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au long de sa carriere. En 1993, il publie le fruit de longues recherches sur le passe louperivois avec I ’ouvrage Rmere-du-Loup. Lointains commencements, longs cheminements. La mort de I ’ au teur n’apas permis la parution du deuxieme tomecensepoursuivre 1’histoirede Riviere-du-Loup apartir de 1837, la ou s’arrete le prćsent ouvrage. Ayant consulte des sources variees passant des aveux et denombrement a la correspondance personnelle du seigneur, Bćrubd livre ici un travail colossal. Le plan elaborć par 1’auteur suit une logiąue chronologiąue, mais la division des parties est peu efficace. Se basant sur la succession des seigneurs et les grandes etapes de l’implantation de la foi sur le territoire, Bćrube ne parvient pas a regrouper les informations et & donner une unitę aux parties. A la maniere de chroniques presąue ąuotidiennes, le recit est base sur la succession d’evenements et d’anecdotes presentes les uns apres les autres. Presentant souvent des transcriptions integrales de ses sources, Bćrube prćsente les faits, mais ne parvient pas a en tirer une synthese signifiante211. Bref, on se trouve en presence d’une matiere brute qui s’adresse d’abord a des chercheurs sur 1’histoire locale11.
C’est h une histoire «seigneuriaie», celle des pionniers de Riviere-du-Loup, que nous convie Berube. Portant d’abord son attention sur les institutions seigneuriales et religieuses, 1’auteur reprend la perspective de Lizone, en s'interessant d’abord a 1'histoire de 1'elite seigneuriale et clćricale. Mais Bdrube aborde la vie de cette elite a travers ses implications dans la seigneurie, touchant donc des aspects negliges par Lizotte. A travers les pratiques des seigneurs on presente, par exemple, des donnees sur i’ćvolution de la demographie, de 1’dtablissement humain, des activites de subsistance. L’ouvrage permet donc d’entrevoir, pour peu que l’on procede a un regroupement des informations, la vie des habitants dans la seigneurie.
Aprćs quelques reperes geologiąues et topographiąues, 1'auteur souligne la presence amerindienne pour ensuite ouvrir un chapitre entier consacre au premier seigneur de Rivi£re-du-Loup, Charles Aubert de la Chesnaye. D expose de faęon dćtaillće le modę d’exploitation de ce commeręant qui avait fait de Riviere-du-Loup un important poste de traite. L’auteur met ensuite en lumiere les premiers signes de peuplement de la seigneurie avec les initiatives des seigneurs qui vont succeder 20II s’agit d’une caractóristique rencontrće dans mainies autres monographies locales ćtudiśes. Voir entre autres les compte rendus de Paul-Andt€ Linteau, «Honorius Provost: Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce, U-Histoire civile». Revue <Thistoire de l’Amerique franęaise, Vol. XXIV, no. 3 (1970), pp. 437-438: et de Rene Hardy. «Alide Pellerin: Yamachiche et son histoire 1672-1978», Revue <f histoire de l'Ameriąuefranęaise, Vol. XXXVI, no 4( 1983), pp. 598-599.
21 Pourtant, 1’auteur dćmontre souvent son intention d'adapter son propos i un publie nćophyte: il tente de faire comprendre des notions spćcifiąues par l’ajout d'explications et replace freąuemment les faits dans un contexte plus large. Permettant de relier des ćvćnements locaux 4 des enjeux historiąues importants i l’echellc nadonale et intemationale, ce demier procćdć est utiiisć abondamment par 1'auteur.