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qui mćrile d’£lrc plus honorće que la carriere militaire; mais une distinction me parait nćcessaire, celle de 1’esprit militaire et dc celui dii militarisme, entre lcsquels j’ai si souvent tracę la la lignc de demarcation qui les sćparc.

Personne n'admirc plus que moi le sentiment do fidelite au de-voir, dc sacrifice et d’abućgation qu'on rencontre sous le dra-peau. Mais ces vertus appartiennent en proprei 1’esprit militaire, qui les puise dans le sentiment de 1‘amour de la patrie, dans le principe du droit et du devoir mAme de Ićgitime defense pour 1'integrite de son tcrritoire et le respect de son indćpcndance; de 16 cet admirable devouement qui va jusqu’au sacrifice de la vie.

Maisce devoucment n’a plus une aussi noble origine et nc peut plus briller d’un eclat aussi pur sous le drapeau du militarisme qui se deploie au milieu des territoires qu’il envahit et des popu-lalions qu’il se partage.

M. le comte de Moltke cite la derntere guerrc de 1’Allemagne contrę la France comme avant ćtó conduite avec une inoderation

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sarfs ezemple. S’il veut comparer cctte guerre a celle de Trente ans, il trouvcra sans doute que le progres des mceurs a fait dis-paraitre de la guerre dc 1870 et 1871 hien des barbaries. Mais pour apprćcier la conduite de cctte guerre do 1870, 1’liistoire prendra des termes plus rapprochćs dc comparaison, ccux par exemple de la guerre de Crimee et de la guerre d’Italie, et il est a prćsumer qu’elle arrivera 6 une conclusion bien diflerentc de celle de 1’iliustre feld-marechal.

Ne parait-il pas, du reste, dementir lui-mSmo la moderation de la conduite de la guerre contrę la France, quand il dit: « Je ne puis en aucune faęon me dire d’accord avec la declamtion de Saint-Pćtersbourg lorsqu’elle prśtend que « TałTaiblissement des « forces militaires de Fennemi » constitue le seul modę lćgitime u de proceder dans la guerre. » Et il ajoute : « qu'il doił etre permisd’user, en vue de terminer promptement la guerre, de tous les raoyens, sauf de ceux qui sent positivement condamnables. » Parmi ces nioyens positirement condamnables doivent etre com-pris sans doute la rćsurreclion de la barbare coutume des otages et Femploi incendiaire du pełrole.

La dóclaration de Saint-Pćtersbourg, que M. le comte dc Moltke desapproure si hautement. est celle mć me du philosophc de Ko>-nlgsberg; elle sera approuvće par tons ceux ^iui pensent avec Kant, que dans la conduite de la guerre il faul songer a rendre possible a la paix l’ceuvre dc reconciliation. afin de ne pas ćter-niscr les haines nationales. Je reconnais un merite de plus a la declaration dc Saint-Petersbourg : cest qu’on y condamne sur-tout. aprfcs la conclusion de la paix, tout prćtexte d*ecraser de nou-veau le peuplc vaincu pour Fempechor de se relever de sachute.

M. le comte de Moltke raille ceux qui aspirent au r^gno dc la paix; « C’est un rtve, dit-il. et ce n’est m0me pas un beau

róve! »

M. de Moltke n’a pas toujours ainsi pensć, comme 1’atteste une lettre, publióe il y a dcux ans par les journaux allemands, qui la rappcllcnt aujourtThui : « Toute guerre, disait-il, mt'me une guerre ou Ton est vainqueur, est un malhcur pour le pays. »

M. de Moltke pensait donc alors quc la guerre est un mai, m6me pour la nation victorieuse, et Feiemple de 1 Empire allc-

mand prouve qu’il ótait dans le 'rai.

CEmpire allemand n’a rien perdu assurćment du prestige dd au souvenir de ses \ictoires et a la formidable organisation dc son armće. II ne doit pas. du reste, seulement sa puissance 6 1’ćtendue de son terriloirc et a Felćvation de sa population, mais h la grandę nation dont il se compose. 6 son genie dans la guerre. et, ce qui vaut mieux encore, dans les lettres, dans les Sciences

et dans les beaux-arts.

Mais quels sont donc, h bien des points de vue de sa situation actuelle. les rćsultats auxquels cet empire est finalement arrive par la guerre de 1870?

Au point do vue polilique, le dangereux accroissement du so-cialisme ; au point de vue morał, Fcffroyable augmenlation de la criminalilć; et au point de vue ćconomique, la penuric des res-sources financieres.

Vovez le prince de Bismarck consacrant. avec le dśvoucment d’un admirable et perseverant patriotisme, sa haute intclligence a sonder toutes ces plaies et a rcchercher les rnoyens d*y remć-dier, soit par les sevćritćs de la rópression, soit par la crćation d’inśtitutions nouvelles et, notamment, par la plus recente, celle