6919025522

10

et plus r&emmeut eucore dans ma letlrc du 11 juillet Inserće dans le journal dc.< Dibats du “28. Je n'ignor« pas qu’on nc pcut jamais rćaliser en ce monde qu’un bien relatif et encore n*y arriter que progressivement. Je ne puisque repćter, aprfcs la mo»ion de M. Richard, ce qnejc disais aupararant; c’est qu'il faul dabord creer pour 1'arbitrage international 1'autorite d'un precedcnt, et qu’il y a en ce moment opportunitć a trarailler 5 rćtablissement do ceprecćdent cnlre 1'Anglcłerre et les £tats-Unis. Ce qu'il faul donc, c’est un comite promoteurqui sc place activemcnt et rćsolatr.ent i la tótcde cc momement pour Ic seconder et le regulariser par 1'esprit d'ordre et dediscipline, et prćparer arccautanl de circonspeclion quede devouement les condi-tions de son dćveloppcment progrcssif, a3n de h&tcr pru-demmcnl le? fruits qu‘on doit atiendrc de l'ćpoque de sa matuiite. Croycz-moi, Monsieur, ccst a 1’organisation et & laction de ce comilś promoteur que serail le plus digne emploi de votre remarquable talent. Ce serail le mcilleur role et Ic plus ulile que vous puissiez remplir; car, ne \ous y trompez pas, cette fondalion de llnstilut de Gand telle quo vousl’avez conęue serail une bien Iourde responsabilite.

Vous avez eu la precaution, ii cst vrai, de soulager cette responsabililś en expliquant dans la Revue de Gand quc 1’idćede cel Institut pcrmanent nc vous etait pas person-nelle, qu‘ellc rcmontait a M. Bluntschli; et vousnous appre-nezaujourd'huique 1’Association pour le progres du droit des gens, qui cst prćscntće comme une annese de llnstilut, est 1'cputredu mćme autctir. N'etes-vous pas frappć, Monsieur, qu’en incarnant ainsi dans 1'organisation de 1'Institut per-manent cclle de cclte association, M. Bluntschli arrive losri-qucmcn( et rigoureusemenl i absorber a la fois par son Insti-tut, I iniliative de la ponsćc, dc l'actinn et de Tessociation dans le mouvement dc lespril bumaiu pour le prog^s ('u droit des gens. C’cst une sorte de diclalurc plus on moins habilement deguisee qu’il Inlroduit dans 1’ordre inlelleclucl el morał du deveIoppcmcnt du droit des gcns.

Lensemblc des eonsidćralions qui ont dicle cette lellre nc saurait liii d inner aucun caractfcre confidentiel, et jc vous pricrai, ainsi du rosie que vous m’en avoz deji c\prime 1’intention, de placer sous les yeux des membres ćminenls ri^unis le 8 septembre a IHuteł-de-Yillc dc Gand, cette re-ponse qui exp!ique & la fois mes regrels de nc pouvoir avoir 1’insigne honneur de siegor aupres de ces hommes illusttes. et les raisons qui me feraicni desirer une profonde modifi-calion dans 1’organisalion de llnstilut projete et dans l'cs-prit dont elle s'inspire. Jc ne puis concevoir d’a«lre carac-terc a cel Inslitut. dans 1'inleret bien entendu de son avenir, quc celni d’un corps savant qui serail appelś a servir la science et non & la rćgenler; 5 stimuler el non h ajourner 1‘ćtodc des principcs fondamentaux du droit des gcns; a fuvoris r leur expansion dans le monde chilisć, de maniero 5 les ćlcvcr h la puissanced’un senliment generał.

Alors cet Inslitut aurait un incontcstable avantage, celui de reunir, pour Ic progres du droit des gens, des savar.ts qui rcprescntcraicnt les diffćrentes nationalites; et ainsi sc produirait un librę ćchange des sentimenls nationaux qui contribuerait puissamment a preparer 1’entcnte afin d'arrivcr a une conformitć de principes.

Vous voyez donc que je ne suis pas l’adversaire de la fondation d’un inslitut international pour le progrfcs du droit des gens, mais seulement dc la manifcre dont on enlend le fonder. Le plan que je critiquc el qui, je le reconnais, cst bien plus l’ceuvre dc M. Blunstcbli quc la \ólre, en ▼cnant conlrarier a la fois le mouvement naiional, le mou-