La guerre de Cent Ans
Le conflit qui a opposé la
France
à l'Angleterre entre 1337 et
1453.
Les origines de la guerre
•
À son accession au trône de
France, en 1328, Philippe VI de
Valois obtient avec de grandes
difficultés
l'hommage
du
roi
Édouard III d'Angleterre pour la
Guyenne (Aquitaine).
•
Petit-fils par sa mère de Philippe
IV le Bel, Édouard III peut en effet
revendiquer des droits sur le trône
de France
•
La rivalité franco-anglaise en
Flandre et le soutien accordé par
les Français à l'Écosse, que
l'Angleterre
veut
soumettre,
exacerbent le conflit.
•
En 1336, Édouard III entre en
rébellion.
•
L'année suivante, Philippe VI
prononce la confiscation de la
Guyenne; Édouard III riposte en
faisant porter son défi à Paris.
La première phase de la guerre (1338-1389)
• En 1338, Édouard III parvient à nouer
aux Pays-Bas et en Allemagne de
nombreuses alliances qui visent à
encercler la France.
• Puis les défaites françaises se succèdent
: après la victoire navale anglaise de
l'Écluse en 1340, le déclenchement de
la guerre de succession de Bretagne
en1341, permet à Édouard III de
disposer d'un nouveau point d'appui sur
le continent.
• Le 26 août 1346, Édouard III écrase les
Français à Crécy, puis s'empare de
Calais
(août 1347).
• Après une longue trêve pendant laquelle
sévit la terrible épidémie de peste noire,
le Prince Noir, héritier d'Angleterre,
porte la guerre aux confins de la
Guyenne,
et
ses
chevauchées
aboutissent à la défaite de Poitiers (19
septembre 1356), où le roi de France
Jean II le Bon est fait prisonnier.
Crécy-en-Ponthieu, 26 août 1346
Defaite de Jean
le Bon à Poitiers
en 1356
• L'événement provoque une explosion de haine contre l'incapacité du pouvoir royal, et
le dauphin Charles se heurte à la révolte du roi de Navarre, Charles le Mauvais, à
l'insurrection des bourgeois de Paris menés par Étienne Marcel et à la Jacquerie des
paysans.
• La victoire finale du dauphin (en août 1358) et l'échec d'Édouard III devant Reims et
Paris (décembre 1359) permettent toutefois la conclusion
du traité de Brétigny (mai
1360):
Jean le Bon abandonne à Édouard III, en toute souveraineté, une
Guyenne élargie, Calais et le Ponthieu, en échange de sa renonciation au
trône de France.
• Pendant de longues années, le nouveau roi Charles V en demandera vainement la
proclamation effective.
• En 1368, le comte d'Armagnac et le sire d'Albret en appellent à Charles V de la
décision du Prince Noir de lever une taxe nouvelle ; le roi saisit l'occasion et, le 13
novembre 1369, prononce la confiscation de l'Aquitaine : face à un Édouard III vieilli,
Charles V, secondé par Bertrand du Guesclin, reconquiert en cinq ans l'essentiel des
territoires abandonnés au traité de Brétigny. À la mort de Charles V (1380),
l'Angleterre ne possède plus que Calais, Cherbourg, quelques places fortes en
Bretagne et la Guyenne.
• Après une série d'opérations infructueuses et de révoltes sociales, les deux royaumes
concluent en 1389 une trêve générale qui est prolongée jusqu'en 1411.
La seconde phase de la guerre (1415-1453)
• Deux événements favorisent la reprise de la guerre :
à partir de 1392, le roi de France Charles VI est atteint de folie, et le pouvoir
devient l'enjeu du conflit entre son frère Louis d'Orléans et les ducs de
Bourgogne
en 1413, un jeune roi plein d'ambition, Henri V de Lancastre monte sur le
trône d'Angleterre.
• En France, la guerre civile qui éclate en 1407 entre les Bourguignons et les
Armagnacs, réunis autour de la famille d'Orléans après l'assassinat de Louis
d'Orléans par des hommes de main du duc de Bourgogne (1407), permet à Henri
V d'intervenir sur le continent
• le 25 octobre 1415, il inflige à la chevalerie française l'écrasante défaite
d'Azincourt avant de conquérir la Normandie (1417).
• Après l'assassinat à Montereau du duc de Bourgogne Jean sans Peur par un
fidèle du dauphin, fils de Charles VI (1419), son fils Philippe le Bon pousse la
reine Isabeau de Bavière à accepter le traité de Troyes (1420), qui reconnaît
Henri V pour héritier du trône de France.
• La mort presque simultanée d'Henri V et de Charles VI (1422) fait d'Henri VI, un
enfant de dix mois, le souverain unique des royaumes d'Angleterre et de France,
tandis que le dauphin, réfugié à Bourges, se proclame roi sous le nom de Charles
VII (1422-1461).
• Sauf en Guyenne, l'occupation anglaise se heurte à l'hostilité de la population.
Charles VII reprend l'offensive mais, battues à Verneuil-sur-Avre (1424), ses armées
sont refoulées au sud de la Loire par le duc de Bedford, et les Anglais mettent le
siège devant Orléans (1428).
• Alors que Charles VII, sans ressources, est au bord du découragement, une jeune
paysanne, Jeanne d'Arc, se présente devant lui à Chinon et le convainc de lui fournir
des armes pour lever le siège d'Orléans (mai 1429) et le faire sacrer à Reims (18
juillet).
• En consacrant la légitimité de Charles VII, sa chevauchée héroïque ébranle
profondément la puissance anglaise. Mais le roi, qui veut ce réconcilier avec le duc
de Bourgogne, n'entreprend rien pour la sauver lorsqu'elle est faite prisonnière à
Compiègne (13 mai 1430) et brûlée vive par les Anglais à Rouen (30 mai 1431).
• Par le traité d'Arras en 1435, Philippe le Bon se rallie à Charles VII. Entouré d'un
Conseil entièrement renouvelé où dominent les représentants de la bourgeoisie et
de la petite noblesse (Jacques Coeur, Pierre de Brézé), le roi reprend aussitôt
l'offensive : il prend
Paris (1436),
Montereau et Meaux (1437)
porte la guerre devant Bordeaux (1441).
• Ses grandes réformes administratives, financières et surtout militaires (création
d'une armée permanente) portent leurs fruits : en un an, il reprend la Normandie,
puis marche sur la Guyenne.
• Malgré l'appui que ses habitants apportent aux forces anglaises, la reconquête de la
province est achevée en 1453, bataille de Castillon
Les conséquences de la
guerre
• Aucun traité ne sanctionne la fin du conflit. Occupée par la guerre
des Deux-Roses, l'Angleterre, qui ne conserve que Calais, ne peut
reprendre l'offensive.
• Quant à la France, elle doit désormais reconstruire ses
institutions et son économie, presque entièrement ruinée.
• Si la première phase de la guerre a laissé peu de de cicatrices, la
seconde phase a été marquée par des conflits acharnés :
alors que nombre de villes et de châteaux sont détruits,
les brigandages ont fait cesser le commerce,
des régions entières sont retournées à la friche (dans certaines
régions, le sol n'a pu être cultivé pendant trente ans).
• Mais surtout, la guerre de Cent Ans, commencée comme une
querelle féodale, s'achève comme une guerre nationale entre deux
monarchies ennemies. L'échec de la chevalerie française à
Azincourt signe ainsi le déclin de la société féodale.