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X INTRODUCTION

par sainł Thomas au cours de sa carriere. Ne serait-il pas, en effet, injurieux pour ce grand Docteur de croire que durant les cingt annees de reflexion et de prieres qui separerent ses premiers ecrits de ses derniers, il nait pas comme tout esprit humain modifie, meme a son insu, telle synthhe, ou au contraire raffermi telle theorie estompee jadis ¹ ?

Des lors la Somme theologique sera <Tune importance capitale, puisquelle nous limę la pensee definitice du Maitre. Mais comme elle nest quun resume pour les debutants², si elle projelte de la lumtere sur les textes anterieurs, les (( doublets », elle n en sup-prime pas toute l utilite; on y trowera soucent le fond commun sur lequel il faut lirę les diverses retouches d* une doctrine qui se precise.

De plus, et cest un point des plus importants, nous rappellerons soucent la doctrine des predecesseurs immediats les plus marquanls; autrement telle formule risquerait <Tetre interpretee a faux, si on neglige de la remettre dans le cadre theologique de l'epoque. D'autre part, nous ferons des commentateurs un usage des plus prudents, car « a moim <Tetre atteints ĆTun psittacisme inintelligeni, ils ont sans nul doute ajoute quelque chose au texte du maitre; un commen-tateur, si fidele soit-il, necessairement precise, synthetise, affine ou corrige³)).

1

   Voir J. de Guibert, S. J.: Les Doublets de saird Thomas iAquin. Paris,

1926, p. 9-17.

2

   « Quia catholicae veritatis doctor non solum provectos debet instruere, sed ad eum pertinet etiam incipientes erudire... propositum nostrae inten-tionis in hoc opere est, ea quae ad christianam religionem pertinent, eo modo tractare secundum quod congruit ad eruditionem incipientium» (Summa Theol., prologus).

3

   Dom Lottin, O. S. B., Le Droit naturel chez saird Thomas d’Aquin et ses predecesseurs. Bruges, 1931, p. 3.