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406 8A1NTE-ANNE DAURAY

o Le 16 oclobre 1853, le chasse-marće Myslłre du port d'Auray, jaugeant 99 tonneaux, quittait le port d'Archangel, avec un chargement de bois. Pendant trois jours la naviga-tion fut heureuse. Le 19, vers 3 hcures de 1’apres-midi, au large et k bibord, nous aperęOmcs d’ćnormcs blocs de glace, qui se dirigeaient vcrs nous cntrainćs par le courant. Le len-dcmain le navire ćtait comme emprisonnć ; et le long du bord les blocs se reformaient aussitót que brisćs. Pendant quatre jours nous avons luttć contrę le froid et la glace, toujours entrainćs k la dćrive. Le 2ó, dćsespćrant de nous sauver par nos propres moyens, nous tournAmcs les yeux du cótć du • ciel. Je rassemblai l’ćquipage sur le pont, et nous limes voeu k sainte Annę, si elle nous venait en aide, d'aller en pfcleri-nage k son sanctuairc prfes dAuray, pieds nus, tćte nue, et le chapclet k la main. Puis nous agcnouiliant pres du roufflc, nous rdcitśmes notre rosaire, en priant sainte Annę et Marie de nous dólivrer de la banquise.

A peine a\ńons-nous termine que, audcvant du navire, au-dessus des glaęons, nous vimes une Damę toute blanche, qui semblait nous invitcr k la suiv're. En mćmc temps un rent asscż fort se lfcve, les glaęons se dćtachent peu k peu du navire qui se met en marche; et, de dćtours en dćtours, il avance librement & travers les blocs de glace sur la route que lui ouvre 1’Apparition.

Le lcndemain, 26 octobrc, nous ćtions hors de danger (1).

En noiembre 1854, M. Duchesne, capitaine du steamer Washington, adresse k Sainte-Anne d’Auray une lettre dont nous rcproduisons les traits essenticls.

— Le 21 octobre, ćcrivait-il, nous aperęómcs, flottant en pleine mer, une ćpave dont la formę singuli&re nous inspira

Lorsqu’iU manifestArcnt le dćsir de Rarder chez eux la nacelłe des cap-tifs, les PAres de la Mcrci pouvaient se souvcnir du prodigc accompli dans ces mćmcs paragss par leur fondateur. A Saint-Raymond de Pen-natortil avait suffi en effet d'ćtcndre son manteau sur la mer pour faire A pieds secs le trajet de Majorquc A Barcelonnc.

On raconte de Saint-Hjracinthc de Pologne que son manteau lui serrit dgaloment comme radcau pour travcrser la Yistule avcc sos compagnons.

Oans la dćlirrance du marin breton et de ses compagnons de captlvitć, 1'assistanco divine, pour Atre moins eztraordinaire, est-elle moins mira-culeusef...

(1) Ce rćcit est tirtf du « uvrr de boro • du maitre au cabotage Hurtaud, de Locmarłaquer.

1'idće de la rcconnaltre. C’ćtait 1'arriire d’un navire qui <5mer-geait seul au-dessus de l'cau. Et, en 1’accostant, nous y trou-vAmes le corps immobiic d un jeune enfant.

II Atait encore en vie. Je le fis transporter i mon bord ; on le frictionna, on le rćchauffa; et, quand le pauvre petit se fut bien rcposć, on lui fit raconter son aventure. Voici les rensei-gnements que j’ai tirćs de son rćcit, et qui ont, je crois, de 1’intćrAt pour votre Pclerinage.

Son navire, Fltur des Boi*, ayant fait naufrage le 2 octobre, en revcnant de la Martinique en France, tout l'ćquipage avait quittó le bord prćcipitammcnt, k lexception du mousse qui fut abandonnó et du capitaine en second qui avait la jambe fracassće en dcux endroits. Condamnćs k rester sur Pćpave, ces derniers s'amarr£rent de leur mieux au bossoir, ęt c’est de lA qu’ils virent leurs compagnons se noyer les uns apres les autres. GrAce A des fruits qu’ils ćtaient parvenus k sauver, ils purent prolongcr leur existence pendant seize jours. Mais, au bout de cc temps, 1’homme, cćdant k la souffrance et perdant tout espoir de salut, s'abandonna k la mer; le mousse resta seul, A moitić mort de fatigue et de faim. il finit lui-mĄme par perdre connaissance; et c‘est dans cet Atat que nous l’avons recueilli.

—    a Quel Age as-tu? lui demandai-je. — Dix ans.

—    A quoi pensais-tu pendant ces dix-huit jours sur ton bossoir ?

—    A sainte Annę. J'avais dix franes dans ma poche. De temps en temps je mettais la main dessus, en me disant:

« Si j'Achappe, j’achAterai un beau cierge pour la Bonne Mórc sainte Annę d'Auray >» (1).

Un mois aprfes, le petit mousse Atait A Sainte-Annę avec sa mere; pieds nus il fit la procession autour de 1'ćglise, son cierge k la main. La m£re suivait, en disant son chapelet.

{Archioes de Suinte-Anne).

En i 874, le capitaine Lautram (de (Juiberon) raconta ainsi 1’histoire de son naufrage :

Parti le 25 mars 1874, de Boulognc-sur-Mer, le brick-goA-lettc LAigle jetait l ancre le 7 avril en rade de Socoa. Le 13 il s’ćleva unc tempćte affreuse qui, k minuit avait atteint toute

(1) La documentation de ce rćcit, qui a <5tó dćj& publitf par pluaieUra auteura, ae trouve dana les Archivcs du P£lcrinoge.



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