3 Manuels pour 1'instruction de Louis XIV 75
Richelieu le dćsigna comme prćcepteur de Louis XIV, mais Annę d'Autriche nei suivit pas d'abord l'avis du ministre. Elle confia cependant a La Mothe le Vayer l'education du duc d'Anjou, depuis duc d’Orlćans, mais quand elle vit le succes de ses leęons, elle le chargea, en 1652, de parachever 1'education de Louis XIV.
C'est cette ąualitć de prćcepteur royal qui lui donna l'idee d'ćcrire di-vers traitćs comme la Geographie, la Rhetorique, la Morale, 1'Economique, la Politiąue, la Logique, la Physique du prince qu'il publia de 1651 a 1656. Ce sont les ouvrages qui oni ete traduits en neogrec par Andre d’Athenes et dont nowi nous occupons dans ces pages.
Franęois de la Mothe le Vayer a ćtś membre de 1'Academie franęaise, ayant aussi les titres d'Historiographe de France et de consciller d'Etat. II a beaucoup ćcrit, mais sans trop d'originalite. Grand admirateur de l'Anti-quitć, il ćtait en meme temps un bon connaisseur de la littćrature de son epoque..
D'un scepticisme modćre en morale et philosophie, il admirait Sextus Empiricus visant comme lui d'atteindre le rćpos et la tranquilitć de lamę par L'indifference. II ćtait l'un des libertins de son temps, ces libres-penseurs qui, refusant le conformisme et le dogmatisme de n'importe quelle naturę, les remplaęaient par une rćlativitć sceptique dans tous les domaines1.
’ II parait que les manuels rćdigćs par Franęois de la Mothe le Vayer pour Louis XIV ont eu du succes k l'epoque. Ils ont ete traduits en italien par l'abbć Scipione Alerani et publićs en 1677 a Venise dans un volume qui porte le ti-tre: Scuola de prencipiede cavalieri ciob la Geografia, la Rettorica, la Morale, l’Economica, la Politica, la Logica e la Fisica cavate dalUopere francesi del Sig-nore della Motta Levayer che le ha distese per istruzione di Luigi XIV. Re di Franci a.
En 1688, le meme ouvrage a ete publić a Palermo en langue espagnole2,
Malheureusement, 1'original franęais des manuels ćcrits par Franęois de la Mothe le Vayer n'etant pas accessible parce que absent de nos biblio-theques, nous avons ete obliges d'interrompre nos recherches sur son traduction en neogrec. Mais la lecture attentive de la prćface redigee par l'abbć Alerani pour sa version en italien mentionnće plus haut, nous afourni desarguments peremptoires que le traducteur en neogrec a utilisć cette version-ci et pas l'orig:nal franęais.
Dans cette preface, sans les pages numerotees, Alerani met en gardę le lecteur que c'est lui qui a ajoutć au titre gćneral de l'ouvrage, a cóte des princes, aussi les chevaliers (Scuola de prencipi e de cavalieri), considćrant que les sujets traitćs par 1'auteur s'accordaint bien aux devoirs de ceux-ci. Vu que le titre de la version nćogrecque est Ai8aoxa?keTov tcov ■^Yeix^v<ov ya^ euy£vćÓv <łvSpo,v c'est-a-dire qu'il s'adresse non seulment aux princes mais aussi aux’ aristocrates son direct rapport avec la traduction en italien devient evident.
V. des douuees sur la vie et l'oeuvre de Franęois de la Mothe le Vayer in P. Larous-se, Grand dictionnaire universel du XIXe siicle, vol. 10, Paris, s.a., p. 122; La Grandę Ency-clopedie, vol. XXI, Paris, s.a., p. 839—840; G. Vapereau, Dictionnaire universel des litteratu-res, secónde ćdition, Paris, 1884, p. 1179; Robert Mandrou, La raison du prince. L‘Europę alsolutiste 1649-1775, Paris, 1980, p. 38-39.
V. British Museum General Catalogue of Printed Books to 1955, Compact Edition, vol. 14, New York, 1967, p. 734.