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Comptes rendus

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WILHELM U S PETRUS VAN MEURS, The Bessarahian Question in Communist Historiogra-

phy. Nationalist and Communist Politics and History Writing, Eas{ European

Monographers No. 387, Boulder, Colorado, 1994,458 p.

Un appoft neuf, dense ‘e{ fecond es{ celui par lequel un jeune historien hollandais, conjribue a la connaissance des his{oriographies roumaine e{ russe en choisissant comme pierre de {ouche la ques{ion de la Bessarabie. Cinq ans de recherches dans les archives e{ les bibliothequcs de Hollande, des EtatSiUnis/^Allemagne e{ de Roumanie on{ aboufi a cette these de docjorat don{ on peu{ espćrer qu’elle sera diffusee paflout ou Fignorance des joumalis{es e{ des diplomafes es{ indui^e en erreur.

Un ouvrage ambitieux, qui retrace qn long parcours. Ses dimensions massives excusen{ quelques inadveftances. On commence par affirmer que la Bessarabie a fai{ paj^ie de la Russie de Kiev et a appaflenu ensui^e a la principau^e de Halach (p.38) pour comba^e ensuife ce^e allega{ion comme une exagera{ion s^alinienne (p. 189). Dire que l’oeuvre de N.lorga «lacked all scholarly objecpvity» (p.226) ce seraif comme^e le plus grossier des con^re-sens. 11 fauf, decidemen{, plus de modesjie et beaucoup plus de savoir pour se hasarder a pofter un jugement sur ce sujet- II es{ inexact d’ecrire que Vlad Georgescu a ete attache, dans sa jeunesse,au Musee d’Histoire du Parti Communis^e (p.232): la verite es{ qu’il fu{ collaborateur du Musee Roumano-Sovietique de Bucaresf, avan{ d*etre nomme membre de notre Ins^u^ (p.312-n.215). Le prenom du chroniqueur moldave Ureche etait Grigore (p.318), non łon (p.319).

Enfin, confondre Heliade Radulescu e{ Mircea Eliade (p.236, n.99) es{ pour le moins

risible.

Pouflant, faire grief a Paufeur de ces erreurs ou contradictions seraif tres injuste. M.van Meurs a eu le courage de s’attaquer a un yasje probleme que les aveuglements yolonfaires ou paresseux on{ souvent fausse. 11 nous propose un point de vue que nul historien roumain ne peu{ se refuser a accepfer: son honne^e et scrupuleuse analyse de la literaturę historique sur le {heme de la Bessarabie merite tou{e notre attention e( il faut meme souhaiter qu’une fraduction roumaine paraisse vite.

Ce qui a surpris et peine en Roumanie c’est que Paufeur remarque des le debuj de son etude comme un aspect essentiel de la situation: «Ironically, a Moldavian national consciousness only afliculated itself after the fali of the Empire in 1990 and the Moldavian Republic become a truły independent ^st^at^e- Although the concept of the Moldavian national still lacks a linguistic and ethnic basis, the current political si^ation has ftłrned the once Czarist myth into reality.»

Plus loin, le lecteur reconnaitra que les intellectuels roumains de Bessarabie se trouvent dans la meme position inconfoflable que ceux de Roumanie et qu’ils paflagent les memes prejuges. lis ont bloque pendant ^{un an} '^e referendum et les elections, en declaran{ que la majorife de Pelecforat est mai informee, que le gouvemement a trahi Pidćal national etc. 11$ n’ont pas cesse d’avoir raison mais ils recusenj les institutions democratiques et ils le font au nom de la democratie.

Ajoutons que la valeur du livre ne \\en\ pas seulement a son objectivite,mais aussi a son usage de nombreuses sources inedites ou peu connues. Ainsi,par exemple, pour Pepisode de la publication des manuscrits de Marx concemant les Roumains (Pedifion de 1964 etait deja pre{e des 1960, mais il a fallu attendre un moment favorable). Ainsi, encore, pour un ouvrage paru en 1976, qui refutait les affirmations tendancieuses d’un Lazarev, sous le pseudonyme «Petre Moldoveanu» (presque personne ne savait que Paufeur etait C.C.Giurescu). Ailleurs on signale un alicie de Titulescu dans le «Manchester Guardian» de 1924. La Fondation Titulescu se doit de le reediter dans la serie des oeuvres completes de cet homme politique.