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—    En 1945, Owen publie sa plus importante decouverte, celle de 1'androstćrilite cytoplasmiąue qui permet enfin 1'obtention d'hybrides totaux. En meme temps, il dćcouvre une małe sterilite geniąue qui se revelera fort utile pour le travail du selectionneur dans l'avenir.

—    La meme annee, V.F. Savitsky arrive aux Etats-Unis comme refugie politique et en 1948 annonce qu'il a une souche monogerme autofertile, la S L C 101 que les Americains mettent genereusement a la disposition de tous.

Les travaux de 1'ćcole amćricaine ont ete poursuivis apres la disparition de Owen sous la direction de J.S. Mc Farlane et les echanges fructueux d’idecs et de materiel entre les selectionneurs amćricains et europeens se sont developpes de plus en plus.

De cette interaction entre les travaux americains et europeens est nee la betterave sucriere moderne. D'une part, les Europeens ont travaille beaucoup les souches tetraploides multigermes (chose curieuse, le nouveau continent, ou les pre-mieres publications sur la polyploidie de Pęto etaient sorties en 1940, a abandonne cette voie). Les Americains ont fixe des souches monogermes androstćrilcs en combi-nant 1'autofertilitć facilitant la fixation des mainteneurs de sterilite, la monogermie de Savitsky et la sterilitć małe cytoplasmique decouverte par Owen. Les premieres monogermes triploides sont nees du croisement de monogermes androsteriles ame-ricaines par des multigermes tetraploides europeennes.

L'autofertilite a permis de resoudre pratiquement le probleme de la montee a graines en eliminant completement les genes recessifs. II est probable qu'elle permettra encore de nombreux progres, notamment dans le domaine de la resis-tance aux maladies.

La sćlection recurrente reciproque s^;applique maintenant entre les deux popu-lations monogermes et multigermes, les selectionneurs cherchant a les diversifier et a augmenter leur distance gćnćtique en y introduisant du materiel nouveau.

CONCLUSION.

Vous voyez qu^ril aura fallu presque cent ans pour que les decouvertes de Mendel et de la genetique mendćlienne penetrent le monde de 1'amelioration des plantes. Les consequences de la genetique des populations et de la genćtique quantitative n'ont pas encore ete toutes tirees semble-t-il, mais 1‘on peut dire que maintenant ramelioration colle a la recherche fondamentale et c'est heureux car les problemes ne manquent pas. Notre belle plante actuelle n’est pas sans defaut et elle presente de gros risques. II faut se souvenir qu'un seul cytoplasme, celui d’OwEN, est actuel-lement utilise pour tout le monde Occidental. Une catastrophe semblable a celle du mais est possible, aussi des selectionneurs s'emploient a trouver de nouveaux cytoplasmes steriles notamment chez Beta maritima. Les nouvelles methodes de culture in-vitro, de fusion de protoplastes, permettront sans doute d'accomplir de nouveaux progres, mais Taspect scientifique de plus en plus important de ramelioration des plantes ne doit pas nous faire oublier 1'aspect artistique, ni agricole de notre travail. II faut avoir 1'oeil et etre bon jardinier, je le disais en commenęant.

Un nouveau defi avec la Rhizomanie vient de nous etre pose — pcut-etre celui-ci sera-t-il aussi fecond que celui du Curly top il y a 50 ans.