Notes cńtiąues 121
der Berufsbildung in Deutschland) a conęu l’ambitieux projet de publier un ensemble de documents relatif aux divers aspects de la Berufsbildung, de la formation professionnelle comprise ici sous une dćfinition tres large, selon l’usage des pays germaniques, et regrou-pant aussi bien Porganisation de Papprentissage que de Penseigne-ment technique. Aujourd’hui, la « petite collection bleue » (titre qui lui est donnć communćment en raison de la couleur de sa couverture) regroupe dćj& une bonne dizaine de titres. A la difference des manuels de textes officiels rćalisćs par le Service d’histoire de Pćdu-cation de 1’INRP, ces ouvrages ne se limitent pas aux seuls textes rćglementaires. II est vrai que, dans une Allemagne qui fut longtemps morcelee entre divers Etats souverains et dont les Lander de Pactuelle Republique fedćrale conservent une forte autonomie en matiere educative, une telle entreprise paraissait irrćalisable.
L’option retenue consiste ainsi a rassembler, en fonction du thćme de chaque volume, un ensemble de textes officiels et d’autres documents (analyses de contemporains, rćflexions de pćdagogues, statis-tiques, etc.)- Ces documents, en raison de leur hćtćrogenćitć, ne sont pas prćsentćs dans un strict ordre chronologique mais regroupćs en fonction de grands axes thćmatiques. Ils tentent ainsi d’offfir une vision aussi complete que possible de Phistoire de la formation professionnelle en Allemagne grźice & cette combinaison de sources de diffćrentes natures. De ce fait, le caractćre subjectif du choix des documents publies demeure evident et Pediteur court le risque de prć-senter une vision trop personnelle du champ de recherche abordć.
Les deux volumes diriges par Martin Kipp et Horst Biermann s’attachent a une catćgorie sociale quelque peu nćgligće par Phistoire, a savoir la population masculine sans qualification qui, apres la scolarite primaire obligatoire (Pobligation de la ffequentation sco-laire fut precoce dans les Etats allemands), se trouvait jetee sur le marche du travail sans avoir connu d’apprentissage ni de formation professionnelle scolarisee. La presence d’une telle population fut tou-jours consideree comme nćcessaire par les dćcideurs economiques soucieux de trouver une main-d’ceuvre pour de petits travaux ne reąuerant aucune qualification. Mais il etait assez rare de voir les eco-nomistes, les philosophes ou les pćdagogues se pencher sur leur deve-nir et leur fonction.
Les auteurs ont limitć leur ćtude h l’epoque 1869-1969, c’est-a-dire a une periode situee entre la promulgation du codę industriel (Gewerbeordnung) de la Federation d’ Allemagne du Nord (qui deviendra loi impćriale en 1871) et celłe de la lćgislation du gouver-nement de Willy Brandt relative h la formation et a Pinsertion profes-sionnelles par lesquelles PEtat fćdćral (le Bund) s’attribuait un cer-tain nombre de compćtences jusque lk reservćes aux Lbnder.