194 CONCLUSION G£n£RALE
breux, l’activitó economique plus intense, apparait la possibilite d une utilisation de la richesse tout autre qu’au temps de saint Thomas. Des lors pourquoi ne serait-il pas legitime de songer a ameliorer sa position sociale, a faire monter sa familie dans lechelle sociale, la democratie ne connaissant plus la rigide se-paration des classes d’autrefois ? Donner tout le superflu cTetat, c’est couper court a toutes ces aspirations legitimes.
Dautre part, un bon nombre d’auteurs 1 ont gardę de cette notion du superflu, source d obligation, un corollaire intóressant, et nous partageons leur opinion, a savoir, qu’en dehors du cas d’extreme necessitć, il n’y a pas de faute graoe a refuser l’au-móne a tel pauvre, pourvu quon se reserve de distribuer autre-menl ses largesses. C’est exactement le committiiur arbitrio unius-cuiusque dispensatio propriarum rerum (2* 2«, 66, 7).
Enfin, les controverses encore ouvertes ont enseigne a tous que ce devoir de charite se refuse a notre pauvre analyse humaine dans la determination precise et positive de lobligation concrete. Aussi tous les moralistes contemporains ne manquent-ils pas de rappeler avec instance le devoir grave de la preparation interieure de la volonte: ne pas laisser prendre son coeur par les richesses, etre pręt a secourir les autres dans leurs necessites. C’est rejoindre Suarez2 qui disait qu’un riche dans 1’abondance est en etat de peche mortel, s’il formę le dessein de refuser toujours 1’aumóne en dehors des necessites graves. Cest surtout rejoindre saint Thomas et par lui la loi d’amour de T&yangile.
Ainsi v. g. le R. P. Vermeersch, S. J., Theol. Mor., t. U, a. 105, Romae 1928; H. Noldin, S. J., A. Schmitt, S. J.; Summa Theol. Mor., (Eniponte, 1932, t. II, n. 91; A. Lehmkuhl, S. J., Theol. Mor., Freiburg, 1914, t. I, n. 762.
De Caritate, disp. VII, s. 3, n. 7 (Omnia opera, Vives, 1858, t. XII,
p. 684).