć apportes qu’ils difT£rent tou-jours par quelques cótćs dans les divcrscs editions. Chaque ecrivain a cru pouvoir corriger ses prćdćccs-seurs. Pourquoi refuscr ce droit & 1’nuteur des Kanaouennou ? Si celui-ci, du reste, a ameliorć le texte
des canlitjucs bretons, il ne fait qu'cntrer dans la voic-frayće par 1'eminent ćeltisant qu’ćtail Lc Gonidcc.
Loin de lui, dii reste, la pretention de parailre-comnie un savant cn publiant ses cantiques. Ce qu’ił a voulu c’cst liberer la languc bretonne des scories. qui la defiguralent, et deferer aux desirs de Mgr Gra-vcran, qtii \oiidrait voir ('ensemble dc son clerg}* errire le breton, d'aprćs la methodc de I.c Gonidec.
Quoi qu’on en ait dit, d'ailleurs, le breton des cai-tiques dcmeure intelligible. Un pfćlre objectait qne sa ruisiniere ne comprcnait rien aux dcux phrases suivantes : Aotreit d’eomp hor goulennou, — Kenni-gomp holi guitibunan da Zoue ann oferen-num.
« Mon breton, rćplique M. Henry, n’est pas du breton rle cuisine. Pourquoi hćsiter, au surplus, a se perfee-tionner dans 1'idiome dc nos anedtres. Ne sait-on pas que certains uiots bretons sont connus dans une region, ignorćs dans une autre ? Jatnais on ne connal* tra trop bicn la langue bretonne. Si quclqucs ternie*, du reste, sont diHiciles a coiuprendre, qu'on se donne la pcine de ehercher Icur sens dans le petit lexiquc quc 1’autcur a inseVe nil debut de son travail. »
Et voici niaintennnl 1’appel tinal de la Preface, ou 1'abbe Henry conjurc ses confrires du clcrge de lui vcnir cn aide :
« llrema enn eur achui, c pedann ar ueleien tFen em lakaat a du ghnn-en, ha d’nm skoazia en dczo ; rak dreiz-ounn ua-unan, n'hell(ui ober netra. Karont n reont holi iez ho bro ; eur c’han reizet erfal a ra ivcr.
IUi jad u r dez ho ; mad ! nnn daou drn-ze a zonch (l'in
kinnizien d'ezho em leor ; dourn a zoug-hint dann.
daou dra-zc, o studia ho-unan ar c'hanaouennou-mn. »
hag oc’h ho deski d'ho farosianiz. Ar utisieghez, o ualc
dre ar bed, c deuz kauct mar he hent iez hon tud koz,
evel eunn tour-kastel liucl meurbed, stard mar ar sol ;
mes krignet gant ann amzer, ha toulet gant ar pesioir-