2 PROLEGOMENON
minę a une essence, c’est a 1’ame humaine, et non a ses facultes, que s’est unie cette realite dordre divin, la grace sanctifiante, ou habituelle. Par cette union accidentelle, la naturę humaine est transformee et participe vraiment, bien que d’une maniere analogue, a la naturę meme de Dieu, consortes dłoinae naturae. Mais elle n’a encore toutefois que la capacite de produire des actes surnaturels et salutaires, un principe eloigne de mouvement et d’action; aussi Dieu a-t-il ete aussi liberał dans la constitution de cette seconde naturę que dans la premiere, et il a ajoute des principes prochains d’action: les vertus infuses, theologales et morales. Malgre tout, rien n est encore actualise, tout demeure a l’etat dynamique. Pour que 1’acte soit produit, il faudra un secours divin special, la grace actuelle, concours necessaire du premier moteur dans 1’ordre nouveau, et cela sans prejudice de
la valeur r6elle de chacun des elements presupposes.
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Et pourtant, en depit de tout cet organisme merveilleux, aucun acte ne sera pose, si la volonte librę de rhomme ne coopere a ce magnifique effort; aucun acte ne se produira, obligatoire ou con-seillS, si Thomme ne veut pas. C’est donc bien dans f acte lui-meme que reside notre cooperation, et c’est donc lui, et non la potentia ou Yhabitus operatims bonus infus ou acquis qui en est le principe prochain, que vise le precepte:
Praecepta non dantur de habitibus virtutum, sed de actibus. Et ideo diversitas praeceptorum non significat diversos habitus vir-tutum, sed divcrsos actus (2a 2ae, 31, 4, ad Ium)1.
D’ailleurs ne juge-t-on pas d’un precepte et de son point precis dapplication dapres la sanction? Or, aucune loi divine ou humaine ne considere comme praecepti transgressor, qui debitum ho-
Voir aussi: la 2ae, 100, 2; q. 107, 1, ad 2; Expositio in Evangelium Matthaei, c. V, n° 2.