Le 8 prairial an IV (28 mai 1796), radministration municipale de Huy enleva a Mgr Dubois tous ses droits relevant des begui-nages dont il avait la eollation (1). DTautres mesures, plus graves, c!evaient suivre. Le 29 mai avait ete celebree partout la Fete de la Victoire. Tout porte a croire que, descendu a Huy pour la circonstance, Poswick avait ete aecueilli par les «amis», titre dont Ista l’avait flatte auparavant (2). Subit-ii la pression des municipaux et de leurs consorts ? Toujours est-il que sous le signe de cette Fete de la Victoirb il porta, le lendemain 11 prairial (30 mai), un arr§te contresigne -par Dechamp, aux termes duquel il destituait le General de ses prerogatives de Chef administrateur de Ciair-Lieu, et rendait au Chapitre majoritaire radministration des biens « sous la direction des idomaines de cette administration », donc sous la regie de Devaux. Et cette fois, Poswick s’etait fait une politesse de charger le Commissaire Ista de Texecution de 1’arrete (3). Donc, ce haut fonctionnaire avait aussitót fait volte-face, et le monastere de Clair-Lieu se trouvait replonge dans la situation qui avait precede le jugement du Tribunal Civil.
Ce succes etait trop inespere et surtout trop complet pour que Donnay ne se mit pas au diapason. N’avait-il pas ete, en fait, la cheville ouvriere de la machination ? II importait maintenant d'assurer cette victoire, et, tout cle suitę, 31 s’y attela. Expert en la matiere, il savait que ce proces « bSde » grace aux Muences de la derniere heure, pourrait ne pas etre definitif, et sa fougue s’em-ploierait desormais a obvier a toute tentative de defense du Gene-rak Que fit-il ? II envoya, quelques jours seulement apres le verdict de Poswick, une lettre anonyme a rAdministration centrale de Liege (4). Dans un reąuisitoire interminable ou il £voquait les periodes d’avant, pendant et apres le voyage du General, il ressas-sait toutes les critiques quTil avait deja ćmises envers Mgr Dubois. Ensuite, exploitant une fois de plus — et le joignant une nouvelle fois — le projet de conciliation, il escamotait la verite en faisant
(1) Archives Ville de Huy, Reg. 403, p. 206. Voir Annexe N° 54.
(2) Voir Annexe N° 52.
(3) Archives de TEtat a Liege, arrete du 11 prairial an IV. Voir Annexe N° 55.
(4) Quo;que 1’en-tete de cette lettre seule semble traduire que les Croisiers de Huy en fussent les auteurs, nous $ om mes absolument convaincu qu’elle est de Donnay. En effet, le fait d’y relever les m&mes ex.presstons, — les me mes ałlusions, — les memes redli es largemeni textuelles dont foi-sonnent ses lettres precedentes (eonfrouter surtoitt Jes lettres du 25 mars et du 14 avril), bref. le mernc style eon Stelle de termes eTnpriintćs a la jurisprudence revoiutionnaire, tout cela dissipe tout doute sur la paternite de cet ecrit : II est bien de Donnay. — D’ailleurs, si cette lettre eut emane vraiment des Croisiers, il est d'autant plus certain que les religieux com-posant le Chapitre, 1'eussent souscrite, que deja, vingt-huit jours auparavant, lis s’etaient pretćs a signer le projet de conciliation nionte par Devaux.
98