3 UN DEBAT : LES MENTALITES COLLECTIYES 619
grecques (hćritieres, ii est vrai, d’une structure archaiąue patriarcale) mais plutót pour une ideologie, qui est celle de la citó athćnienne et qui <lćveloppe ktousles registres le contraste entre l’univers public de 1’homme et celui, privć par excellence, des femmes. Car, k partir d’uiie móme men-talitć patriarcale, la citć lacćdćmonienne met en jeu un autre type de cćrć-monies d’intćgration, qui occultent entierement, ou presque, tout ce qu’il y a de privś dans une naissance, pour ne raconter que le róle de la communautś des Mlairoi dans l’agrśgation du jeune spartiate : celui-ci ne nait vćritablement que lorsqu’il est acceptć par les vieux juges 8 ou, plus tard, par les membres de la syssitie9. Le fait móme que tout ce qui a trait k la naissance d’un enfant en tant qu’óvónement privś est oblitóró, au moins par les textes, qui, d’autre part, se plaisent & relater dans le dótail les etapes de l’intćgration si ardue de ce menie enfant dans la com-munautć małe des Spartiates, correspond en derniere analyse au fait fondamental qu’k Sparte, cet enfant n’est pas un hóritier, puisque le kleros n’est pas transmissible, et rćpond donc k 1’image que la citś des homoioi veut donner d’elle-móme plutót qu’k une mentalitć concernant la naissance et ses implications 10-
La mort elle-meme n’est pas ógale ni dans le temps, ni dans 1’espace. Móme si 1’essentiel des croyances et mentalitós eschatologiques est mis en place en Grece au plus tard k partir des derniers siócles du Dark Age, des variations importantes inflechissent ce fonds traditionnel en fonction desprogrós de 1’idlologie de la polis . lapolitisation de la fonction guerrióre — la «rĆYolution hoplitique» — entraine la disparition rapide des tom-bes de guerriers, et les armes n’accompagnent plus les dófunts puisqu’elles ne sont plus le signe d’un privilege u. Les lógislations somptuaires con-tinuent, aux sikcles suiyants, ce mouvement niy^lateur en limitant avec sóv(’ritó le faste des córć mo ni es funćraires 12.
A travers ces pratiques, on entrevoit la mort interpretśe par a citś en tant qu’śvśnement privś par excellence, puisque les lois somptuaires s’acharnent surtout contrę le cótć public des cćrćmonies— exposition en plein air, cortkge, pleureuses professionistes, monuments et sacrifices funiraires hors du commun. Puisque aussi, et d’une manióre bien carac-tśristique, ces mesures «glissent » sans difficultć aucune des reglements concernant les morts aux normes imposees a, la conduite fćminine. Plu-tar que rapporte en bloc les restrictions concernant le yoyage des femmes
S—c. 2563