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sćrent une nouvdle petition au district. qui, 16-dessus. lcv« absolument la survcillancc. Elles ont pris des chcvaux & Lesnevcn et cn sont parties 6 6 heures.
Vendredi 13 Sepłembre. — M. Ru Parć Poulain. membrc du departenient dc Quiniper, a ćtć arretć et menć & Landerneau, oii le nouvcau dćpartement lui a parli devant sa femmc enceinte, avcc une harhari • horrible. En lin il est parli pour etre traduit dcvant le tribunal rćvolutionnaire-dc Paris.
Merc red i 23. — M. du Rosland, de Saint-Pol, qui ^tait i Landerneau pour alTaircs, y a etć arretć ct mis en prison par le departenient.
Samedi 28. — M. Renault a ćtć menć en urrcstatio.i a Saint-Pol, la seconde de ses filles l’a accompngnć.
Dimnnche 29 Septcmbre 1793. - - Nous somrnes parties de Keryron aprćs diner pour aller nous pro* mener a Plounćventer. Nous avons dit nos vepres dans 1’eglise, oii un grand nombre dc personnes ćtaient rassemblees pour dire le rosaire. Mais nos cceurs se sont serres, et nos larmes ont coule.
Lundi 30 Septembre. — Les arrestations et empri-sonnements se font plus que jamais dans toutes les villes. II hivernera a Lesneven 400 homines de troupc ct 300 doivent ćtre repartis dans les paroisses d’ale:i-tour : puissfons-nous n’en point avoir ii Plounćvcnter.
Mercrcdi 2 Octobre. — A Landerneau, on tremblc d’etre arrćtć, car toutes les personnes inises en arres-tation dans cette villc sont mises toutes ensemble dans Ja prison criminelle ; oii hommes et femmes couchent dans le menie appartenient, sur de la paille ou sur un matelas ćtendu i terre.
Dimnnche 0. — On nous a racontć quc mardi il est •arrivć des gendarmes a Plougar pour s’emparer dc tous les etTets qu’ils pourraient trouver du rccteur dc Plougar, M. Branellcc. Ces gendarmes ont d’abonl
rretć Cateau, la domestique. clu rectcur, filie ver-usc et attachee a son mąltre .lis ont voulu lui faire Ićclarer oii elle avait cache des meubles. etc. Elle a lit n’avoir que ce qui ćtait dans la maison qu'elle mbite, ct dont ils font Pinventaire. Mais deux hommcs u bourg avaicnt deńoncć plusicurs maisons co ni me ecelcuses. En consequence, les gendarmes ont fait inarcher Cateau au milieu d’eux et des municipaut lans ces maisons, ou. n’avant rieu trouvć, ils ont •xhale leur rage en hluspheuies et jurcments. en abscćniUs contrę le ciel. le rectcur et sa pauvre ser-ante qui n*a jamais perdu son sang-froid. Ces mł-|chants oni decide qu’ils meneraient demain cette honnćte filie a Lesnevcn. mais de peur qn’elle ne leur echappat, elle couchcrait chcz 1’inlrus dans la nieme chambre qu’cux. Cette dćcision a fait frćmir la pauvre filie, d’autant plus qn*un de ceji. inisćrahlcs u osć lui dirc <jue, si elle voulait se Iivrcr ii lui, il la ferait fchapper.
Rendiic uu presbytóre, elle a demande a 1’intrus s’i! soufTrirait qu’ellc passat la nuit avec ces gens-lii ? U a repondu qu’il avait fait son possiblc pour s*y oppor ser. mais qu’il ne la quittcrait pas non plus. Elle lui a rćpondu qu’ellc n’avait pas plus dc confiance en lui quc dans les autres, et elle a refuse d’aller souper avec eux dans la salle, disant quc sa place etait dans la cuisinc. Puis elle s’est adressee a la servante de 1’intrus pour la prier de la laisser ćchapper. Celle-ci a rćpondu qu’on l’avait chargće d’cn repondre : 1’aulrc Ta pressće et a fini par dirc que ce n’etait <jue pour la nuit et qu’ellc reviendrait le lendemain. Alors la servante de 1’intrus a consenti et elle est sortic sous pretexte d’aller prendre du vin ii la cavc. Cateau, pro-fitant de cet instant, passa par la fenćtre du jardin, tout auprćs du pavillon, sauta dans le chemin et courut toute la nuit. Cependant la servante en ren-