tournees d’inspection et, prechant d’exemple, il prepare des manuels adaptes aux circons-tances, dont l’un est signale dans notre bibliographie relative a l’Afrique.
Nous inspirant des multiples commentaires reęus, nous avons prepare une nouvelle version de l’ouvrage sur Uenseignement de la geographie, esperant sinon satisfaire tout le monde, du moins rendre service au plus grand nombre. Le Iivre, en effet, s’adresse a tous Ies professeurs qui enseignent et aux etudiants qui apprennent la geogra-phie, soit comme matiere distincte, soit inte-gree aux etudes sociales. Les deux methodes sont defendables, a condition de connaitre et de respecter 1’objet propre de cette dis-cipline, L’integration de la geographie aux etudes sociales, qui est pratiquee dans plu-sieurs pays, devrait meme, selon M. Rene Clozier1 2, se generaliser, du moins au niveau primaire.
Le nouveau programme applique en Ethio-pie en est un bon exemple(2\ La geographie et Thistoire sont integrees, de la troisieme a la sixieme annee d’etudes inclusivement, parce que 1’objet fondamental de ces disciplines est d’etudier 1’homme dans son milieu naturel (geographie) et dans son evolution (histoire). On ne pourrait expliquer, dit 1’auteur, la fondation du royaume axoumite sans dire que les pionniers trouverent sur le plateau du Tigre des conditions geogra-phiques semblables a celles qui existaient sur les hauteurs du Yemen, dont ils etaient originaires. Et comment expliquerait-on la survivancc d’une chretiente primitivc au cceur de 1’Islam sans tenir compte de la posi-tion geographique de TĆthiopie, isolee sur des plateaux qui resistferent aux assauts des mu-sulmans ? Pourquoi la capitale du royaume s’est-elle fixee a Addis-Abeba, et non a Entotto, sinon a cause des avantages geo-graphiques qu’offre le site de la ville (cceur du pays, carrefour de routes, abondance de l’eau, site facile a defendre) ? Bref, toute la geographie humaine — agriculture et peu-plement — decoule de pratiques ancestrales que les Sabeens ont apportees avec eux en franchissant la mer Rouge.
Meme dans 1’enseignement secondaire, la geographie peut etre integree aux etudes sociales, comme c’est le cas, notamment, aux Ćtats-Unis, oii cette methode est appliquee depuis la fin du xixe siecle1. Mais il serait difficile d’affirmer qu’au niveau secondaire superieur tous les cours de geographie y soient integres aux etudes sociales. La geographie physique et la geographie economique font exception ; la premiere figurę au programme des Sciences de la Terre, la seconde, parmi les Sciences economiques ; c’est, comme beaucoup d’autres, une ma-tiere a option, dont le succes depend des circonstances. La geomorphologie, par exem-ple, eut beaucoup de succ&s au debut du xxe siecle, et clle revient a la modę depuis 1’Annee geophysique internationale, avec la meteorologie et 1’oceanographie. Quant a la geographie economique, elle a principa-lement suscite de 1’interet, depuis une qua-rantaine d’annees, dans les institutions orien-tees vers les affaires et Tadministration. La
(1) W. O. Pattison, « Geography in the High School *, Annals o f the Association of American Geographers (Washington), vol. 52, n° 3, sept. 1962, pp. 280-284.
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R. Clozif.h, « L’enseignement de la geographie et 1'adaptation des programmes au niveau mental des ćl£ves », Cahiers de Geographie de Qutbec (Qućbec), 5* annće, n° 9, oct. 1960-mars 1961, p. 126.
G. C. Last, Handbook lor social studies teachers in Kthopian Elementary schools, Cooperative Kducation Press, Addis-Ab^ba, 1960, p. 4.