diplome I


INTRODUCTION

La religion en tant que système de croyances et de pratiques a les mêmes origines que la pensée et les activités intellectuelles des hommes. C'est pour cette raison qu'elle sert de source d'inspiration pour les archéologues, les historiens, les théologiens, les linguistes et autres chercheurs.

Comme je suis chrétienne, il est naturel que ma religion de prédilection est le christianisme, la religion qui est fondée sur l'enseignement, la personne et la vie de Jésus-Christ.

Je suis attirée par le christianisme parce ״qu'il était resté ce qu'il était, une religion du coeur״ (Ch. Péguy). A mon avis, c'est pour cela que l'Eglise catholique reste la plus nombreuse et la plus répandue dans le monde. Elle garde, par ailleurs, un grand héritage spirituel : des manuscrits, des apocriphes, des oeuvres philosophiques sur l'histoire de l'Eglise où chaque période est marquée par des particularités des époques, des évènements, des changements politiques et sociaux. Tous ces documents servent aussi de source inépuisable pour l'enrichissement de la langue française, ce que je compte démontrer dans la présente recherche.

Dans la première partie je vais essayer de relever les principales sources de la religion, de préciser ce qu'est le christianisme car c'est une religion d'un grand mystère que dès le début de son existence les gens essaient d'exprimer par leur expérience de Dieu. C'est pourquoi aujourd'hui il existe de nombreuses explications et définitions du christianisme.

Comme l'Eglise chrétienne s'est répandue pas à pas dans différents pays du monde entier, je vais chercher à mentionner ses grandes étapes historiques en France.

Par ailleurs, je vais examiner les grands documents de l'Eglise parmi lesquels une place de choix revient à la Bible dont les langues souches sont celles des Massorètes, ainsi que le grec et le latin. Quand on lit les Saintes Ecritures, on y trouve même des mots hébraïques et araméens qui, cependant suscitent un grand nombre de discussions parmi les exégètes sur leurs étymologie et significations.

Je vais également étudier des textes liturgiques riches en histoire de leur formation et présentant une grande valeur pour l'Eglise mais aussi pour la linguistique car il possèdent de très beaux textes poétiques des psaumes où l'on peut trouver de nombreux procédés stylistiques.

Parmi d'autres documents il y a également des écrits patristiques qui reflètent l'état et le développement de la langue des époques différentes, qui sont pleins de citations bibliques et de termes théologiques. Chaque oeuvre est marqué par le style propre à son auteur.

Je vais examiner aussi les ouvrages des Docteurs de l'Eglise, notamment les documents des Pères de l'Eglise qui sont marqués par l'influence de chaque époque et riches en termes dogmatiques et théologiques.

Je ne vais pas passer sous silence la théologie mariale, un des domaines de la science théologique de l'Eglise catholique de grande valeur qui a donné naissance à de nouveaux termes : l'Immaculée Conception, l'Assomption mais aussi à un grand nombre d'épithètes, de métaphores, de métonymies pour exprimer toutes les grâces que la Sainte Vierge a reçues de Dieu.

Je vais avoir aussi dans le collimateur, des éditions spécifiques tels les écrits de la Légion de Marie qui a emprunté son lexique à la Légion de l'Empire romain qui est largement utilisé aujourd'hui par l'Eglise, ceux de Droit Canon qui comporte des éléments concernant la vie des laïques et des prêtres et d'autres domaines de la vie religieuse, du Catéchisme nous donnant toutes les vérités de la foi, enfin les Documents du Concil Vatican II se composant des Décrets, des Constitutions et des Déclarations servant à administrer aujourd'hui la vie de l'Eglise.

Je vais clore le premier chapitre de la recherche par l'examen d'un certain nombre de documents qui sont une vraie richesse linguistique, comme par exemple les documents modernes reflètant la vie de l'Eglise moderne abondant en lexique historique traditionnel mais aussi en mots nouveaux.

Dans la deuxième partie je vais essayer de suivre l'evolution du langage religieux au cours de l'histoire du pays, de la langue et celle de l'Eglise, d'établir sa place et sa signification dans le contexte historique et leur lien réciproque, d'analyser les procédés et les moyens de l'apparition des mots nouveaux et de l'enrichissement du langage religieux.

Ainsi mes objectifs principaux sont :

- d'étudier les documents religieux ci-haut décrits ;

- d'y répertorier des mots et des expressions relatifs à la vie religieuse ;

- d'entreprendre une étude théorique et pratique aussi large et profonde que possible pour analyser et décrire l'évolution et l'étendue du vocabulaire religieux dans la langue française

1.LES ORIGINES DE LA RELIGION

1.1.Les sources

0x08 graphic

Il est probable que nos ancêtres lointains ont commencé à s'interroger sur le soleil, la lune et les étoiles, l'éclair et la foudre, la naissance et la mort : comment se fait-il qu'ils « fonctionnent » avec tant de régularité ? Et l'univers d'où vient-il ? Existe-t-il de toute l'éternité ou bien il fut créé par un dieu ? Quelle est la place de l'homme au sein du monde ?

Comme aucune expérience n'a pu fournir de réponses à ces questions, l'esprit humain est allé, sans doute, chercher les voies du salut au-delà de ce qui est observable. Ainsi s'est ouvert le chemain vers la divinisation, vers la foi, aboutissant finalement à la formule : « Il n'y a que la foi qui sauve. Celui qui a la foi, il n'a pas besoin de preuves ou d'arguments, il croit...»

Les premiers hommes, à ce qu'il paraît, devaient adorer plusieurs divinités, ce que prouvent dans certains sites préhistoriques, des statuettes vieilles de 10 000 à 15 000 ans représentant des déesses de la fécondité.

Au XVIIIème et au XIXème siècles, les voyageurs occidentaux prennent goût à visiter des sociétés inconnues jusqu'alors en Afrique, Insulinde ou Australie, dont ils se mettent à décrire les coutumes appelées, souvent à tort, de "primitifs". Ils ont constaté qu'il existait chez eux des croyances en l'existence d'un monde surnaturel, peuplé d'esprits bienfaisants ou malfaisants et le sentiment que certains lieux, certains objets ont un caractère sacré par opposition aux lieux et aux objets non habités par des esprits. D'après le célèbre sociologue Emile Durkheim (vers 900), les formes élémentaires de la vie religieuse apparaissent dès qu'il existe une distinction entre le sacré et le profane. Dès lors, on peut parler de religion.

Si nous consultons un dictionnaire de la langue française, nous y trouverons cette définition : la religion est un ensemble des croyances et des pratiques, ayant pour objet les rapports de l'homme avec la divinité. Le cathéchisme de l'Eglise catholique en est encore plus explicite : " Le désir de Dieu est inscrit dans le coeur de l'homme, car l'homme est créé par Dieu et pour Dieu . Dieu ne cesse d'attirer l'homme vers Lui, et ce n'est qu'un Dieu que l'homme trouvera la verité et le bohneur qu'il ne cesse de chercher[...]. De multiples manières, dans leur histoire, et jusqu'à aujourd'hui, les hommes ont donné expression à leur quête de Dieu par leurs croyances et leurs comportements religieux (prières, sacrifices, cultes, méditations, etc.).

C'est pourquoi la vraie place de la religion est dans l'expérience individuelle. Pour lui la religion est : «un sentiment dynamogénique, la conscience d'une force qui fait vivre, en donnant une saveur nouvelle à l'existence, une sécurité incomparable à l'âme, une puissance inconnue à la volonté».

1.2.Les principales formes

En général, il y a trois formes de religion. La forme religieuse la plus rudimentaire est appelée animisme .Elle consiste à attribuer aux êtres vivants, aux lieux, aux choses une "âme", un "esprit". Dans les sociétés plus organisées, sédentaires, les dieux remplacent les esprits. Ils sont nombreux et hiérarchisés, chacun ayant une ou deux fonctions propres : créateur de l'univers, dieu du feu, de la pluie et des orages, du soleil etc. Nous sommes en présence d'une religion polythéiste. Par ailleurs, il existe des religions dont les fidèles n'adorent qu'un seul dieu, qu'on écrit "Dieu", avec une majuscule initiale, elles sont dites monothéistes (monos - "un seul" , theos - "dieu") et l'humanité n'en connaît que trois : le judaїsme, le christianisme et l'islam.

Ces religions sont le produit de la prédication d'un homme, qui prétend en avoir eu la révélation par Dieu lui-même ou par intermédiaire divin. Ce sont les religions révélées : l'islam est révélé au prophète Muhammad - Mahomet - par l'archange Gabriel, le judaїsme est révélé directement par Dieu à Moїse dans le Sinaї et le christianisme est révélé aux hommes par Jésus, Fils de Dieu.

1.3. Le christianisme

0x08 graphic
Le mot christianisme vient du mot Christ, ayant pour origine la traduction grecque du terme hébreu "Messie" désignait "oint". Jésus est le Christ car Dieu l' oint de l'Esprit Saint et de puissance. Jésus veut dire en hébreux "Dieu sauve".

Jésus Christ, Fils unique de Dieu, est venu au monde pour sauver le peuple d'Israёl. Dieu-Homme qui est né de la Vierge Marie, qui a vécu sur la terre 33 années,trois années il a prêché, Il a souffert sous Ponce Pilate, Il a été crucifié, trois jours son corps était dans le sépulcre et le troisième jour Il a ressuscité, puis Il est rentré chez le Père, en quittant un grand héritage spirituel, les apôtres et une grande quantité de disciples l'ont suivi. Il a fondé l'Eglise la plus nombreuse, l'Eglise chrétienne.

La personnalité du Christ est mystérieuse et jusqu'aujourd'hui fait réfléchir, douter et poser beaucoup de questions. A la question "Qui est le Christ ", il existe des réponses tout à fait différentes. Dans les Evangiles, le Christ lui-même pose cette question : "Pour vous qui suis-je?". Cette question reste actuelle jusqu'à présent ״ car le christianisme n'est pas d'abord un "isme", un corps de doctrine, un code de vie : il est d'abord un lien vital avec le Christ ressuscité qui nous unit à Lui, à la mort et à la vie ״.

Le Patriarche Athenagoras qui fut le Primat des chrétiens orthodoxes dit : " Il me semble qu'on ne sait plus ce qu'est le christianisme.

Mais, le plus souvent les gens refusent de s'y intéresser parce qu'ils croient le connaître alors qu'ils n'en savent plus rien. Ils confondent Dieu, ce grand dérangeur, avec la clef de voûte d'un ordre social et moral périmé. Pour eux, le christianisme est une sorte d'humanitarisme pour les tempéraments religieux”.

"Mais le Christ Jésus n'est pas seulement l'animateur de la vie personnelle du chrétien, il est aussi celui qui nous commande de porter son nom et son Evangile au coeur du monde. On ne possède pas le christianisme, comme un bien privé, on ne le conserve qu'en le rayonnant autour de soi" .

Pour ainsi dire, le christianisme est une confession qui a entraîné la fondation de beaucoup d'églises et de communautés parmi lesquelles on peut nommer l'Eglise orthodoxe, de nombreuses Eglises réformées ou protestantes et l'Eglise catholique qui est la plus répandue dans le monde.

Le mot "Eglise" (ekklesia, du grec ek-kalein,"appeler hors") signifie "convocation". Il désigne des assemblées du peuple, en général de caractère religieux. En s'appelant "Eglise", la première communauté de ceux qui croyaient en Christ se reconnaît héritière de cette assemblée. En elle, Dieu "convoque" son Peuple de tous les confins de la terre. Le terme kyriake dont sont dérivés church, kirche, signifie "celle qui appartient au Seigneur".

0x08 graphic
Dans le langage chrétien, le mot "église" désigne l'assemblée liturgique, mais aussi la communauté locale ou toute la communauté universelle des croyants. "L' Eglise", c'est le Peuple que Dieu rassemble dans le monde entier. Elle existe dans les communautés locales et se réalise comme assemblée liturgique, surtout eucharistique. Elle vit de la Parole et du Corps du Christ et devient ainsi elle-même Corps du Christ.

Mais l'Eglise est née principalement du don total du Christ pour notre salut, anticipé dans l'institution de l'Eucharistie et réalisé sur la croix. Le commencement et la croissance de l'Eglise sont signifiés par le sang et l'eau sortant du coté ouvert de Jésus crucifié.

L'Eglise est à la fois visible et spirituelle, société hiérachique et Corps Mystique du Christ. Elle est formée d'un double élément, humain et divin. L'Eglise est dans ce monde-ci l'instrument de la communion de Dieu et des hommes et le sacrement du salut .

L'Eglise catholique est répandue aujourd'hui dans le monde entier. Mais chaque pays a sa propre histoire du développement de l'Eglise chrétienne.

2.L'EGLISE CATHOLIQUE EN FRANCE

2.1. La naissance du christianisme sur le territoire de la France

Les premiers cultes qui étaient sur le territoire de la civilisation gallo-romaine étaient des cultes orientaux. L'ouverture de la Gaule au monde méditerranéen accélère les échanges entre ce pays et l'Orient. Par l'intermédiaire des marchands qui fréquentaient les grandes places de commerce comme Lyon ou des soldats qui ont servi en Orient et qui viennent en Gaul, les cultes orientaux pénètrent en terre occidentale.

C'est dans ce contexte oriental que naît la première communauté chrétienne connue en Gaule, formée surtout d'Orientaux. Sous la pression populaire en 177, le gouverneur de la province de Lyonnaise fait exécuter des chrétiens à l'occasion des fêtes impériales, dans l'amphithéâtre : parmi ces martyrs se trouvent l'évêque Pothin et l'esclave Blandine. Cependant, la communauté chrétienne se maintient et le succsesseur de Pothin est le premier théologien de la Gaule, Irénée.

Tout de même la première inscription chrétienne de la France trouvée à Lyon remonte à 240, le premier évêque de Lyon (St.Faustin) est mentionné en 258. Plus tard il y a des fondations des Eglises épiscopales à Sarles, Marseille, Narbonne, Toulouse, Vienne, Trèves, Reims, Paris, Autin.

Malgré les persécutions le christianisme continue à se développer. En 312 a lieu un événement majeur : c'est la conversion de Constantin. C'est lui qui convoque en 314 un concile à Arles : c'est à la fois le premier concile tenu en Gaule et la première liste sûre des communautés chrétiennes.

A partir de Constantin, le christianisme gagne les villes. Une grande figure de ce temps est st. Hilaire, l'évêque de Poitier, qui domine la vie religieuse de son époque. En même temps, il gagne les campagnes. Saint Martin, ancien soldat, fonde vers 360 le premier monastère d'Occident, à Ligugé, dans la campagne près de Poities.

En 496 a eu lieu un grand événement significatif : le baptême de Clovis, roi des Francs (v. Annexe I, p. I) . C'était le premier pas vers la future alliance de la monarchie et de l'Eglise. En 511 le concile national d'Orléans réserve au roi franc la nomination des clercs, sauf pour les fils et petit-fils des prêtres, qui ont droit d'office au sacerdoce.

2.2.L'évolution de l'Eglise

L'an de 590 est marqué par l'arrivée en Gaule de Saint Colomban (Irlandais) et le début du monachisme irlandais en France (abbaye principale : Luxeuil), les moines colombaniens créent de nombreux centres de rayonnement catholique en dehors des cités épiscopales. Pendant le (VIIème s) règne de Dagobert sur la France unifiée on voit un important effort du roi pour la christianisation des campagnes (St.Elei, Noyonnais, St.Quen: Raunais, St.Didier:Quercy, Bonitus:Auvergne, Bodegisele:Maine).

L'Eglise du VIIIème et du début du IXème siècle doit tout aux souverains carolingiens. Ils ont sauvé la Chrétienté face à l'Islam, la papauté face aux Lombards et soutenu l'évangélisation de la Germanie. Ils ont assuré la réforme de l'Eglise séculière (les clercs qui vivent dans le siècle et fournissent l'encadrement religieux des fidèles) et ont réformé l'Eglise régulière (les moines qui observent une règle). Ils ont apporté leur appui constant à la définition du dogme, à l'adoption de la liturgie romaine, à la diffusion des pratiques religieuses et de la morale chrétienne. Ils ont assuré aussi à l'Eglise des revenus réguliers. Au IXème siècle l'Eglise commence à utiliser la langue maternelle du peuple pour les prêches et les sermons pendant les messes des églises locales. C'est plutôt le langage oral qu'écrit. On peut dire qu'ainsi naît le langage religieux dans la langue française.

Au Xème siècle l'Eglise s'est féodalisée. Grands propriétaires fonciers et détenteurs de châteaux, évêques et abbés étaient des seigneurs féodaux. Les pouvoirs laïques, considérant les biens et les fonctions ecclésiastiques, contrôlaient les nominations dans l'Eglise.

En XIème - XIIème siècles ont lieu des croisades, destinées à reprendre le tombeau du Christ aux musulmans qui occupaient Jérusalem. Les Français ont joué un rôle majeur dans la première croisade.

Le 24 juin 1209 est le début de la Croisade contre les "Albigeois" (hérésie cathare ou albigeoise, qui venue de l'Orient par l'Italie du Nord, se répand au XIIème siècle dans toute la France du Midi) et qui se terminera en 1244 par la réddition de la forteresse cathare de Montsegur. Il faut dire aussi que cette époque a donné à l'Eglise le plus grand nombre de mots nouveaux et a enrichi le plus le langage religieux : abbesse, adultère, adorer, annonciation, bénédicité, canon, dévotion, ermite, fraternité, glorifier, humilier, impiété…

Dans des siècles suivants commence le temps des crises de l'Eglise. Premièrement ce sont les conflits internes : séjour des papes à Avignon (1309 - 1377) et Grand Schisme (1378 - 1417) qui font s'affronter deux papes rivaux, l'un à Rome et l'autre à Avignon. Ensuite, ce sont les guerres de Religion. catholiques et protestants se déchirent au cours d'un conflit de près de quarante ans (v. Annexe II, p. I), mais qui est en même temps une très grave crise nationale favorisée par la faiblesse de l'autorité royale sous les trois fils d'Henri II. La sagesse politique d'Henri IV amène le rétablissement de la paix, en 1598, avec l'édit de Nantes.

Tout au contraire dans le siècle suivant, le roi très chrétien, « fils aîné de l'Eglise», Louis XIV est fort jaloux de ses droits sur l'Eglise de France, ce qui l'amène à entrer en conflit avec le pape Innocent XI à partir de 1673.Il s'appuie sur les traditions gallicanes de l'administration royale et du clegé français, résumé dans une «déclaration des trois articles» (en 1682 l'Assemblée du clergé rappelle dans la Déclaration des 4 articles des libertés de l'Eglise gallicane) et affirme son indépendance à l'égard de Rome.Toutefois, même après que le pape eut condamné la déclaration de 1682, il se garde bien d'aller jusqu'à la rupture et, au lendemain de la mort d'Innocent XI en 1689, se réconcilie avec son successeur.

2.3 L'Eglise et l'Etat

En juillet 1790 la Révolution a adopté la Constitution civile du Clergé, visant à créer une Eglise nationale, un diocèse par département, les curés et les évêques élus par le peuple. Le roi met son veto. Les prêtres qui jurent la Constitution (assermentés en "jureurs") forment l'Eglise constitutionnelle (schismatique), les prêtres réfractaires ("non jureurs") sont mis hors la loi.

Peu de temps après, on a mis en place une religion civique, prévoyant dans toutes les communes l'érection d'un autel de la patrie, les symboles sont la cocarde, les arbres de la liberté, les tables de la Déclaration des Droits de l'Homme et de la Constitution , offertes à la vénération publique, le culte avec cérémonies et lectures de la Constitution le jour chômé de la décade, la célébration des grandes journées républicaines : 14 juillet, 10 août, 21 janvier, 31 mai. Ces réformes ont donné naissance à un grand nombre de mots comme floréal, pluviôse, vendémiaire, thermidor ou primidi,duodi, tridi, quartidi…

Le 14 juillet 1801 Bonaparte et Pie VII ont signé un concordat mettant fin au schisme constitutionnel : le catholicisme est reconnu comme religion de la majorité des Francais, les circonscriptions diocésaines restent calquées sur les départements, le clergé reçoit une identité de l'Etat sous forme d'un traitement annuel, contre la renonciation de l'Eglise aux biens confisqués.

Dans les années 20 - 70 du XIXème siècle on est présent à une rechristianisation sensible, notamment par le nombre des vocations de prêtres séculiers, de religieux et de religieuses ce qui a été suivi par des décrets contre les congrégations non autorisées, laїcisation des hôpitaux, des pompes funèbres, des cimetières, retrait du crucifix dans les tribunaux, loi sur l'enseignement primaire laїque, loi obligeant les ministères du culte à faire leur service militaire, loi sur les associations dont l'article 13 restreint le droit des congrégations.

Au début du XXème siècle on a interdit totalement l'enseignement congréganiste (fermeture des écoles même autorisées). La même année a eu lieu la rupture des relations diplomatiques avec Rome.

En 1905 c'est la séparation de l'Eglise et de l'Etat, décidée par le gouvernement, abrogeant le concordat de 1801. Elle supprime le ministère des cultes et la rémunération du clergé. Le libre exercice des cultes est garanti dans la limite de l'ordre public. L'Etat n'intervient plus dans les nominations des ministères du culte et les modifications des circonscriptions ecclésiatiques. Les évêques sont nommés par le pape, (de fait, l'accord du gouvernement est toujours donné officieusement). Exception au régime de la laїcité: les congrégations restent soumises à la loi concordatrice du 1er juillet 1901 qui limite leur création et leur fonctionnement

Les relations diplomatiques entre la France et la papauté rompues en 1905 ont été rénovées plus tard. Mais l'Eglise restait séparée de l'Etat ce que liu permettait le développement indépendant.

2.4. L'Eglise d'aujourd'hui

«En un siècle tout ou presque a changé»

René Rémond

En 2005 en France sera commémoré le centenaire de la loi de la séparation de l'Eglise rt de l'Etat du 9 décembre 1905. A cette occasion on va s'interroger sur le fonctionnement actuel du régime de séparation. On est encore loin de décembre 2005, mais les débats ont déjà commencé. L'Assemblée plénière de la Conférence des Evêques de France qui s'est déroulé l'année passée à Lourdes a travaillé sur le dossier « L'Eglise catholique dans la France d'aujourd'hui. D'un siècle à l'autre : relations avec l'Etat - présence dans la société ».

L'Eglise catholique prend part à ce travail en témoignant du salut apporté par le Christ. Ce salut met des hommes debout, leur apprend à vivre ensemble, les éveille à promouvoir une solidarité entre tous. La foi au Christ a une fécondité sociale. Toute l'histoire de l'Eglise en France est là pour le montrer.

En cours de toute l'histoire, chaque époque donnait un grand nombre de documents (Bible, Droit canonique, Catéchisme), des écrits (Thomas d'Aquin, François d'Assise, Thérèse de Lisieux, Grignion de Monfort ), de termes (Immaculée Conception, Assomption, Annonciation), de mots nouveaux (liturgie, martyre, nonciature, onction, paraclet, sacerdoce) qui enrichissaient la langue et que nous allons mentionner, étudier et analyser dans les parties suivantes de ce travail.

3. LA RICHESSE SPIRITUELLE L'EGLISE

3.1. Les fondements spirituels

3.1.1. La Bible

« Au commencement était le Verbe

et le Verbe était auprès de Dieu...»

(Evangile selon saint Jean 1,1)

0x08 graphic
L'Eglise possède aussi un grand héritage spirituel. On peut y trouver un grand nombre de documents, d'éditions, d'oeuvres qui ont une grande portée et une grande valeur théologique et linguistique.

Le plus grand trésor de l'Eglise c'est la Bible (« Bible » tiré du mot grec biblia qui signifie rouleaux de papirus, volules ou livres littéralement brochures) ou autrement dit la Sainte Ecriture. La Bible c'est le réceptacle de la Parole de Dieu adressé à de multitudes de croyants. Les chrétiens croient que Dieu lui-même est l'Auteur de l'Ecriture sainte. La verité divinement révélée, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Ecriture, y a été consignée sous l'inspiration de l'Esprit Saint.

Dans l'Ecriture Sainte, Dieu parle à l'homme à la manière des hommes. Afin de bien interpréter l'Ecriture, il faut être donc attentif à ce que les autres humains ont vraiment entendu affirmer et à ce que Dieu a bien voulu nous manifester par leurs paroles.

De nos jours, on ne possède aucun des manuscrits originaux des livres de la Bible, mais seulement des variantes de copies. Pour l'Ancien Testament on trouve les Targoums (v. Annexe III, p. III), la Version des Septante (v. Annexe III, p.III) , la Torah ("Pentateuque" signifie : cinq rouleuax), établie à Alexandrie, la Vulgate (Vulgata Latina) (v. AnnexeIII, p. IV) qui servit de départ pour les traductions en diverses langues (français, provençal, etc.)

3.1.2. Le message de la Bible

a) l'Ancien Testament

La Bible se compose de l'Ancien Testament et du Nouveau Testamant. A son tour L'Ancien Testament comporte 46 livres qui se partagent en parties suivantes :

Les livres de l'Ancien Testament témoignent de toute la divine pédagogie de l'amour salvatrice de Dieu. En eux se trouvent de sublimes enseignements sur Dieu, une bienfaisante sagesse sur la vie humaine, d'admirables trésors de prier, en eux enfin se tient caché le mystère de notre salut.

De manière sommaire, on peut classer les textes en 7 catégories principales qui se mêlent parfois dans le même ouvrage : les récits, les commandements, les prophéties, les prières, les propos de la sagesse, les apocalypses, les lettres.

Dans l'Ancien Testament les récits relatent la grande histoire du monde et du peuple d'Israël, par exemple, le premier livre de la Bible la Genèse et les deux récits de la « Création ». Intrigués par ses nombrables «doublets» les professionnels ont entrepris une étude des livres historiques, dans leur vocabulaire, leur grammaire, leur stylistique, leur idéologie. Ils ont pu établir que ces oeuvres ne sont pas d'une seule venue et d'un auteur unique, mais compilées à partir d'ouvrages originaux.

Dans la Genèse, on a de la sorte isolé trois narrations différentes de la plus vieille histoire d'Israël : l'un est appelé le Document Sacerdotal parce qu'il semble trahir un esprit qui évoque bien celui du clergé aux début du judaïsme ; l'autre a reçu des experts le nom de Yaviste, parce qu'il désigne plus volontiers le Dieu d'Israël par son nom propre de Yahvé ; le dernier est appellé Eloïste parce qu'il se sert d'abord du terme plus général d'Eloïme, lequel signifie « Dieu ».

Dans l'Ancien Testament on trouve des textes législatifs (les commandements), comme par exemple les Dix Commandement qui sont présentés dans l'Exode 20 et le Deutéronome 5. La conviction des croyants est que Dieu poursuit son oeuvre de création par sa parole transmise à Moïse. La Loi permet de vaincre le chaos, d'organiser le monde et de rendre possible la vie sociale.

Dans d'autres livres on peut discerner de différents genres littéraires : discours judiciaires, discours des sages (exemple de la littérature égiptienne), lamentations individuelles (le Livre de Job). Parfois les textes sont remplis d'aramaïsmes, de proverbes, de sentences (le Livre de L'Ecclésiaste), de toutes sortes de parallélismes : le parallélismes opposé, synonymique et durable (Proverbes).

Notons une fois de plus que la langue française a reçu en héritage bon nombre d'expressions et de mots tirant leur origine de la Bible. On lui doit aussi un véritable trésor de méthaphores, d'allusions et de pensées proverbiales.

b) le Nouveau Testament

« ...et le Verbe était Dieu ».

(Evangile selon saint Jean 1,1)

L'objet central du Nouveau Testament est Jésus-Christ, le Fils de Dieu incarné, ses actes, ses enseignements, sa passion, et sa glorification ainsi les débuts de son église. Le Nouveau Testament signifie Alliance Nouvelle. Alliance, car Dieu prolonge l'Alliance qu'il a conclue avec Abraham, Moïse et les autres prophètes de la Bible. Nouvelle, car en Jésus Christ, Dieu donne sa Parole à tous les humains. Le Nouvau Testament se compose de 27 Livres : 4 Evangiles : Evangile de saint Matthieu qui nous fait connaître des traditions des Juifs et dont le texte abonde de sémitysmes, parallélismes, répétitions des mêmes formules des chiffres symboliques ; Evangile de saint Marc où tous les termes araméens ont été traduits en grec, il y a aussi des termes d'origine latine ; Evangile de saint Luc qui est très riche, pittoresque, élastique et beau ; Evangile de saint Jean qui est un recueil de formules bien rangées à l'aide de procédés littéraires où on peut trouver des images qui prennent parfois une forme d'allégories, un rythme strict, des répétitions des termes précis.Ils présentent l'oeuvre de Jésus-Christ, son enseignement, ses actions, sa mort et sa résurrection. Ils sont suivis par les Actes des Apôtres. Puis viennent les Epîtres - des lettres écrites par ces apôtres pour répondre aux problèmes des premières communautés chrétiennes et qui sont basées sur l'enseignement et les paroles du Christ. Le dernier livre c'est l'Apocalypse, décrit à l'aide de visions, de symboles et d'images.

0x08 graphic
Le Christ était Dieu et l'homme, se nature etait double. On se pose la question : qui parle ? L'homme-Jésus, qui n'a pas où poser sa tête, ou le Verbe de Dieu, qui est la parole d'un Dieu éternel et qui dit de ses propres paroles :  «Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.» On peut supposer que le Christ pour s'adresser aux hommes utilise le langage qui leur est propre et la façon dont il leur parle manifeste les propriétés du langage humain.

Jésus parle aux hommes de leur vie, de relations humaines. On trouve aussi les paroles du Christ sur lui-même.

Toutes les paroles du Christ sont toujours formulées dans un seul langage, celui que parlent les hommes, qui est aussi celui des Ecritures et qu'on peut qualifier comme le langage du monde car c'est un langage qui désigne les choses de ce monde : la nature, les animaux, les objets culturels et d'autres.

«Parole du monde» c'est une parole qui parle de ce qui se montre à nous dans cette extériorité qu'est le monde. C'est ainsi que l'apparaître se propose comme la condition de possibilité de toute parole, pour autant que nous ne pouvons parler que de ce qui se montre à nous. Cet apparaître, condition de possibilité de la parole n'est autre que ce que les Grecs appelaient le Logos.

Avec le christianisme surgit l'intuition inouïe d'un autre Logos - un Logos qui est bien une révélation ; non pas la visibilité du monde, mais l'auto-révélation de la Vie.Une parole dont la possibilité est la Vie elle-même et dans laquelle la vie parle d'elle-même, en se révélant à elle-même - dans laquelle notre propre vie se dit constamment à nous. Ici retentissent les déclarations de Jean : « Logos de Vie », « Verbe de Vie » ; ou le fameux Prologue de son Evangile : « Au début étaient le Verbe et le Verbe étaient auprès de Dieu et le Verbe était Dieu [ ... ] En lui était la Vie [ ... ] » (versets 1 et 2).

Ainsi dans les paroles du Christ nous découvrons un autre langage : le langage de la Vie. C'est la Parole qui parle. Cette Parole de la Vie est celle de Dieu, son Verbe. Cette Parole c'est le Christ qui va légitimer l'ensemble des paroles déconcertantes qu'il a prononcées sur lui-même et dans lesquelles il affirme être lui-même cette Parole de Dieu - son Verbe.

3.2. La Liturgie des heures3.2.1. Les Psaumes

0x08 graphic
Un trésor de l'Eglise qui est aussi significatif que la Bible c'est la Liturgie des heures ou le Bréviaire. Cette prière a ses sources dans les traditions de la prière des Israélites. Les Juifs avaient des heures spéciales pour la prière.

La prière des Juifs aux heures différentes du jour étaient liée avec des sacrifices faites dans le temple. Le droit de Moїse disait que les Juifs devraient faire des sacrifices sanglants (des animaux) et non sanglants (des fruits de la terre), des sacrifices d'holocauste, de glorification, de reconnaisance et d'autres.

Au cours de son histoire on appelait différemment la prière de l'office. Le nom le plus ancien est : "officium Divinum" ou "Officia Divina". Le mot "officium" parvient du mot celtique ״offic״ et signifie un travail, une tâche, une charge. "Divinus" signifie tout ce qui est divin, ce qui est lié avec Dieu, ce qui concerne Dieu. Ainsi "Officium Divinum" c'est une charge à l'égard de Dieu, un travail ou un service pour Dieu.

La Liturgie des heures contient de différents éléments.

Tout d'abord l'Eglise prie en grande partie avec les chants magnifiques composés sous l'inspiration de l' Esprit Saint, par les auteurs sacrés de l'Ancien Testament - les Psaumes.

Les Psaumes sont des poèmes de louange. C'est en raison de leur genre littéraire, qu'ils sont appelés en hébreu Tehillim, c'est-à-dire "cantique de louanges", et en grec psalmoi, c' est-à-dire "cantiques à chanter" au son du psallerion.

Quand on prend les psaumes, on se rend une chose évidente , c'est que les psaumes font partie du langage. Le psaume est un langage fait avec les mots des hommes. Livre exceptionnel de toute la Bible, le psautier ne se présente pas comme la Parole de Dieu aux hommes, mais comme la Parole des hommes à Dieu. Merveilleuse richesse des Psaumes qui offrent, dans toutes les situations humaines, «les mots pour le dire» !

La Liturgie des heures contient aussi l'office de lecture qui a pour but de proposer au peuple de Dieu une riche méditation de la sainte Ecriture ainsi que les plus belles pages des auteurs spirituels.

Selon la tradition de l'Eglise romaine l'office de lecture propose deux lectures . La première c'est celle de la Bible, la deuxième est celle des Pères ou d'écrivains ecclésiastiques (des textes empruntés aux écrits des saints Pères, des Docteurs de l'Eglise et d'autres écrivains chrétiens).

3.2.2. Les Pères de l'Eglise

L'âge « patristique », c'est-à-dire des « Pères de l'Eglise », commence avec les premiers commentaires théologiques sur la doctrine du Christ, après la génération des Douze premiers Apôtres, c'est-à-dire dès le début du IIème siècle.

Les Pères de l'Eglise sont ceux qui ont marqué par leur pensée les premiers temps de l'Eglise. Ce sont les premiers grands commentateurs des écritures, les premiers écrivains chrétiens. Leur étude constitue de nos jours tout un domaine de la théologie - la patristique.

Les premiers Pères de l'Eglise - après les apôtres - sont dits «apostoliques» en raison de leur proximité avec la tradition apostolique qu'ils ont reçu directement des apôtres et dont ils se réclament. Leurs oeuvres s'étendent de 90 à160 ap. J.-C.

Les écrits des Pères apostoliques relèvent quatre genres littéraires : l'instruction, la prédication, la poésie chrétienne, la lettre authentique adressée à une communauté entière et destinée à être lue en public. La lettre a été un genre littéraire très utilisé par les apôtres, comme en témoignent les nombreuses épîtres du Nouveau Testament. En revanche, les Pères apostoliques n'ont pas recouru à aucun des trois autres genres littéraires du Nouveau Testament.

0x08 graphic
Parmi les Pères apostoliques on peut citer Clément de Rome. La plus ancienne liste des évêques de Rome nous le donne comme le troisième successeur de saint Pierre. Les manuscrits et la tradition de l'Eglise la plus ancienne attribuent à Clément de Rome une lettre qui pourrait dater de 96 - 97 et seraient la plus ancienne oeuvre de la littératire chrétienne après les écrits bibliques. La lettre a été adressée à l'Eglise de Corinthe. Ecrite dans une langue simple et claire elle est sans nul doute l'oeuvre d'un seul auteur.Il s'appuie solidement sur les Ecritures qu'il connaît et manie parfaitement dans de longues citations ; ceci étant, en bon lettre helléniste autant que latin, il ajoute des exemples et des maximes qui relèvent de l'univers antiques où affleurent Platon, Sophocle et Cicéron.

La lettre compte soixante-cinq chapitres. Un préambule (I-III) énonce brièvement les motifs de la lettre. La première partie (IV-XXXIX) est composée de longues parénèses contre l'envie et la jalousie à l'origine des dissentions, et d'exhortations à l'humilité, à la concorde, à l'unité et l'harmonie. Les dix-neuf chapitres qui suivent (XL-LVIII) rappellent que l'ordre liturgique et hiérarchique dans l'Eglise est voulu par Dieu, condamnent la destitution des presbytères et appellent les auteurs des troubles à la conversion. La lettre s'achève par une prière, un résumé du contenu, des recommandations et la salutation finale (LIX-LXV).

0x08 graphic
Une grande figure de l'époque patristique est Polycarpe de Smyrne (gr. fruit abondant) qui naquit au temps de Vespasien, vers l'an 70, et fut converti à la religion chrétienne dès son enfance, sous le règne de Titus. D'après les sources écrites il a été établi par les apôtres eux-mêmes évêque de Smyrne.

Seule une lettre de Polycarpe a été conservée - la Lettre aux Philippiens en quatorze chapitres. Selon l'hypothèse de Fischer, recusée par Nautin, la lettre serait une compilation de deux lettres : le chapitre XIII représenterait une première lettre brève aux Philppiens, accompagnant les copies des lettres d'Ignace d'Antioche que Polycarpe envoya à la communauté de Philippiens, et rédigée peu avant le départ d'Ignace de Rome ; la deuxième lettre suivrait alors de près, faisant suite à la réponse de l'Eglise de Philippiens.

La Lettre de Polycarpes est une exhortation générale destinée à confronter les Philippiens dans leur foi : Ils sont appelés à mener une vie juste, à observer leurs devoirs, se garder de l'hérésie.

Après les Pères apostoliques commence la période des Pères apologistes. On désigne sous ce groupe des écrivains qui ont déployé leur activité d'écrivains à défendre la religion contre les diverses accusations portées contre elle par les autorités diverses.

0x08 graphic
Un des représentants de ce groupe est Irénée de Lyon (150-202). Même s'il n'a rien inventé en théologie et en ecclésiologie (théologie de l'église), il a su écrire de façon claire et convaincante dans ces deux domaines. Il a vaillamment défendu l'Eglise contre de dangereuses hérésies. Et surtout il nous a laissé de très beaux textes comme celui du potier ou bien « La Gloire de Dieu, c'est l'homme vivant ; la vie de l'homme, c'est de voir Dieu».

Contemporain de nombreuses hérésies, comme par exemple marcionisme, il va écrire un livre intitulé «Contre les hérésies». Il y montre ce qui caractérise les hérésies : suivre un chef de file, un (faux) docteur qui prêche ses propres convictions ce qui caractérise la doctrine de l'Eglise, c'est une unité dans la fidélité à l'enseignement des apôtres.

0x08 graphic
Tertullien est le premier théologien de langue latine. Il se met entièrement au service de la communquté chrétienne de Carthage pour les tâches de catéchuménat ainsi que comme écrivain plaidant la cause chrétienne devant les païens et les fidèles. Toute sa pensée se réfère à la Bible qui est pour lui la plus grande et la plus concrète des sagesses accessibles en ce monde. Il écrit dans une langue riche et imagée à l'image de son tempérament de feu et il prend position sur tous les sujets de son temps : la position polémiste et « agressif » vis à vis du monde païen. Ses écrits apologétiques sont novateurs en ce qu'ils osent dire que l'Etat n'est pas sacré en soi (conception antique) mais tient son pouvoir de Dieu.

3.2.3. Les saints

« ...il n'y a ni Juif ni Grec, ni esclave, ni homme libre, il n'y a ni

homme ni femme ;car tous vous ne faites qu'un dans le Christ».

( Epître aux Galates 3,28 )

Dans le Christ il n'y pas de pays, il n'y a pas de nationalité. Si un homme travaille pour un pays, il travaille pour toute l'Eglise.

0x08 graphic
Saint Dominique Gusman, espagnol, une célèbre figure du XIIIème siècle qui a travaillé pour l'Eglise sur le territoire de la France en luttant contre les hérésies albigeoises. Il a fondé aussi un ordre des Frères Prêcheurs qui travaille avec un grand succès jusqu'aujourd'hui.

De la main de Dominique il ne nous reste que quelques fragments de correspondance. Deux sont des formules officielles de réconciliation des hérétiques ou d'attestation de leur conversion au catholicisme. Ils ont été recopiés au début du XIVème siècle par l'historien de l'Ordre, l'inquisiteur Bernard Gui, au couvent de Toulouse où le sacristain les conservait comme reliques. Les termes n'en sont nullement originaux et sans doute fixés par les formulaires de la prédication des légats cisterciens en Languedoc : le premier acte est non daté mais a dû être rédigé vers 1208. Il traite de la réconciliation de Ponce Roger, «Parfait» albigeois, donc fort engagé dans le catharisme ; le second texte daté de 1215, autorise un maître pelletier à accueillir chez lui un ancien Cathare, lui aussi «Parfait» con­verti.

Parmi d'autres écrits sur saint Dominique on peut trouver :

- LE«LIBELLUS» . Le récit «fondateur» de tous les autres est le livret (Libel­lus) que le bienheureux Jourdain de Saxe, successeur de Do­minique à la tête des Prêcheurs, a rédigé pour relater les débuts de l'Ordre. On peut dire qu'il est la pierre d'angle de l'historiographie dominicaine. Ecrit treize ans après la mort de son prédécesseur et, peut-être conçu, au moins dans un pre­mier mouvement, en vue de rassembler la documentation pour la canonisation, le Libellus déborde largement la personne même de Dominique, «fondateur, maître et frère de l'Ordre des Prêcheurs».

- LA STYLISATION LITURGIQUE. II faut d'abord signaler les Légendes liturgiques, étymologiquement « ce qu'on doit lire » au cours de la célébration de l'office du saint. Telle est la Légende de saint Dominique que le dominicain espagnol Pierre Ferrand composa entre 1237 et 1242. Il a utilisé plus des deux tiers du Libellus, se contentant de recueillir quelques traditions issues d'Espagne, surtout en ce qui concerne la jeunesse de Dominique.

L'italien Constantin, dit de Médicis, futur évêque d'Orvieto ajoute au récit de nombreux miracles qui se sont passés dans le Toulou­sain au temps de Dominique et après sa mort, pour attester la puissance de sa sainteté. Le caractère historique se rétrécit pour faire place à un envahissement du merveilleux.

0x08 graphic
Une autre grande fugure de ce siècle est saint François d'Assise. Tout au contraire de saint Dominique il laissé quelques écrits exceptionnels.

On peut dire que c'est un homme de la parole, un homme qui parle. Dans ce rôle il est aussi un homme de son temps. Car le XIIIème siècle est un temps de prise de parole, parmi les clercs et parmi les laïques, le moment d'une parole nouvelle. Le sermon est le grand média du Moyen Age. François est prédicateur qui aimante et fascine les foules. C'est une vedette de la parole comme le fut Jésus.

Comme auteur st.François nous a laissé les Admonitions. Certaines Admonitions sont de brèves remarques de commentaires de l'Ecriture ; d'autres des exhortation spirituelles ; d'autres enfin, des avis des  destinées à préciser tel ou tel point de la Règle.

Un très beau ouvrage de saint François d'Assise est le Pater paraphrasé, la Salutation à la Vierge Marie, (v. Annexe IV, p. IV) où on peut trouver des prières paraphrasées, où chaque groupe de mots reçoit son commentaire, que Moyen Age en a connu par centaines. On les appelait alors des prières tropées ou fércies ; une expression de la piété mariale qui a la forme du « Salut » courtois où l'auteut recours aux procédés classique de la liturgie, en particulier le procédé litanique ; Louanges de Dieu c'est une pièce qui relève du même genre littéraire que certains passage du Gloria de la Messe, du Cantique de David, du Te Deum dont chaque phrase est à la fois un appel et une exclamation. C'est une pièce traditionnelle : elle figure déjà dans les manuscrits du IX siècle.

Saint Dominique et saint François ont marqué leur époque par une grande activité au ptofit de l'Eglise. Ils ont donné deux voies à suivre par la vie évangélique. Ils ont enrichi l'Eglise par deux ordres, deux nouvelles spiritualités qui ont une athmosphère favorable pour la naissance des Docteurs de l'Eglise.

3.2.4. Les Docteurs de l'Eglise

Le titre de Docteur est donné par l'Eglise à certains saints en raison de l'enseignement qu'ils ont laissé, caractérisé par l'universalité de la doctrine, la conformité à la foi catholique et la sainteté de l'auteur. Leur enseignement ou leur doctrine ont enrichi la tradition de l'Église de façon particulière.

0x08 graphic
Un des plus grands docteurs de l'Eglise est Saint Thomas d'Aquin (né vers 1225 à Aquin (Italie) mort le 7 mars 1274) était un théologien et philosophe dominicain, considéré comme l'un des principaux maîtres de la scolastique et de la religion catholique. Son oeuvre très célèbre et très important est la «Somme Théologique». Elle examine différentes questions d'ordre théologique, chacune divisée en articles qui en constituent autant d'aspects. Un article possède généralement une forme en trois parties :

* ''objections'' (similaire à une ''thèse''),

* ''réponse'' (similaire à une ''antithèse''),

* ''solution'' (similaire à une ''synthèse'').

Quand on lit cette oeuvre on y trouve beaucoup de citations tirées de la Bible. Il cite aussi de grands écrivains : S. Jean Chrysostome, De Fide Orthodoxa de S. Jean Damascène, Aristote, le neoplatonicien Proclus.

Le genre littéraire est essentiellement didactique et reflète des procédés d'enseignement.

Au début de la Somme se trouve le vocabulaire des termes de st. Thomas qui a pour but de donner l'explica­tion des mots dont le contenu constitue le sujet même de tel ou tel traité. S. Thomas explique lui-même en leur lieu ce qu'il entend par Dieu, création, grâce, union hypostatique, sacrement, etc.

La « Somme Théologique » reste aujourd'hui de prédilection une oeuvre très usité par l'Eglise.

Ensuite parmi les plus grandes personnes du XIVème siècle on voit sainte Catherine de Sienne, mystique et docteur de l'Eglise,est née à Sienne en Italie Appartenant à l'ordre Dominicain comme tertiaire, elle menait une vie de recluse et avait de fréquentes apparitions du Christ. Elle est la seconde femme (après Thérèse d'Avila) et la seule laïque docteur de l'Église.

0x08 graphic
Sainte Catherine nous a laissé une considérable oeuvre spirituelle le «Dialogue», fruit de ses extases.

Cette oeuvre est très particulière par son esprit originel, d'où des problèmes avec la traduction de ce livre en langue française. Pour mon analyse j'ai choisi la traduction de Lucienne Portier faite à linitiative de l'Assotiation pour l'étude de Catherine de Sienne.

L'artifice de cette oeuvre excellente s'est introduit par la fiction d'un dialogue avec Dieu, « suprême et éternel Père », fiction qui signifie que tout ce qu'elle sait vient de Dieu

Catherine répète indéfiniment des mots simples : avoir, faire dans une certaine monotonie. Mais elle a aussi des choix des significatifs : Dieu concède et l'âme reçoit les mortifications : tout vient de Dieu.Bien des formules paraîtront curieuses, elles reviennent souvent et doivent être conservées dans leur signification : «l'amour-propre de soi-même», l'expression «amour-propre» est banalisée, elle insiste sur la pensée fixée sur soi. «L'humaine génération», non l'humanité, une pensée de succession - nous dirions l'histoire - est présente. «La créature douée de raison», non la créature raisonnable, car même douée de raison elle peut être déraisonnable.

On y observe une syntaxe souvent aberrante, due à la rapidité de la parole dictée mais les accords se font dans la pensée non dans la parole, ni sur le papier.

Il faut aussi remarquer l'emploi très fréquent d'images, de types allégoriques plus que poétique, qui ne sont pas toujours cohérentes.

0x08 graphic
 Marie-Françoise-Thérèse Martin est une moniale carmélitaine de Lisieux du XIXème siècle. Inconnue à sa mort, sa réputation de sainteté franchit les frontières. Elle sera canonisée en 1925, Lisieux devenant un des pèlerinages les plus connus au Monde.

Elle occupe sa place parmi les plus grands Docteurs de l'Eglise catholique grâce à ses manuscrits autobiographiqie, les poèmes, les poésies, les prières. Les plus connus sont ses manuscrits autobiographiques.

Elle sait aussi que le langage humain de la Terre est malhabile et imparfaite pour exprimer ce qui charme son coeur au plus secret. C'est pourquoi elle compose un chant dont les paroles, en réalité, ne pourraient qu'être célestes.Il faut dire que par un génie très personnel, elle sait faire donner au langage tout son fruit d'expression, tout son pouvoir de véhicule de l'indicible.

Pour accomplir sa tâche d'écrivain, Thérèse choisit le genre du récit.

Plusieurs manifestations stylistiques sont présentes dans le texte. Les plus caractéristiques sont : le mode exclamatif; le recours à la question ; la fréquence des adjectifs ; les images et métaphores; utilisation des paraboles.

La phrase thérésienne se caractérise par un rythme net et facile à déceler : tantôt binaire (″... la perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu'il veut que nous soyons.″ ; ″... je comprenais que Pauline allait me quitter pour entrer dans le couvent, je comprenais qu'elle ne m'attendrait pas et que j'allais perdre ma seconde Mère.″) , tantôt ternaire. Ces rythmes aspirent à la vie et sa phrase devient confidence, message, testament. Elle dépasse largement le descriptif, le narratif, pour introduire dans le spirituel et ouvrir le chemin qui y conduit : c'est un « sillon » d'or dans un chant d'amour.

La phrase thérésienne présente aussi un autre trait : c'est une phrase fortement analytique.Thérèse a un lexique bien personnel. Elle utulise fréquemment : il me semble, aussi, sans doute, maintenant, cependant.

Grâce à ses manuscrits autobiographiques Thérèse est devenue très célèbre, touchant aujourdhui les coeurs de nombreux croiants.

Parmi les célèbres Docteurs de l'Eglise figure saint Louis-Marie Grignion de 0x08 graphic
Monfort, un grand missionnaire et prédicateur du XVIIème siècle dont les oeuvres sont «Le Secret de Marie» et le «Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge».

De toutes les oeuvres de Louis-Marie Grignion de Monfort, « Le traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge » est le plus connu et le plus lu. Avec des mots, des expressions, des comparaisons pleines de saveur et de justesse quand on les replace dans la mentalité des débuts du XVIIIème siècle, ce traité déploie l'essentiel de la doctrine spirituelle catholique concernant Marie. Les citations des Pères y sont fréquentes, mais elles proviennent moins de la lecture directe de ces auteurs que des chaînes de textes extraits de leurs écrits et groupés par thèmes. Ces florilèges étaient très en honneur aux XVIème et XVIIème siècles. Par ailleurs, l'auteur use moins d'arguments rationneles que d'images, de comparaisons à la portée du peuple.

Son deuxième oeuvre importante est le «Secret de Marie». C'est un abregé, sous forme d'une lettre, adressée à une religieuse, de son chef-d'oeuvre le «Traité de la vrai dévotion à la Sainte Vierge». Par sa concision le Secret impose à l'auteur des formules bien frappées, se gravant plus facilement dans la mémoire, surtout celle du coeur. Les mêmes mots et expressions dans le Traité n'ont pas toujours une « force de frappe » identique du fait de leur environnement littéraire. Comme il s'agit d'une lettre, il interpelle plus directement le lecteur. Enfin, par sa brièveté, il convient particulièrement à l'homme moderne, toujours pressé.

Grignion de Montfort cherche avant tout à faire aimer Marie, à favoriser la "dévotion" à son égard, à développer une doctrine solide et substantielle. On peut le dire sans hésiter : "la nécessité que nous avons de la dévotion à la très sainte Vierge" a trouvé, en Louis-Marie Grignion de Montfort, un soutien exceptionnel.

3.3. La dévotion mariale

a) vue du côté de la Terre

« Voici ta Mère »

( Evangile de st.Jean 19, 27 )

La dévotion à la Vierge semble naturelle pour tout catholique, sqns aucun besoin d'explication, encore moins de justification. Mais il serait insuffisant de se contenter d'idées préconçues ou de tendances sentimentales. La Vierge Marie est partie prenante de notre foi et de notre prière. En cours des temps les gens, pour exprimer leur affection et le dévouement à la Sainte Vierge ont composé de nombreux termes, épithètes, comparaisons. On l'appelle souvent Notre-Dame des eax, Notre-Dame de la vie, Notre-Dame de Lourdes, Notre-Dame du perpétuel secours, Notre-Dame des Douleurs, Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, Notre-Dame des Anges, Notre-Dame du bon secours, Notre-Dame du Rosair. Il suffit de lire les litanies de la Sainte Vierge (v. Annexe V, p. VII) dont nous proposons ci-bas l'interprétation des litanies.

0x01 graphic

Petite Rose du Portail central principal de la façade de la cathédrale de Reims

La Petite Rose dans le médaillon central, la Vierge Marie présente son divin fils.

Sur les huit médaillons intermédiaires, avec l'étoile du matin et le croissant lunaire, les six plantes symboliques rappellent le passage du Livre de la Sagesse : le cèdre, le cyprès, le palmier, le rosier, l'olivier, le platane. Saint Thomas d'Aquin en donne une interprétation : "Le cèdre signifie les anges... le cyprès signifie les Patriarches et les Prophètes... Le palmier signifie les Apôtres... Le rosier signifie les Martyrs... L'olivier signifie les Confesseurs... Le platane signifie les Vierges. Le sens est donc que la Bienheureuse Vierge Marie est exaltée comme les Anges, les Patriarches et les Prophètes, comme les Martyrs, les Confesseurs et les Vierges, et même au-dessus des Anges et de tous les saints."

Enfin sur les seize pétales extérieurs, outre les représentations de Jessé et de David (parents du Christ) et de deux anges, douze allégories symbolisent la Sainte Vierge : lis sans tache, vase spirituel, Tour de David, Tour d'ivoire, Arche d'alliance, Siège de la Sagesse, colombe fidèle, vase insigne de dévotion, Porte du Ciel, Fontaine scellée, Maison d'Or, Couronne royale.

Comme on voit, la théologie mariale est bien développée à l'Eglise catholique, recourant à bien des dogmes, des termes, des documents existants.

L'Église croit à la virginité de Marie, cette croyance est exprimée dans le credo : « Je crois en Jésus Christ... né de la Vierge Marie ». Au concile d'Éphèse, en 431, la foi s'est aussi formulée dans un autre dogme, celui de la Maternité divine : Marie est «Theotokos », la Mère de Dieu. Sensible à la foi des catholiques, Pie IX, en 1854, a proclamé dogme de foi l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Pie XII, en 1950, l'imitait en définissant l'Assomption de Marie. Tels sont les quatre dogmes au sujet de Marie : sa virginité, sa maternité divine, son assomption glorieuse, son immaculée conception (v.Annexe VI p. VIII).

En ce qui concerne le dernier dogme, il a été défini par Pie IX en 1864. Dans sa bulle « Ineffabilis Deus » le pape parle de ce mystère. Dans ce document il évoque les images que les Pères ont vues dans la Bible qui symbolisent les vertues et les privilèges de la Sainte Vierge : l'arche de Noé, l'échelle, le buisson, le jardin fermé, une éclatante cité de Dieu, un très auguste temple de Dieu.

Pour décrire ce même ensemble, cette abondance des dons divins et cette intégrité originelle de la Vierge, de qui est né Jésus, ces mêmes Pères, se servant des paroles des Prophètes, ont célébré l'auguste Vierge elle-même comme la colombe pure, la sainte Jérusalem, le trône sublime de Dieu, l'arche de sanctification et la maison que la Sagesse éternelle s'est bâtie ; comme cette reine, qui, remplie de délices et appuyée sur son bîen-aimé, sortit de la bouche du Très-Haut toute parfaite, toute belle, toute chère à Dieu.

Et cette doctrine était entrée si avant dans les esprits et les pensées de nos pères, qu'elle avait fait adopter parmi eux ce langage tout particulier et si étonnant, par lequel ils avaient coutume d'appeler la Mère de Dieu (v.Annexe VII, p. X).

Ce langage, personne ne l'ignore, a passé naturellement dans les monuments de la sainte liturgie et dans les offices ecclésiastiques ; on l'y retrouve ça et là, il y règne et y domine ; la Mère de Dieu y est invoquée et louée comme la seule colombe de beauté, exempte de corruption ; comme la rose toujours dans l'éclat de sa fleur ; comme entièrement et parfaitement pure, et toujours immaculée et toujours heureuse, et elle y est célébrée comme l'innocence qui n'a souffert aucune atteinte, comme une autre Eve qui a enfanté Emmanuel. Начало формы

Конец формы

Il y a aussi d'autres enseignements de l'Eglise tel comme par exemple celui de la prière de Marie : la méditation de Marie s'est exprimée dans un grand cantique d'action de grâce, par lequel elle rend gloire à Dieu pour toutes les merveilles qu'il accomplit en faveur des hommes. Dans la tradition chrétienne c'est le Magnificat, le cantique de la Vierge Marie, lors de sa visite à sa cousine Élisabeth (v.Annexe VIII, p. XI).

Le cantique est l'aboutissement de l'échange des paroles suscitées par l'Esprit Saint. Il suspend provisoirement l'action pour éclairer la signification de l'événement. Il ne s'adresse pas directement à Dieu, mais, devant Élisabeth et devant nous, il exalte ses merveilles en trois strophes : merveilles envers Marie d'abord, ''humble servante'' (versets 46-49), envers tous les humbles ensuite (versets 50-53), et enfin envers le ''serviteur'' Israël (versets 54-55).

Explicitement, dans la première strophe, Marie ne semble pas évoquer Jésus. Néanmoins… elle énumère trois titres divins : ''Seigneur'', ''Dieu mon Sauveur'', ''Puissant''.

Les antithèses de la deuxième strophe l'indiquent reliant la crainte religieuse (verset 50) et la dépendance économique (verset 53) à ceux et celles qui sont sans pouvoir et sans influence (verset 52). Paradoxalement, ils sont les plus grands aux yeux de Dieu car les plus à même d'accueillir sa bonté - sa ''miséricorde''.

La prière du chapelet

On doit également se rappeler l'Exhortation du Pape Paul VI « Marialis Cultus » où il nous invite à renouveler et renforcer notre dévotion à la Sainte Vierge. Dans ce document il emploie une riche gamme d'épithètes, de comparaisons, de noms de Marie l'appellant Virgo audiens (Vierge qui écoute), Virgo orans (Vierge priante), Virgo pariens (Vierge-Mère), Virgo offerens (Vierge qui offre).

Il parle aussi du Rosaire, un exercice de prière, le caractère de la récitation du rosaire duquel est grave dans la prère du Seigneur, lyrique et laudatif dans le calme déroulement des Ave Maria ; contemplatif dans la méditation attentive des mystères ; implorant dans la supplication ; plein d'adoration dans la doxologie.

0x08 graphic
La tradition chrétienne a retenu quinze mystères dans la récitation du Rosaire : les mystères joyeux, les mystères douloureux, les mystères glorieux (v. Annexe IX, p. XI).

A côté du chapelet traditionnel il existe un autre modèle de cette prière. C'est le chapelet FIAT. Il s'agit d'une expérience spirituelle vécue par Veronica O'Brien.Ce chapelet se compose des mêmes mystères que le chapelet traditionnel (v.Annexes X, p. XII). La signification du chapelet FIAT peut-être trouvé dans le livre du cardinal Suenens « Présentation du chapelet FIAT ».

Dans ce livre et comme dans toute la spiritualité FIAT nous voyons l'exemple du langage des symboles de l'Eglise.

Par exemple le dépliant « Symbolisme de la médaille FIAT » le cardinal Suenens nous donne l'explication des symboles suivants :

une colombe, un diamant,les rayons lumineux, les trois cercles enlacés, les trois cercles ouverts, la Croix, la lettre M, les 12 étoiles le mot FIAT .

Enfin il y à citer dans ce contexte l'icône de la Nativité de Marie où nous voyons une chaîne de symboles : les mains ouvertes, l'étiole radieuse, la colombe.

b) vue du côté du ciel

(quand le ciel parle)

«Femme, voici ton fils.»

( Evangile de saint Jean 19,26)

0x08 graphic
La Vierge est aussi covsidérée comme la « Mère des hommes ».L'évangile selon saint Jean nous présente Marie au pied de la Croix ; il transmet aussi les dernières paroles de Jésus à sa Mère. Jésus voit sa Mère et auprès d'elle le disciple qu'il aimait puis il dit à sa Mère : « Voici ton fils ». Jésus révèle à Marie sa nouvelle maternité, une maternité uniquement spirituelle cette fois ; c'est la maternité dans la foi ; Marie est Mère des croyants, Mère de l'Église.

Comme chaque Mère Marie aime ses enfants. Nous le voyons à travers de nombreuses apparitions dans le monde et en France en particulier. Les plus éloquentes apparitions de la Vierge en France ont eu lieu en XIXème siècle.

Toutes les apparitions ont toujours la forme des messages. Pendant toutes les apparitions la Vierge nous transmet par ses visionnaires des messages particuliers. Ses messages ont caractère prédicatif, apocalyptique, symbolique, énigmatique .

Commençons par les apparitions de Marie à sainte Catherine Labouré qui ont eu lieu à Paris en 1830. Ce message prédisait notamment la révolution de Juillet 1830 en France, les événements politiques sanglants de 1870, la mort de l'Archevêque Darboy en 1871 et le grand chaos politique qui s'ensuivit :

« Les temps seront très mauvais, les malheurs viendront fondre sur la France. Le trône sera renversé [...] Le moment viendra où le danger sera grand ; on croira tout perdre ; là je serai avec vous, ayez confiance. Vous reconnaîtrez ma visite... il y aura des victimes (la Sainte Vierge avait des larmes aux yeux en disant cela).»

Catherine a une Apparition sous la forme d'un tableau, elle voit l'Immaculée Conception tendant les bras, les mains ouvertes d'où jaillissent des faisceaux de lumière : «Ce globe que vous voyez, représente le monde entier, particulièrement la France et chaque personne en particulier. Ces rayons sont symbole des grâces que je répends sur ceux qui me le demandent. Le point sur lequel ils découlent le plus abondamment, c'est la France. Ces pierres qui restent dans l'ombre, figurent les grâces que l'on oublie de me demander. » Il y a qussi l'inscrit en caractères d'or « O Marie, conçue sans pêché, priez pour nous qui avons recours à vous.»

Cette deuxième apparition de la Vierge Marie auréolée d'un voile et vêtue d'une robe blanche et d'un manteau de couleur bleue argenté est la représentation actuelle de la Vierge que l'on appellera plus tard la Vierge Miraculeuse. Le tableau se retourne et Catherine voit la lettre M surmontée d'une petite croix et au bas les Saints Cœurs de Jésus et Marie.

La Vierge a demandé de frapper une médaille sur ce modèle qui a aussi son symbolisme : la Croix ; l'M et les 2 coeurs; les 12 étoiles ; le globe ; les rayons ; le serpent sous les pieds de Marie.

L'invocation de la Médaille: « Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS À VOUS » partout diffusée par la Médaille Miraculeuse, a suscité l'immense mouvement de foi qui a porté le Pape Pie IX à définir, en 1854, le dogme de l'Immaculée Conception. Quatre ans plus tard, l'apparition de Massabielle (Lourdes) confirmait cette définition romaine d'une manière inattendue.

0x08 graphic
Mais quelques année avant il y a eu lieu une autre apparition de Marie : celle de La Salette. Tout a commençé le 19 septembre 1846. Mélanie et Maximin étaient dans les champs avec le troupeau. Ils étaient effrayés en voyant apparaître, à quelques mètres, 0x08 graphic
une boule lumineuse au milieu de laquelle une femme radieuse pleurait assise, le visage entre les mains. La Dame s'est levée avec beaucoup de dignité et s'est approché des enfants. Son visage était triste mais serein. Elle a croisé médiocrement ses bras en les regardant et leur a dit: «Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur ; je suis ici pour vous annoncer une grande nouvelle». Arrivée bien près de la belle Dame, devant elle, à sa droite, elle a commencé le discours, et des larmes coulaient de ses beaux yeux . «Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller la main de mon Fils. Elle est si lourde et si pesante, que je ne puis plus la retenir. Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse. Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder . C'est ce qui appesantit tant le bras de mon Fils. Si la récolte se gâte, ce n'est qu'à cause de vous...» etc... . La Sainte Vierge, après avoir brièvement exprimé sa déception, donna à Mélanie un message secret, lui demandant de le révéler par la suite. 

Le message donné par Marie est symbolique et énigmatique. Il ne peut être compris qu'avec le déroulement des événements prophétisés. Ces événements ont lieu aujourd'hui sous nos yeux. Il est difficil de comprendre le langage apocalyptique de Marie. Dans son message, Marie se réfère sans cesse à l'Evangile ainsi qu'à l'Apocalypse de St Jean.

Voilà quelques extraits :

«La France, l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre seront en guerre ; le sang coulera dans les rues ; le Français se battra avec le Français, l'Italien avec l'Italien; ensuite il y aura une guerre générale (guerre mondiale) qui sera épouvantable. Pour un temps, Dieu ne se souviendra plus de la France ni de l'Italie, parce que l'Evangile de Jésus-Christ n'est plus connu.[...] Paris sera brûlé et Marseille englouti; plusieurs grandes villes seront ébranlées et englouties par des tremblements de terre»(Apoc 16,18-19).

«Les justes souffriront beaucoup ; leurs prières, leurs pénitences et leurs larmes monteront jusqu'au Ciel (Apoc 6,9-10 et 8,3) et tout le peuple de Dieu demandera pardon et miséricorde, et demandera mon aide et mon intercession».

«Il y aura des guerres (les guerres mondiales et les guerres qui se multiplient au Moyen-Orient depuis la proclamation de l'Etat d'Israël), jusqu'à la dernière guerre qui sera alors faite par les 10 rois de l'Antichrist (3e guerre mondiale commencée contre l'Irak par les U.S.A. et ses alliés : Apoc 17,12- 14) ».

Le langage symbolique est présenté dans les phrases suivantes :

Dieu abandonnera les hommes à eux-mêmes et enverra des châtiments qui se succèderont pendant plus de 35 ans (les “42 mois” symboliques de l'Apoc 11,11).

Ce sera pendant ce temps que naîtra l'Antichrist (“qui nie que Jésus est le Christ” 1 Jean 2,22 : Israël, né en 1948) d'une religieuse hébraïque (sionisme international), d'une fausse vierge (symbole des faux Juifs dont parle l'Apoc 2,9 et 3,9 devenus une “synagogue de Satan” avec “pour père le diable” Jean 8,44 à cause de leur refus de Jésus). Son père sera Evêque (symbole des chefs chrétien solidaires d'Israël. Ils contribuèrent à sa naissance). En naissant, il vomira des blasphèmes (Apoc 13,5), il aura des dents (symbole de monstruosité morale : Israël, en naissant, a montré les dents à ses ennemis).

Notre-Dame nous présente aussi un autre type de symboles :

La couronne de roses d'où sortait une belle lumière, la croix suspendue à son cou... Sur cette croix d'un côté il y avait un marteau, de l'autre une tenaille, les larmes qui coulaient des yeux de la Vierge, la Très Sainte Vierge avait aussi deux chaînes .

0x08 graphic
  Quelques années plus tard ont lieu les apparitions à Lourdes. Le 25 mars 1858, la Vierge Marie fait connaître son nom à la petite Bernadette Soubirous:  «Je suis l'Immaculée Conception.» C'est-à-dire celle que Dieu montera au serpent de la Genèse disant : "Elle t'écrasera la tête."

  Lourdes est le sommet des apparitions mariales parce que c'est l'affirmation du triomphe certain de la Vierge Marie, et par elle du Christ-Roi.

Puis la révélation du nom de l'apparition; enfin un épilogue, dont l'enseignement tient en la date de la dernière manifestation le 16 juillet, fête de Notre-Dame du MontCarmel (v. Annexe XI, p. XII).

A Lourdes la Vierge nous donne la source, SYMBOLE DU COEUR DE JESUS. L'eau jaillie sous, les mains de Bernadette est devenue source abondante (100 000 litres par jour). Pour beaucoup de fidèles, elle est «l'eau miraculeuse». Combien dès le temps des apparitions, ont obtenu, en y recourant, la guérison de leur infirmité ? La toute-puissance de Dieu voulait s'en servir, à la prière de la Vierge Marie, pour guérir les corps et les âmes.

Cependant, la source a une signification beaucoup plus profonde. Or, dans la parole de Dieu, la Source signifie Jésus, ou plus exactement le côté ouvert de Jésus - son coeur - et l'eau, l'effusion du Saint-Esprit : « Je leur ouvrirai une source de miséricorde et de pardon. » Jésus dit lui-même dans l'Apocalypse : « C'est moi qui donnerai à l'assoiffé de la source d'eau vive gratuitement. »

3.4. La Légion de Marie

La dévotion mariale inspire beaucoup de mouvements et groupes apostoliques et favorise leur apparition. L'un des exemples est la Légion de Marie qui a sa terminologie et son symbolisme.

La Légion de Marie (Legio Mariae) est une association des catholiques, approuvée par l'Eglise (v. Annexe XII, p. XIV).

0x08 graphic
Elle est née à Dublin le 7 septembre 1921, en la veille de la Nativité de Notre-Dame et sur l'initiative de Frank Duff, jeune fonctionnaire du ministère des Finances.

Une grande valeur nous présente le Manuel de la Légion. On peut le partager en 5 parties :

introduction où nous trouvons la lettre de Jean-Paul II à la Légion, une note préliminaire et une courte boigraphie de son fandateur ;

la partie spirituelle où on explique l'origine, le but, l'esprit, les traits fondamentaux de la dévotion légionnaire (la dévotion mariale, les sacrements, les mystères de foi) ;

la partie constitutionnelle où nous trouvons les conditions d'admissions, les degrès d'affiliation (les prétoriens, les membres auxiliaires, adjutoriens), le déroulement de la réunion, le système de la Légion de Marie, le tableau de la Légion, le gouvernement, etc. C'est comme une constitution et toutes ces parties sont comme de petits codes;

la partie directive où on donne les directions pour l'apostolat légionnaire ;

les appendices où on a mis de toutes sortes de documents (les lettres et les messages des papes, extrait du Code de Droit canonique, extrait de la Constitution dogmatique sur l'Eglise « Lumen Gentium » et d'autres).

L'organisation de la Légion et sa structure sont celle de la Légion romaine (v. Annexe XIII, p. XV). La L.M. étant un mouvement international, dans un souci d'universalité, les dénominations des caractéristiques communes au monde entier sont empruntées à la terminologie romaine plus faci­lement agréée que si elle était empruntée à tel­le nation moderne : Acies, prétoriens, adjutoriens, praesidium, vexillum, curia, comitium, senatus, concilium, tessera. Parfois ces termes ont une interpretation symbolique (v. Annexe XIV, p. XVI).

4. D'AUTRES DOCUMENTS

a) Catéchisme de l'Eglise catholique

Pour continuer le thème des symboles on peut étudier un document tel que le Cathéchisme de l'Eglise catholique en principe la deuxième section de la première partie les Symboles de foi. Le Catéchisme a pour but de présenter un exposé organique et synthétique des contenus essentiels et fondamentaux de la doctrine catholique tant sur la foi que sur la morale, à la lumière du Concile Vatican II et de l'ensemble de la Tradition de l'Église. Ses sources principales sont l'Écriture Sainte, les saints Pères, la liturgie et le Magistère de l'Église (v. Annexe XV, p.XVII).

Le plan du Catéchisme s'inspire de la grande tradition des catéchismes qui articulent la catéchèse autour de quatre " piliers " : la profession de la foi baptismale (le Symbole), les sacrements de la foi, la vie de la foi (les Commandements), la prière du croyant (le Notre Père) :

Les Symboles de foi c'est le langage de notre foi. Nous ne croyons pas en des formules, mais dans les réalités qu'elles expriment et que la foi nous permet de " toucher ". " L'acte (de foi) du croyant ne s'arrête pas à l'énoncé, mais à la réalité (énoncée) ". Cependant, ces réalités, nous les approchons à l'aide des formulations de la foi sous forme des synthèses. Celles-ci permettent d'exprimer et de transmettre la foi, de la célébrer en communauté, de l'assimiler et d'en vivre de plus en plus.

On appelle ces synthèses de la foi " professions de foi " puisqu'elles résument la foi que professent les chrétiens. On les appelle " Credo " en raison de ce qui en est normalement la première parole : " Je crois ". On les appelle également " Symboles de la foi ".

Pour comprendre mieux cette dernière dénomination, analysons l'étymologie du vocable « symbole » : le mot grec symbolon signifiait la moitié d'un objet brisé (par exemple un sceau) que l'on présentait comme un signe de reconnaissance. Les parties brisées étaient mises ensemble pour vérifier l'identité du porteur. Le " symbole de la foi " est donc un signe de reconnaissance et de communion entre les croyants. Symbolon signifie ensuite recueil, collection ou sommaire. Le " symbole de la foi " est le recueil des principales vérités de la foi.

Selon la tradition de l'Eglise il y a deux symboles : le Symbole des apôtres, et le Symbole dit de Nicée-Constantinople (v. Annexe XVI, p . XIX) .

b) Code de Droit Canonique

Encore un document d'une grande valeur est le Code de Droit Canonique. Il faut regarder le Code en tant que document législatif principale de l'Eglise, fondé sur l'héritage juridico-législatif de la Révélation et de la Tradition, comme un instrument indispensable pour assurer l'ordre aussi bien dans la vie individuelle et sociale que dans l'activité de l'Eglise elle-même.

Cet instrument qu'est le Code correspond pleinement à la nature de l'Église, spécialement comme la décrit le magistère du Concile Vatican II en général, et en particulier dans son enseignement ecclésiologique. En un certain sens, on pourrait même voir dans ce Code un grand effort pour traduire en langage canonique cette doctrine même de l'ecclésiologie conciliaire. Si, cependant, il n'est pas possible de traduire parfaitement en langage canonique l'image conciliaire de l'Église, le Code doit néanmoins être toujours référé à cette même image comme à son exemplaire primordial, dont, par sa nature même, il doit exprimer les traits autant qu'il est possible. 

A partir de là, on peut dire qu'il a quelques critères fondamentaux qui doivent guider tout le nouveau Code dans le cadre de son domaine spécifique comme aussi dans le langage qu'il emploie. Comme document qui appartient à une domaine spécale de l'Eglise le Code possède la terminologie bien spécifique. Dans ce cas ce sont les termes juridiques : censure, tribunal, auditeurs, notaire, cause, décret, norme, métropole, hiérarchie, présomption, collation, instance, sentence, avocat, expert, procureur, preuve et d'autres.

c) Documents du Concile Vatican II

Parmi d'autres documents de l'Eglise il y a les documents conciliaires.Les conciles sont des moments fondamentaux pour l'histoire de l'Eglise. Un concile est une convocation, réunion, assemblée. Dans l'Église romaine, il désigne la réunion de l'ensemble des évêques unis à Rome et régulièrement convoqués. Un concile peut être "oecuménique", c'est-à-dire universel quand il réunit la totalité des évêques (c'était le cas des conciles d'avant le schisme d'Orient), "général " quand il réunit l'ensemble des évêques catholiques du monde (c'est le cas du concile Vatican II bien qu'on ait pris l'habitude de l'appeler "oecuménique"), national ou provincial.
En général il y a eu 22 Conciles (v. Annexe XVII, p. XXI). Chaque concile a laissé ses documents, ses dogmes, ses définitions.

Le dernier Concile Vatican II n'est pas une exeption. Il nous a donné un liste de documents qui se compose de 3 déclarations, 4 constitution, 9 décrets (v. Annexe XVIII, p. XXII ).

Le Concile a aussi sa terminologie spéciale, par exemple : Coetus internationalis Patrum; Congrégations générales; Peritus, Phase antépréparatoire, Phase préparatoire, Placet, Non Placet, Placet iuxta modum (v. Annexe XIX, p. XXII).

Le Concile Vatican II a marqué une importante ouverture oecuménique. Promouvoir la restauration de l'unité entre tous les chrétiens, c'était l'un des buts principaux du Saint Concile oecuménique de Vatican II. On le voit bien dans le document conciliaire « Unitatis Redintegratio » dont il s'agira dans le chapitre suivant.

5. L'EGLISE EST UNE

( les écrits oecuméniques )

«...Que tous soient un. Comme Toi, Père, Tu es en Moi

et Moi en Toi, qu'eux aussi soient un en Nous,

afin que le monde croie que Tu M'as envoyé.»

( Evangile de saint Jean 17, 21).

-Que feriez-vous si vous étiez le maître du monde ? 

-  Je rétablirais le sens des mots. 

( sagesse chinoise )

Dans le Symbole de foi nous professons que l'Eglise est une, sainte, catholique et apostolique " . L'Unité c'est le mystère sacré de l'Église. Le souci de réaliser l'union "concerne toute l'Église, fidèles et pasteurs". Aujourd'hui l'Eglise possède un grand nombre de documents et des écrits divers sur le dialogue oecuménique.

L'un des documents principaux sur l'oecuménisme est le décret « Unitatis Redintegratio ». Ce document présente de divers éléments du dialogue oecuménique : rénovation de l'Eglise, conversion du coeur, prière en commun, connaissance réciproque fraternelle, collaboration avec les frères séparés ainsi que la manière d'exprimer et exposer la doctrine de la foi.« La méthode et la manière d'exprimer la foi catholique ne doivent nullement faire obstacle au dialogue avec les frères. Il faut absolument exposer clairement la doctrine intégrale. [...]En même temps, il faut expliquer la foi catholique de façon plus profonde et plus droite ; utilisant une manière de parler et un langage qui soient facilement accessible même au frères séparés. »

Ensuite c'est l'Encyclique de pape Jean-Paul II "Ut Unum sint" (« Que tous soient un »)

Le terme encyclique correspond au latin Circularis, terme s'appliquant à une lettre ou à un message destiné à tous. De nos jours, les Encycliques n'appartiennent plus qu'à l'Eglise.

Les Encycliques peuvent traîter de doctrine, encourager les fidèles à la prière publique pour une raison particulière, elles peuvent aussi commémorer un anniversaire d'importance pour l'Eglise. Elles sont toujours signées par le Pape et habituellement rédigées en latin, elles figurent aux Acta Apostolicae Sedis et sont 0x08 graphic
publiées en plusieurs langues vivantes.

L'Encyclique "Ut Unum sint" du pape Jean-Paul II rappelle les conclusions du Concile Vatican II à l'effet que l'unité recherchée n'est pas un retour des autres chrétiens à l'Eglise catholique, mais la conversion plus profonde de toutes les Eglises et communautés chrétiennes afin de rétablir entre elles la pleine communion de l'unique Eglise du Christ.

Dans son encyclique le pape touche le problème de la langue, en particulier le problème des différentes formulations par lesquelles s'exprime la doctrine dans les diverses Eglises et Communautés. En premier lieu, devant des formulations doctrinales qui se séparent des fomules en usage dans la comminauté à laquelle on appartient, il convient manifestement de discerner si les paroles ne recouvrent pas un contenu identique. Il faut trouver aujourd'hui la formule qui, saisissant cette réalité intégralement, permette de dépasser des lectures partielles et d'éliminer des interpretations erronées.

Ce qu'il y a d'intéressant du point de vue du langage c'est que chaque pensée est priuvée par des citations des Ecritures Saintes, des documents ecclésiaux (bulles, encycliques, lettres apostoliques), les documents du Concile Vaticn II, des documents ortodoxes). Les titres des documents catholiques sont donnés en langue latine (Dignitatis humanae, Unitatis redintegratio, Slavorum apostoli, Ecclesiam suam, Dei Verbum, Sollicitudo rei socialis.)

Il y a un grand nombre des termes théologiques et des termes empruntés : mirabilia Dei (merveille de Dieu), Abba (Père), dia-logos (dialogue), plenitudo (plénitude), episkopein (veiller).

0x08 graphic
Encore un oeuvre oeucuménique très important est le livre du Cardinal Suenens "L'Esprit Saint, souffle vital de l'Eglise" le deuxième tome. Il a deux parties. La première nous donne une analyse de façon approfondie la théologie du renouveau charismatique et la deuxième nous donne l'oecuménisme dans l'Eglise.

Dans son livre nous rencontrons beaucoup de citations de divers documents ecclésiaux, ce qui est bien propre au style de cette époque.

Nous rencontrons aussi des termes qui sont parfois incompréensibles : prosélytisme, christologie, pneumatologie, exorcisme, prophétie, charisme... Il y a parfois les emprunts à la langue greque : metanoia (convrsion), martyria (témoignage), koinônia (unité), diaconia (service).

Dans son livre le cardinal évoque le problème du langage dans le dialoque oecuménique car l'emploi de termes ou de formulation identiques dans les cotextes théologico-ecclésiaux différents comporte des risques de confusion. Ainsi, qu sein du pentecôtisme classique et du néo-pentecôtisme protestant contemporain, des termes tels que « conversion », « baptême dans l'Esprit Saint », « être rempli de l'Esprit », revêtent des significations spécifiques. En contexte catholique, leur sens peut être assez différent.

Ici nous voyons le problème de l'ambiguïté de langue. Si paradoxale que cela semble, un langage commun peut engendrer des malentendus lorsque la similitude des mots abrite et voile des conceptions incompatible entre elle. C'est pourquoi il faut se mettre en recherche du vocabulaire adéquat, il faut donc se garder d'un langage qui ferait croire que l'Eglise d'aujourd'hui est à restaurer comme un vieux château aux murs branlants.

Ce langage, la façon de manifester l'unique foi peut être multiple et par conséquent originale, conforme à la langue, au style, au tempérament, au génie, à la culture de qui professe cette unique foi.

J'ai présenté ci-haut les documents qui, à mon avis, reflètent avec évidence la langue de l'Eglise d'aujourd'hui et son patrimoine spirituel.

Dans le chapitre suivant je vais essayer de la soumettre à une analyse étymologique et socio-culturelle aussi souillée que possible.

Le Petit Robert.

Le Catéchisme de l'Eglise catholique,p.21-22.

Jan Van der Veken « La vie dans l'Esprit et Fiat ». Les documents de la Deuxième Rencontre Internationale des Amis de FIAT, Nevers 2003, p.22-23.

Encyclopédie « Tout en un », p. 98.

L.J.Cardinal Suenens,”Le chrétien au seuil des temps nouveaux”,p.14.

L.J.Cardinal Suenens,”Le chrétien au seuil des temps nouveaux”,p.14-16.

Le Catéchisme de l'Eglise catholique, p. 30-31.

Histoire de la France sous la direction de Jean Carpentier et François Lebrun, p.72-73.

Encyclopédie Quid,p.521.

Encyclopédie Quid,p.521.

Histoire de la France sous la direction de Jean Carpentier et François Lebrun, p.102.

Histoire de la France sous la direction de Jean Carpentier et François Lebrun, p.152.

Histoire de la France sous la direction de Jean Carpentier et François Lebrun, p.181.

Histoire de la France sous la direction de Jean Carpentier et François Lebrun, p.209.

Encyclopédie Quid, p.522.

Mgr. Jean Pierre Ricard, extrait du discours d'ouverture de l'Assemblée plénière de la Conférence des Evêques de France, 2004.

John H.Alexander,"Jérôme et la Bible Vulgate latine", p.1-3.

Jean Bottéro « Naissance de Dieu », p. 204-206.

Le Catéchisme de l'Eglise catholique,p.200.

Evangile selon saint Luc 21,33.

Evangile selon saint Matthieu 10, 34-36.

Michel Henri « Paroles du Christ », p. 90.

Michel Henri « Paroles du Christ », p.99.

La Liturgie des heures, tome I, p.45-48.

La Liturgie des heures, tome I, p.37.

Guy Bedouelle  « Dominique ou la grâce de la parole », p. 55.

Guy Bedouelle  «Dominique ou la grâce de la parole», p. 55-56.

L'Exemplum est un récit souvent imagé qui illustre un en­seignement moral ou religieux pour en faciliter la compréhen­sion ou l'application. Ce genre naïf a trouvé ses lettres de noblesse et son sommet avec les paraboles du Christ telles qu'elles sont rapportées par les Evangiles synoptiques. Au Moyen Age ce genre littéraire devient un développement pour ne pas dire une excroissance du sens tropologique ou moral que les commentateurs bibliques, surtout les moines, affec­tionnent en méditant la Bible.

Exempla et fioretti transemettent en efft une « vérité » hagiographique, de type non scientifique, non historique : la dévotion populaire se coule volontiers dans les grands modèles évangéliques,dans une typologie mnémotechnique, imagée, dramatique ou bien émue et souriante. Ces récits parlent beaucoup de l'idéal chrétien, des désirs profonds projetés par l'imagination des croyants et sont, à ce titre infiniment précieux.

Il y avait de certaines difficultés avec la traduction des texts de François d'Assise en français. La traduction de Père Damien Vorreux, utilisée ici, propose des tesxtes rédigés en langue simple et concrète, proche du style orale, mais harmonieuse tout en étant fidèle au texte original.

Les écrits de sant François et de sainte Claire, p.9.

Les écrits de sant François et de sainte Claire, p. 99.

Les écrits de sant François et de sainte Claire, p. 108.

Saint Thomas d'Aquin «Somme Théologique», TI, p. 23.

Saint Thomas d'Aquin « Somme Théologique», TI, p. 26-27.

SaintThomas d'Aquin «Somme Théologique», TI, p. 94.

Catherine de Sienne «Dialogue», p.II.

Catherine de Sienne «Dialogue», p. III-IV.

Soeur Irène-Marie de Jésus-Eucharistie «Thérèse carmélite-écrivain», p.1.

Théodule Rey-Mermet «Saint Louis-Marie Grignion de Monfort», p. 86.

Saint Louis-Marie Grignion de Monfort «Le Secret de Marie», p. 9.

Pie IX «Ineffabilis Deus», p. 6.

Pie IX «Ineffabilis Deus», p. 7-8.

Paul VI « Marialis Cultus» , p.14.

L.J. Cardinal Suenens «La présentation du Chapelet FIAT », p.

L.J. Cardinal Suenens «Les imprévus de Dieu», p.

Albert Lanquetin «Catherinr Labouré. La siante de Reuilly», p. 116.

Marcel Schlezer «Choisissez donc la vie», p. 23-24.

Marcel Schlezer «Choisissez donc la vie», p. 149-150.

Zachée, 13-1 ; Jerémie, 2-13.

Apocalypse, 21-6.

Cathéchisme de l'Eglise catholique, p ; 18 - 19.

S. Thomas d'Aquin Summa Theologia, 2-2, 1, 2, ad 2.

Déclarations: dénomination nouvelle pour des documents officiels d'un rang inférieur à la Constitution et dans lesquels l'Église expose à tous les hommes (croyants et incroyants) son point de vue sur certaines questions.

Constitutions: documents conciliaires les plus solennels, contenant surtout des affirmations de doctrine et engageant davantage la structure et la vie interne de l'Église.

Décrets: documents officiels conciliaires promulgant des réformes pratiques concernant la vie interne de l'Église.

Lumen Gentuim § 8.

« Unitatis Redintegratio », p. 5.

Jean-Paul II « Ut unum sint », p. 14.

L'explication des termes on peut trouver dans le glossaire.

L.J. Card. Suenens « L'Esprit Saint souffle vital de l'Eglise », t. II, p.43.

La documentation catholique, 7 septembre 1969, p. 765.

33



Wyszukiwarka

Podobne podstrony:
DME Diploma Municipios Espanoles
Las Relaciones Diplomáticas México Cuba en el gobierno? Vi
raznye dni tajnoj vojny i diplomatii 1941 god
Diplomat
Fading Suns Diplomatic Immunity
Advanced Diploma in Business Management Strategic Human Resource Management
vospominanija diplomata
diplomaticheskij agent
Boltunov Dusha razvedchika pod frakom diplomata 323425
diplomatija franklina ruzvelta
memuary diplomata
Diplomacy at work
sekretnaja diplomatija velikobritanii izbrannye glavy
Byukenen Moya missiya v Rossii Vospominaniya angliyskogo diplomata 10 1918 234934
Karaosmanoglu Diplomat ponevole Vospominaniya i nablyudeniya 422855
stranicy diplomaticheskoj istorii
Diplomatic law
vospominanija sovetskogo diplomata 1925 1945 gody

więcej podobnych podstron