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LE MAROC CATHOjLIQUE

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Xa coupe, la chechia, la peau et les figues enchantees

II y avait, une fois, un homme prevoyant qui avait trois fils. Sur la fin de sa vie, il fit construire une « Koub-ba » et prescrivit a ses enfants de ne l’ouvrir que lors-qu’ils seraient rćunis tous les trois. II mourut peu aprćs.

Deux des fils pratiquaient le commerce ; serieux et avisćs, ils y reussissaient bien. Le troisićme, Mohammed, etait un paresseux et un dćbauchć, qui n’avait jamais Hen fait et vivait aux crochets de ses frdres. Un jour, u vlnt les trouver, et leur demanda d’ouvrir la koubba. Mais les deux hommes s’y refuserent : « Qu’avons-nous besoin d’ouvrir ce pavillon, lui dirent-ils ? Nous gagnons convenablement notre vie dans le commerce ; fais-en autant, prends un metier, travaille. Tu n’auras pas la Łencation d‘ouvrir cette koubba, et de nous risquer tous

tenant nC°nnUTiensvoila un Peu dar&ent Va-t’en main-

vint3fa.is 1'argent fut vite dćpense, et notre homme re-

i • *charge -de sorte que les deux frćreslassćs de n . °Slstance, finirent par consentir a ouvrir la koubba.

e ut une d^ception. Elle ćtait vide. On n’y trouva dans un com qu’un petit coffret : il contenait une coupe,. une cnechia et une peau de mouton. Les trois frćres se parta-gerent les objets : rUn prit la peau laineuse, 1’autre la Chechia et Mohammed la coupe.

La porte de la koubba refermee, on se sćpara et Mohammed emporta sa coupe avec forces lamentations. c Wue yais-je devenir, disait-il ? Me yoila dans la pJus uoire misóre. Que faire d’une coupe sans valeur ? Si, au moms, elle ćtait pleine de the .' A ces mots, la coupe se remplit instantanćment d’un thć de tout premier choix. Mohammed le but et fut ravi. II reconnut alors que la coupe ćtait enchantće, et demanda aussitót du lait, qui arriva dans les mćmes conditions. De plus en plus content u souhaita avoir une coupe remplie d'argent et il l’eut aussrtftt.il battit des mains, rentra a la ville, et commen-7 f^ire des affaires. Mais il continuait sa vie de fetes

et d ostentation.

Un jour il dit k ses compagnons de plaisir : « Ou se lrouve donc le jardin du Sułtan, que tout le monde celć-Dre ^ Penvi, et ou habite la princesse, sa Alle ? Je veux ie visiter et en faire un plus beau encore. » Ses compagnons le dćtournćrent de cette folie, en lui reprćsen-tant le danger qu’il courait de pćnćtrer dans les jardins secrets du Sułtan, mais il ne voulait rien entendre, et alla trouver le portier. II lui donna une bourse pleine d’or et lui fit part de son dćsir. Celui-ci, effrayć, le dissuada : ? pe n’est pas possible, disait-il. La fllje du Sułtan habite ici. Si par hasard la chose s’śbruitait ,on me couperait la t^te. — Cela c’est ton affaire, rćpondit Mohammed.Prends tes prścautions pour que je ne sois pas vu, et, au surplus, voici une nouvelle bourse. »

Le portier se laissa tenter et lui donna rendez-vous pour le lendemain. midi. C’ćtait 1’heure ou la princesse fai-sait la sieste, et ou, par consćquent, 1’intrus pouvait vi-siter le jardin sans risquer d’y etre surpris.

Le lendemain, Mohammed śtait la k midi. U rentra, fit le tour des allćes, et vint se placer sous les fenetres du palais. La, il s’installa sur une plate-bande, et commen-ęa k dćguster le thć de la coupe enchantće. Le portier qui le cherchait partout fut terrifić de le voir k cet endroit et essaya de 1’emmener, mais notre homme ne youlut rien

entendre, et comme, a ce moment, on commenęait a per-cevoir du bruit dans le Palais, le portier prit la fuite, epouvantć.

Cependant, la Princesse ayant fini la sieste, se mit a la fenśtre, et k sa grandę surprise, aperęut cet individu qui prenait le thó.

« Ce ne peut 6tre un homme, se dit-elle ; jamais homme n’oserait venir ici. Et puis, il boit le the et n’a ni feu, ni samovar, ni thetere k cóte de lui. Ce doit Stic un Jina óu un sorcier ».

Cependant, aprós le the, Mohammed but du lait, puis demanda a la coupe enchantće de se remplir de pier-res precieuses, et se mit k les jeter devant lui comme des cailloux. Stupefaite, la princesse 1’interpella : « Bonjour, 1’homme, qui es-tu ? d’ou viens-tu ? que fais-tu la ? »

Mohammed, qui avait fait semblant, jusąue la, de ne pas la voir, affecta la surprise et repondit simplement : « Je vous salue. Je suis venu ici pour voir le jardin du Sułtan. — Monte donc jusqu’ici, repartit-elle. Nous pour-rons causer un moment. « Mohammed qui n’attendait que cette parole, monta rapidement, et, arrivć en face d’elle, tomba frappe d’admiration. Elle etait parfaitement belle, de toute la beautć qu'Allah lui avait donnee « Qui es-tu donc, lui demanda-t-elle, toi qui bois du the et du lait, sans samovar, sans tłlćfóre, sans pot. Et que sont ces pierres precieuses que tu as jetees dans le jardin ? — C’est, rćpondit-il simplement, le fait d'une coupe en-chantśe que je possede et qui se remplit instantanement de tout ce que je demande ».

La Princesse, stupefaite, voulut essayer a son tour la coupe. Elle la remplit d*un vin trds fort et le fit boire k Mohammed, qui fut rapidement ivre et tomba endormi. Elle appela alors les gens, qui se saisirent de 1’intrus, le roudrent de coups et le jeterent dans la campagne. Quant k la coupe, elle s’en empara et la cacha dans ses coffres.

Les compagnons et amis de Mohammed, inquiets de ne pas le voir rentrer le soir, se mirent a sa recherche et finirent par le trouver quasi mort dans un champ, hors des remparts de la ville. Ils le rapporterent a. sa maison et le soignórent. Mohammed revint k la vie, mais ce fut pour se lamenter : « Ma t6te, mon dos, mes membres, criait-il ; que je souffre ! et puis, j’ai perdu ma coupe efi-chantee, source de ma fortunę ; me voil& pauvre, mainte-nant ».

U guerit, puis, la rćflexion aidant, il resolut d’aller trouver ses freres pour leur demander un des objets lais-sśs par son pere. Si ma coupe śtait enchantće, pensait-il, les deux autres objets le sont peut-ćtre aussi. II s'en fut donc trouver un de ses frćres et lui raconta que depuis que sa coupe etait brisće, son bonheur l’avait abandonnć et il le supplia de lui donner la chechia.

Celui-ci y consentit sans peine et Mohammed l’em-porta. Aussitót seul, il commanda du thć, du lait, de l’ar-gent, mais rien ne vint. II recommeńęa ses tentatives de diverses faęons, mais toujours infructueusement.

Cependant la nuit ćtait venue, et avec elle le froid. II revćtit alors la chechia, et revint vers sa maison. Pas-sant devant un boulanger, il entra et demanda un pain. Le boulanger surpris s’avanęa dans la boutique et dit : Ou est donc celui qui vient de me demander du pain ? J’ai entendu sa voix, mais je ne 1’aperęois pas. « Moham-



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