1 LE CORPS HUMAI N
2 LES PREMI �RES MI NUTES
3 LES AFFECTI ONS Ą RI SQUE VI TAL
4 LE PATI ENT TRAUMATI S�
5 MALADI ES ET I NTOXI CATI ONS
6 GR OSSESSE ET ACCOUCHEMENT I NOPI N�
7 L ENFANT EN D�TRESSE
8 URGENCES PROVOQU�ES PAR AGENTS PHYSI QUES
9 URGENCES PSYCHI ATRI QUES
10 LE TRANSPORT DU PATI ENT
11 LES CATASTROPHES
12 ORGANI SATI ON DE L AI DE M�DI CALE URGENTE
13 TECHNI QUES
14 SUPPL�MENTS
15 VOCABULAI RE
9
LES URGENCES
PSYCHIATRIQUES
CONTENU
9.1 L ambulancier et les
problŁmes psychiques
9.2 Suicide, tentative de suici-
de ou menace de suicide
9.3 Crise d agitation aigu�
9.4 Cas particuliers
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.2
9.1 L ambulancier et les problŁmes
psychiques urgents
Les ambulanciers sont r�guliŁrement confront�s ą des personnes qui
pr�sentent des problŁmes psychiques. Dans 4 cas sur 10, il s agit de
personnes atteintes d une v�ritable maladie psychique comme les psy-
chose, schizophr�nie ou d�pression, en phase aigu� (on appelle cela de la
psychiatrie d urgence).
Mais le plus fr�quemment, il s agit de crises survenant dans le cas de gra-
ves problŁmes de relations entre personnes. Il s agit souvent de problŁ-
mes familiaux (entre �poux, parents et enfants). On parle alors de
situations de crise.
L ambulancier n est pas comp�tent pour distinguer les diff�rentes patho-
logies psychiatriques. En fait, cela n est pas n�cessaire dans sa formation.
Ce chapitre vous explique cependant comment r�agir devant ces situa-
tions.
UNE PERSONNE EN CRI SE
Une personne ne vit pas seule. Dans chaque groupe oł nous vivons et tra-
vaillons, des rŁgles �crites et non �crites, des devoirs, des droits et des
coutumes sont d application. Tout cela rŁgle notre soci�t�. Il existe �ga-
lement des contraintes contre lesquelles certains individus entrent en
conflit. Cela arrive dans des moments oł ces personnes vivent des diffi-
cult�s avec eux-męmes ou avec leur entourage.
Divers �v�nements peuvent influencer ou modifier de maniŁre impor-
tante un couple, une famille, le milieu de travail, l �cole ou une commu-
naut�. Une naissance, une maladie, un d�cŁs, un mariage, un divorce, le
passage ą la vie adulte, la pubert�, un d�m�nagement, un licenciement,
le ch�mage, changent les relations entre les personnes ou entra�nent
des problŁmes professionnels.
Ces �v�nements peuvent ętre tellement perturbants qu ils peuvent pro-
voquer une crise. Ces crises sont g�n�ralement douloureuses, mais elles
ne sont pas n�cessairement n�gatives. Les moments de crise, en effet,
sont �galement des moments qui permettent des changements positifs.
LES URGENCES PSYCHI ATRI QUES
SONT DES SI TUATI ONS DE CRI SE
Une personne peut r�agir ą une crise en transgressant les rŁgles �tablies.
Cela peut s exprimer par des id�es de suicide, des accŁs de panique ou
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.3
sous forme de plaintes somatiques et de maladies. Une crise peut pro-
voquer un abus d alcool ou de drogue. Parfois une crise entra�ne un com-
portement agressif ou violent.
Pratiquement, comme ambulancier, vous devriez ętre capables de faire la
diff�rence entre deux types de situations de crise:
1. suicide, tentative de suicide ou menace de suicide,
2. crise d agitation aigu�.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.4
9.2 Suicide, tentative de suicide
ou menace de suicide
Les ambulanciers se retrouvent parfois en face d une personne qui vient
de faire une tentative de suicide ou qui menace de le faire. Cela ne signifie
cependant pas que cette personne souhaite vraiment mourir. Dans la plu-
part des cas, il s agit d un ultime appel au secours d une personne en situ-
ation de crise. Cette personne essaie, de maniŁre d�sesp�r�e, d attirer
l attention de son entourage. Il ne s agit donc pas toujours d une tentati-
ve de suicide qui a rat�.
COMMENT BI EN SE COMPORTER
DEVANT UN SUI CI DE OU UNE TENTATI VE
DE SUI CI DE?
Evaluez la gravit� de la situation en r�alisant l �valuation primaire qui
v�rifie les fonctions vitales du patient. Si ces fonctions vitales ne sont pas
menac�es, vous pouvez prendre les mesures n�cessaires pour soigner les
4.2
blessures; dans le cas d une pendaison, r�alisez l ABC et pensez aux
fractures de vertŁbre. Pour la prise en charge des intoxications, r�f�rez-
5.2
vous au chapitre 5.
AprŁs ces premiers soins, vous pouvez prendre plus de temps pour vous
occuper des problŁmes psychiatriques. Ces problŁmes sont, au fond, ą rat-
tacher ą l �valuation secondaire.
Prenez au s�rieux tout patient qui a tent� de se suicider ou qui menace de
le faire.
Votre point de vue doit ętre: le patient court le risque de se tuer et la ten-
tative qui vient de se produire n est pas uniquement destin�e ą attirer
l attention. Ce sera au m�decin de d�terminer dans quelle mesure le
d�sir de mort est r�ellement pr�sent.
Le patient doit toujours ętre transport� ą l h�pital. Vous ne pouvez pas,
seul, prendre la d�cision que tout cela n est pas grave.
Une tentative ou une menace de suicide doit toujours ętre prise au
s�rieux.
Ce serait une faute grave d affirmer ą un patient qui vient de prendre une
dose exag�r�e d un m�dicament  qu il n y pas de danger avec ce m�di-
cament et que le patient ne va que dormir un peu . Il n est pas possible
ni de mesurer la quantit� que le patient a prise, ni de juger rapidement la
situation dans sa globalit�. Vous pourriez rassurer ą tort l entourage qui
risque, alors, de ne pas prendre au s�rieux cette tentative de suicide. De
cette maniŁre, le patient serait abandonn� ą son sort, ce qui peut entra�-
ner une nouvelle tentative, avec cette fois, une dose mortelle.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.5
QUE FAI RE?
Pr�sentez vous:  Je suis ambulancier, mon nom est X et je viens vous
aider ...
Restez calme et essayez de calmer le patient. Vous ętes un sauveteur et
non un juge.
Ecoutez d abord l histoire du patient, et ensuite l entourage s il veut vous
parler.
Essayez de comprendre comment le problŁme a d�but�, qui ou quelles
circonstances ont provoqu� la crise. Qui a appel� le  100 ou la police?
Evaluez le degr� d agitation, l agressivit� et la violence du patient.
Jugez rapidement de la n�cessit� d appeler le SMUR si les fonctions
vitales sont atteintes. Voyez �galement s il est n�cessaire d appeler la poli-
ce pour assurer votre propre s�curit� et celle de l entourage (en cas de
comportement violent ou d utilisation d armes).
Restez toujours neutre, ne prenez pas position. Restez bienveillant et
courtois. Ne r�pondez jamais ą des attaques personnelles. Ne r�agissez
pas ą des provocations. Pensez que le patient est un malade et a besoin
de votre aide.
QUE NE FAUT- I L PAS FAI RE?
N agissez pas trop rapidement. N utilisez pas la force physique pour
immobiliser un patient avant d avoir tent� un dialogue et l apaisement.
Restez calme, ne c�dez pas ą la panique. Ne vous sentez pas personnel-
lement agress�. Ne r�agissez pas de maniŁre agit�e ou agressive. Cela
pourrait augmenter la peur et l agitation du patient et de l entourage.
Ne donnez jamais publiquement un diagnostic de  maladie mentale ou
de  patient psychiatrique . Vous ne poss�dez pas la formation voulue ni
la comp�tence n�cessaire. En outre, vous collez de cette fa�on une �ti-
quette au patient, et cela peut avoir des cons�quences graves sur les rela-
tions du patient avec sa famille ou son entourage. Si la famille demande
ce qui se passe, parlez  d �nervement ; en cas de prise de m�dicaments,
parlez  d intoxication par des m�dicaments .
Ne vous soustrayez pas ą vos responsabilit�s. Ne vous d�clarez pas
incomp�tent dans ce domaine. Vous ętes ambulancier et le public attend
votre aide. L entourage n attend pas de miracle mais de l aide. Trans-
mettre le problŁme ą la police ou ą la gendarmerie n est pas n�cessaire-
ment une solution satisfaisante.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.6
9.3 Crise d agitation aigu�
Le  100 est appel� r�guliŁrement pour des cas de patients subitement
excit�s, agit�s, agressifs ou confus. L appel ne provient habituellement pas
de la personne en question, mais de l entourage qui ne sait plus faire face
au problŁme; parfois, c est la police ou des voisins qui ont appel� le
 100 .
Ce sont des situations trŁs difficiles pour l ambulancier.
Des maladies graves peuvent se cacher derriŁre ces situations d agitation
et de confusion. Ces maladies peuvent mettre la vie du patient en danger.
Il ne suffit donc pas d immobiliser le patient ou de le ma�triser. Vous devez
toujours r�aliser une �valuation rapide des fonctions vitales et �liminer
l hypothŁse d une situation m�dicale sous-jacente.
QUE FAI RE EN PREMI ER LI EU?
Renseignez-vous auprŁs de l entourage ou de la police si celle-ci est d�ją
sur place. Observez l environnement.
Comment l excitation a-t-elle commenc�? Qui a appel�? Comment le
patient s est-il comport�? Quelle est l histoire que le patient raconte?
A-t-on d�ją administr� des m�dicaments? Le patient a-t-il pris des dro-
gues? Le patient a-t-il bu de l alcool?
Les personnes qui ont d�couvert le patient en savent souvent plus sur les
circonstances qui ont d�clench� la crise et comment le patient se com-
portait. La r�action du patient vis-ą-vis de l intervention de la police est
parfois pleine de renseignements.
Les membres de la famille et les proches sont d excellentes sources
d information.
Comment a d�but� l agitation? Observez-vous d autres plaintes ou signes
de maladie? Le patient est-il atteint d autres affections? Le patient a-t-il
d�ją fait un s�jour en milieu psychiatrique? Le patient boit-il de l alcool?
Utilise-t-il de la drogue ou certains m�dicaments?
Il est d une importance capitale de rechercher des renseignements sur les
ant�c�dents m�dicaux du patient. Le diabŁte peut provoquer, lors
d hypoglyc�mies (cfr. chapitre 6), un �tat d excitation. L alcool, la drogue
ou des m�dicaments peuvent provoquer un �tat d agitation.
Ces renseignements seront capitaux pour la prise en charge et le traite-
ment ą l h�pital. Les ambulanciers sont souvent les seuls intervenants qui
peuvent r�colter ces renseignements sur place.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.7
COMMENT COMMUNI QUER
AVEC LE PATI ENT?
Essayez toujours d �tablir un dialogue avec le patient. Aussi court soit-il,
cela est capital. Parlez si possible avec le patient seul ą seul. L entourage
peut influencer involontairement l atmosphŁre du dialogue.
Parlez calmement, sans �lever la voix, sans menacer. Essayez de rester
calme vous-męme, męme lors de la d�couverte d une situation particu-
liŁrement inhabituelle et mena�ante. Un patient agit� est particuliŁrement
sensible ą la peur ou l agressivit� des intervenants qui sont plus nombreux
et donc plus forts.
Soyez d�termin� mais pas agressif. Prenez le contr�le de la situation en
ne poursuivant qu un seul but pr�cis.
EVALUEZ LE TYPE D AGI TATI ON
On peut distinguer dans ces situations plusieurs types diff�rents d agita-
tion:
1. L agitation qui se limite au patient, l entourage n �tant pas concern� par
le problŁme si ce n est qu il est d�sorient� par le comportement
incompr�hensible du patient. Dans ce cas, l impression principale est
une impression d incoh�rence et de confusion qui se limite au patient.
Nous nous trouvons devant une rupture d avec la r�alit�; le patient a
perdu le contact avec la r�alit� et son entourage. Il s agit d un d�lire,
d une situation d agitation incompr�hensible pour les t�moins.
2. L agitation du patient et de l entourage est nourrie par une source
�vidente de conflit ou trouve son origine dans une cause bien identi-
fiable. Ce cas est un �tat d agitation  compr�hensible .
1. Agitation incompr�hensible
On parle d agitation incompr�hensible si le comportement du patient est
complŁtement incoh�rent. Il n y aucun contact entre le patient et l entou-
rage, la rupture para�t totale. Parfois, le patient est seulement confus,  per-
du ,  a perdu la boussole . Les id�es, gestes et le comportement du
patient n ont pas de fil conducteur. L entourage est surtout effray� et
n est pas une vraie composante du problŁme. Dans une minorit� de cas,
l agitation incompr�hensible est caus�e par la  confusion mentale . Dans
les autres cas, il s agit de  d�lires .
La confusion est caract�ris�e par la d�sorientation dans le temps et dans
l espace: le patient ne conna�t pas le temps ni le lieu oł il est, il ne recon-
na�t pas ses proches. Le patient pr�sente des difficult�s de m�moire et
para�t vivre dans un ręve. Parfois, il est victime d hallucinations visuelles
et auditives, il sent par exemple des chocs �lectriques ou il per�oit des
odeurs qui n existent pas.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.8
Posez toujours ą une personne agit�e des questions simples comme:
 Oł ętes-vous?  Quel jour sommes-nous? Quel mois, quelle ann�e? . Si
le patient r�pond, la r�ponse sera g�n�ralement erron�e.  Nous sommes
en 1914, nous sommes au th��tre .
Ce type de confusion peut ętre provoqu� par un empoisonnement, un
abus d alcool ou de drogue. Ces ph�nomŁnes peuvent �galement se pro-
duire lors du sevrage d alcool ou de drogue.
La confusion est fr�quemment la cons�quence d affections somatiques ou
de blessures telles que: un traumatisme cr�nien r�cent, les suites d une
crise d �pilepsie, une hypoglyc�mie diab�tique, une intoxication par CO,
une m�ningite, une fiŁvre �lev�e ou un infarctus du myocarde (par dimi-
nution de l apport d oxygŁne au cerveau)
Un  d�lire est reconnaissable par la grande excitation du patient, il par-
le sans arręt et se comporte de maniŁre th��trale. Un patient confus
para�t agit�, mais est surtout perdu dans l espace et le temps et parle peu.
Un patient d�lirant raconte une histoire bizarre et pleine de fables: le
patient voit des choses que les autres ne voient pas, entend des choses
que les autres n entendent pas; il avance des hypothŁses bizarres:  on
veut le tuer , ou  on le recherche . Parfois le patient pr�sente une folie des
grandeurs:  je suis le fils de Dieu ,  je suis le roi ,  vous devez avoir du
respect pour moi . Les patients d�lirants sont trŁs s�rs d eux. Les hallu-
cinations sont trŁs r�elles pour le patient.
Que faire en face d une V�rifiez s il existe des signes de blessures ou de maladies pouvant expli-
agitation incompr�hensible?
quer la confusion Devant des plaies cr�niennes, le diabŁte ou d autres
pathologies, agissez comme vous l avez appris dans les divers chapitres
correspondants.
Ne banalisez jamais la situation d un patient en crise d agitation
incompr�hensible; ne vous moquez jamais du patient. Prenez tout ce qu il
raconte trŁs au s�rieux. Certains patients peuvent devenir agressifs de
maniŁre impr�visible parce qu ils interprŁtent mal une expression du
visage, un sourire ou un geste d un t�moin ou d un intervenant.
Commencez ą dialoguer avec le patient. Essayez de convaincre le patient
qu une visite ą l h�pital est n�cessaire. Dites-lui qu il ne lui sera fait aucun
mal.
Si le dialogue s avŁre totalement impossible, comme c est le cas dans des
d�lires ou des confusions graves, il ne reste malheureusement pas d au-
tre solution que d appeler du renfort. Collaborez avec le m�decin qui a �t�
appel�. Parfois les ambulanciers et le SMUR doivent faire appel ą la poli-
ce pour pouvoir charger le patient dans l ambulance.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.9
2. L agitation compr�hensible
Dans les cas d agitation compr�hensible, il est possible d �tablir un lien
logique entre l agitation et la situation de crise rencontr�e. Dans ces
circonstances, les conflits entre le patient et l entourage jouent un r�le
important.
La situation est cependant parfois trŁs spectaculaire, s accompagne de
vocif�rations, de violences verbales et de plaintes diverses. L entourage
est fortement impliqu� dans la situation par le patient. Les ambulanciers
et les policiers sont souvent copieusement insult�s.
Vous serez souvent confront� aux conflits familiaux ou conjugaux qui
d�g�nŁrent et qui se terminent en disputes ou rixes. C est l aspect th��tral
de ces conflits qui entra�ne l appel au  100 . Une des parties appelle le
 100 et en fait un argument contre l autre.
Que faire dans les cas Dans ces cas d agitations compr�hensibles, il ne s agit pas de maladies
d agitations compr�hensibles?
psychiatriques. La t�che la plus importante de l ambulancier sera de
s�parer les antagonistes sans prendre parti dans le conflit. (Nota bene: les
int�ress�s souhaitent que les ambulanciers ou l �quipe m�dicale prennent
parti. Cela est ą �viter ą tout prix).
En �coutant de maniŁre bienveillante, neutre et calme, vous obtiendrez
souvent plus de r�sultats qu en administrant des calmants.
L appel ą un m�decin peut parfois ętre n�cessaire pour r�soudre la crise.
Parfois, il est n�cessaire d emmener une des parties ą l h�pital pour clore
le d�bat. La collaboration d un m�decin est indispensable ą ce moment.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.10
9.4 Cas particuliers
UNE CRI SE DE TETANI E
La t�tanie est une forme accentu�e de crampe musculaire touchant les
membres ou le visage. Une crise de t�tanie peut avoir pour origine une
maladie trŁs rare du m�tabolisme calcique. Cependant, la majorit� de ces
crises surviennent ą la suite d un stress.
G�n�ralement, le patient d�crit des picotements autour de la bouche, et
sur les membres; parfois, de la douleur, des battements de cS
ur, de la
transpiration et des crampes musculaires sont pr�sents, accompagn�s fr�-
quemment d une hyperventilation avec une impression d �touffement.
Certaines personnes pr�sentent un tableau clinique de contractures qu on
appelle � spasmophilie .
Le transport vers l h�pital ou le placement dans un endroit calme suffit
parfois ą r�duire la crise.
L AGI TATI ON ETHYLI QUE:
LA CRI SE DE BOI SSON
Nous vous avons parl� de l intoxication alcoolique au chapitre 6.
Les ambulanciers sont souvent confront�s ą l ivresse. Celle-ci s accom-
pagne, au d�but, d un flot de paroles, de gestes st�r�otyp�s et parfois
d une agitation ou de violence. Ensuite l ivresse �volue vers un �tat de
confusion qui peut se transformer en somnolence. La phase terminale est
un v�ritable coma �thylique.
L �tat d agitation grave peut ętre dangereux pour le patient et son entou-
rage. Souvenez-vous toujours que ces �tats d excitation, en rapport avec
la prise d alcool, peuvent cacher des affections plus graves, comme une
h�morragie c�r�brale ou une fracture du cr�ne. Parfois l ivresse profon-
de s accompagne aussi d une hypoglyc�mie grave avec coma hypo-
glyc�mique.
L effet d�sinhibant de l alcool peut pousser les ivrognes ą se blesser ou ą
blesser des t�moins.
AGI TATI ON HYSTERI QUE
Un �tat d agitation hyst�rique se manifeste de maniŁre bruyante et th��-
trale, mais reste n�anmoins toujours sous le contr�le inconscient du patient.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.11
L attitude et le regard des t�moins d�terminent en grande partie l �volu-
tion de la crise. Vous ne devez jamais exciter le patient. Le patient souf-
fre d un trouble grave et doit ętre aid�. Sans aide, la crise peut empirer et
le risque de suicide augmenter.
Un patient hyst�rique ne peut ętre ignor� par les services d urgence, car
cela peut entra�ner des cons�quences graves.
LE PSYCHOPATHE VI OLENT
La plupart des psychopathes ne sont absolument pas dangereux. Cepen-
dant, vous pouvez ętre confront� exceptionnellement ą un comportement
violent qui a �clat� sans signes pr�curseurs visibles pour l entourage.
Les patients psychopathes violents refusent toute rŁgle sociale et cons-
tituent un danger pour les t�moins et les intervenants. Si vous ne vous
sentez pas en s�curit�, vous devez faire appel aux forces de l ordre pour
faire prot�ger l intervention de l �quipe m�dicale.
FIG. 9.1
MA�TRISER
UN PATIENT VIOLENT
1. Encerclez le patient d un nombre 2. Lorsque le patient veut frapper
suffisant d intervenants selon un un intervenant, celui-ci �vite le geste
sc�nario convenu d avance. mena�ant et recule.
3. Chaque intervenant saisit alors 4. Tenez le patient plaqu� au sol. 5. Immobilisez les membres en vous
un membre tandis que la personne m�fiant des morsures et des coups
qui dirige l �quipe protŁge la tęte du de tęte.
patient.
Chapi t r e 9 Les ur gences ps ychi at r i ques 9.12
R�SUM� DU CHAPI TRE 9
I. EN PR�SENCE D UNE INGESTION DE M�DICAMENTS ET/OU
D ALCOOL OU D UN AUTRE TOXIQUE
Bilan primaire
" �valuation de la conscience
" �valuation respiratoire
" �valuation cardiocirculatoire
Bilan secondaire et enquęte sur place
" quels m�dicaments ou toxiques, avec ou sans alcool?
" quelles doses?
" depuis quand?
" recherche du toxique sur place (armoire ą pharmacie, poubelle,
toilettes)
" emmener les emballages, seringues, comprim�s au service des
urgences.
II. LES �L�MENTS DE BASE QUI D�FINISSENT LA SITUATION
1. Agitations incompr�hensibles
Le patient seul appara�t agit�; son entourage appara�t non con-
cern� par le problŁme bien que paniqu�!
L impression g�n�rale est l incoh�rence, la rupture avec le nor-
mal (�tat confusionnel, d�lire).
2. Agitations compr�hensibles
L agitation g�n�ralis�e du patient et celle de son entourage est
aliment�e par une source conflictuelle claire ou par une cause
bien localisable.
Il s agit d une situation de crise compatible avec un �tat normal,
mais les r�actions sont exag�r�es.
III. CE QU IL FAUT FAIRE
" bilan primaire
" comprendre ce qui a d�clench� le problŁme
" violence possible?
" appel du SMUR? de la police? en renfort
CE QU IL NE FAUT PAS FAIRE
" augmenter l angoisse et/ou l agitation
" abandonner et appeler imm�diatement la police
" traiter le patient de  malade mental ou de  cas psychiatrique