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UNITE DE CONTROLE A5 - CULTURE ET CIVILISATION - EPREUVE ECRITE

Objectif : Rendre compte du contenu d’un document écrit comportant des
références précises à la réalité socio-culturelle française ou francophone, en
synthétisant et reformulant les informations qu’il contient.

Vous ferez un compte rendu du document. Vous ferez attention à :

§ Respecter la longueur de votre compte rendu (entre 150 et 180 mots, indiquez-en le
nombre au bas de votre copie)

§ Dégager les idées essentielles

§ Les reformuler sans faire de paraphrase

§ Produire un texte cohérent et articulé

§ Ne pas ajouter de commentaire personnel

§ Garder le titre du texte s’il y en a un

DUREE DE L'EPREUVE ECRITE : 1H30

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EPREUVE ECRITE

Thème : Etudier

LES FILLES, HORS COURSE OU REBELLES ?

Devançant les garçons jusqu’au secondaire, les filles leur abandonnent ensuite les meilleurs cursus et les

bonnes places.

Dans les écoles d’ingénieurs, elles sont 22%, mais d’après les dernières statistiques, leur part n’augmente

plus. En classes préparatoires aux grandes écoles, ces antichambres des élites, on compte à peine 33% de
jeunes filles. En revanche, dans les départements de lettres des universités, trois inscrits sur quatre sont des
filles. Qu’en conclure ? Etudes longues et scientifiques pour les garçons, courtes et littéraires pour les filles ?

Classes préparatoires, grandes écoles : Pierre Bourdieu a amplement démontré à quel point ces études sont

indispensables pour prétendre un jour faire partie des «décideurs » de ce pays. Si les filles sont absentes de ces
écoles, comment s’étonner ensuite que le monde des dirigeants soit à ce point masculin ?

Le suivi des parcours d’études des élèves en fonction de leur sexe montre que le clivage intervient tard, à la

fin des études secondaires. « Jusqu’au bac, la moitié des classes scientifiques sont peuplées de filles, constate
Nicole Bécarud, présidente de l’association des femmes diplômées de l’université (AFDU). Dès qu’on arrive à
l’université, elles ne sont plus que 38% à s’être inscrites en sciences. Elles n’utilisent pas leur bac comme
leurs homologues masculins. » Pour expliquer ce phénomène, certains n’hésitent pas à parler de
discrimination sexiste à l’école. « Ces acteurs de l’éducation que sont la famille, les enseignants, les
conseillers d’orientation, soutiennent plus facilement les efforts des garçons pour lesquels ils nourrissent
des ambitions plus grandes que pour les filles même douées en maths » affirme la commission française pour
l’Unesco –peu suspecte de féminisme-, dans un document intitulé Femmes et sciences, et présenté à l’occasion
de la Conférence mondiale pour la science.

De fait, des études sociologiques insistent sur la responsabilité de l’école dans le choix d’études des filles.

Des vidéo tournées pendant des cours de mathématiques trahissent les différences d’attitude des enseignants,
qui demandent d’avantage aux garçons et les poussent à chercher lorsqu’ils sont en difficultés. Et si, en
définitive, ils échouent, c’est à cause de leur paresse.

Chez une fille, en revanche, c’est parce qu’elle n’est pas douée. « Ce comportement est involontaire, mais il

prouve à quel point il est nécessaire que les futurs profs soient sensibilisés dès leurs études sur le poids des
schémas préétablis : les lettres pour les filles, les mathématiques pour les garçons. »

Les filles exclues des filières nobles par les enseignants ? Une explication, qui, pour être commode, n’en est

pas moins réductrice. D’autres facteurs entrent en ligne de compte, à commencer par la censure que les élèves
s’appliquent à elles-mêmes. Sondées sur le choix de leurs études, des jeunes filles revendiquent leur décision de
s’être orientées vers des disciplines non prestigieuses. De ce comportement plusieurs interprétations existent.
Certains chercheurs en science de l’éducation y voient une reproduction du modèle familial. Dans les familles
où c’est le modèle de la femme au foyer qui est valorisé, les jeunes élèves privilégient leur destin de mère.

D’accord, répliquent d’autres spécialistes, mais dans ces conditions, comment expliquer que, depuis quarante

ans, les femmes aient investi des professions de plus en plus diverses ? « On se rend compte que chez les
étudiantes les plus brillantes le refus des études scientifiques correspond parfois à un rejet de la sélection
par les mathématiques. Elles se veulent polyvalentes et privilégient les filières qui représentent pour elles
l’ouverture sur l’extérieur et sur les problèmes des gens. Leurs choix de carrière paraissent relever de
stratégies non contraintes par leurs parents. » Rebelles, les filles ?

Adapté de Gaëlle Fouéré, Le Monde de l’éducation, N° 271, juin 1999.

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EPREUVE ECRITE

Thème : Etudier

CORRIGE

Rappel

On demande au candidat dans cette unité un niveau de culture générale et non une connaissance
approfondie des sujets (même si le thème a été choisi par le candidat).
Dans son compte rendu, le candidat a la possibilité de regrouper les idées et les informations
différemment du texte initial (le nouvel ordre doit être, cependant, cohérent).
"L'auteur affirme que…" et autres formules du même type sont tolérées, dans la mesure où elles ne
sont pas trop nombreuses et n'alourdissent pas la production.

LES FILLES, HORS COURSE OU REBELLES ?

Idées principales du texte :

1) Comparaison des parcours des études des garçons est des filles :

- Les filles optent de plus en plus pour des études courtes et littéraires.
- Les garçons choisissent des études longues et scientifiques. Ils deviennent les "décideurs" dans

un monde masculin.

2) Deux facteurs expliquent ces orientations :

- Les éducateurs reproduisent les schémas habituels et, inconsciemment, encouragent les garçons

à suivre des études scientifiques et orientent les filles vers des études plutôt littéraires.

- Les filles ont des responsabilités aussi dans ce constat :

Souvent, elles reproduisent l'image maternelle et selon le cas, elles privilégient l'image de la
femme au foyer ou celle de la femme active et ambitieuse.
Elles refusent un cursus scientifique au nom de l'ouverture et de l'émancipation, de l'humanisme.

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EPREUVE ECRITE

Thème : Travailler

MESURER LE STRESS, C’EST POSSIBLE

Une heure de travail d’une secrétaire que son patron retient en fin de journée

alors que son fils de 10 ans l’attend seul à la maison égale-t-elle l’heure d’un
jeune célibataire informaticien amené pour son travail à surfer sur internet ? La
réponse est bien évidemment non.

Pour évaluer judicieusement le temps de travail, il faudrait pouvoir intégrer le

stress, celui de la vie personnelle –inévitablement présent- comme celui généré par
le travail lui-même. Il faudrait pouvoir également prendre en compte le plaisir
dont le stress n’est souvent que le prix. Et aussi intégrer l’éventuelle charge
physique, ainsi que le sentiment d’insécurité qui peut miner le job le plus
fantastique.

Yves Lasfargue, ingénieur de formation, s’est lancé. Il a fait élaborer par des

informaticiens un système expert pour mesurer l ‘ “ergostressie”

1

, qui est au

travail ce que les calories sont à la nourriture.

Un premier test appelé “Lucidity 1” vise à “être lucide sur son temps de

travail ”. Il a le mérite de pouvoir faire le point sur les différents temps de la
vie. Par exemple, un cadre assez représentatif de sa catégorie a trouvé qu’il
travaillait en moyenne 47 heures par semaine et consacrait 40% de sa vie en “temps
professionnels contraints”, c’est-à-dire travail, mais aussi repas de midi pris à
l’extérieur parce qu’il ne peut rentrer chez lui, formation, lectures nécessaires à
son job, etc. Les temps personnels “choisis”, vie familiale, télé, ciné, lecture…
représentent 52% des heures que le Bon Dieu lui accorde. Il ne lui reste que 4%
pour ce que Lasfargue appelle les temps sociaux “choisis”, les activités
associatives, sportives, syndicales, politiques, religieuses.

Deux autres tests sont disponibles sur le site. “Lucidity 2” vise à juger

l’ergostressie et “Lucidity 3”, qui sera utile surtout à partir de l’an 2000, à
voir où l’on en est après l’application des 35 heures. “Lucidity 2” a le mérite de
prendre en compte des éléments dont on ne parle jamais : la charge physique, les
rythmes, les variations des horaires, le bruit, l’éventualité d’un plan social, le
tabac. Il faut avoir été fumeur privé de son vice ou non-fumeur obligé de partager
le bureau d’un consommateur invétéré de Gauloises

2

pour savoir que la présence de

cet élément dans les système expert n’est pas un gadget. Ainsi Roger Martin,
contrôleur de gestion, voyage beaucoup, aime son job, et aussi son épouse
actuellement enceinte. Il rêve souvent de son boulot, et a mal au dos en fin de
journée. Après avoir mis toutes les données dans la machine, il s’est retrouvé avec
une ergostressie “force 4” (sur une échelle qui va jusqu’à 10), ce qui est ,
paraît-il, beaucoup. La machine a révélé que “la charge mentale ressentie est assez
forte” et “que le niveau de plaisir ressenti aussi”. Elle a ensuite suggéré des
pistes (organisation, allégement dans les activités extra professionnelles) pour
faire baisser le niveau de l’ergostressie.

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EPREUVE ECRITE

1

Le stress du travail.

2

Marque de cigarettes française.

Thème : Travailler

A-t-on réellement besoin d’un système expert pour savoir que l’on est miné par la

perspective d’un plan social ou des trajets très longs ? Réponse d’Yves
Lasfargues : “Mes tests s’appellent “ Lucidity ” parce que, contrairement à ce que
vous croyez, peu de gens font un travail sur eux-mêmes pour que les différents
temps de leur vie soient plus harmonieux. Et surtout la plupart des gens ont
beaucoup de peine à penser le temps de travail à partir d’une autre réalité que la
leur. Voilà au moins des outils pour montrer que les situations sont extrêmement
différentes. ”

Adapté de J. De Linares, Le Monde, septembre 1999.

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EPREUVE ECRITE

Thème : Travailler

CORRIGE

Rappel

On demande au candidat dans cette unité un niveau de culture générale et non une connaissance
approfondie des sujets (même si le thème a été choisi par le candidat).
Dans son compte rendu, le candidat a la possibilité de regrouper les idées et les informations
différemment du texte initial (le nouvel ordre doit être, cependant, cohérent).
"L'auteur affirme que…" et autres formules du même type sont tolérées, dans la mesure où elles ne
sont pas trop nombreuses et n'alourdissent pas la production.

MESURER LE STRESS, C'EST POSSIBLE

Idées principales du texte :

1) L'évaluation du temps de travail doit prendre en considération non seulement le temps, mais aussi
l'effort physique et mental.
2) Un système informatique a été mis au point en vue d'aider les cadres à estimer leur temps de travail en y
intégrant la quantité de stress, de plaisir, et de charge physique. Ce système comprend trois tests : "Lucidity 1, 2,
3".
3) "Lucidity 1" permet de classer le temps selon le lieu et l'usage qu'en fait l'employé : temps personnel, familial,
social, de loisir.
4) "Lucidity 2" définit la masse de stress vécue par le cadre.
5) En réponse à la critique qui s'interroge sur l'utilité de ces tests, leur concepteur précise que l'importance de son
système réside dans le fait qu'il permet de reconsidérer le temps de travail à partir de plusieurs paramètres et à
partir de plusieurs points de vue.

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EPREUVE ECRITE

Thème : Pratiques Culturelles

QUEL VOYAGEUR ETES-VOUS ?

"Aujourd'hui, le voyage doit avoir un but légitime", explique le sociologue Jean-Didier Urbain. "Le premier

souci du voyageur est généralement de trouver une raison utile ou morale à son voyage. Il doit fournir un
effort. Il n'est censé rechercher ni la jouissance, ni le plaisir". De nos jours, la plupart des déplacements sont
donc accompagnés d'étiquettes qui mettent le voyageur à l'abri de tout soupçon. Et de toutes questions
indiscrètes...

Notre société est celle de l'efficacité, de l'objectif à atteindre, de la rentabilité. Bref, un voyage doit être

clairement justifié. Sans motif, nous paraissons suspects. Lorsque nous partons en vacances, nous avons donc
un but. En tout cas, c'est ce que nous affirmons : pour nous refaire une santé, la thalassothérapie, pour des
raisons culturelles, visiter les musées ou encore pour faire plaisir aux enfants. Le voyage doit être perçu
d'emblée comme possédant une fonction, une utilité qu'elles qu'en soient les raisons : professionnelle,
économique, diplomatique, sanitaire ou même militaire. Et lorsque ces raisons sortent du cadre traditionnel,
elles ne sont plus des raisons, mais des passions. Passion de l'Italie, de l'art, de la mer, de la nature. C'est le
voyage-passion. Il y a aussi le voyage-récompense, comme la lune de miel ou les fameux séjours offerts par les
grandes entreprises pour récompenser leurs salariés méritants. Les entreprises, qui, dans les années 80, ont
remis à l'honneur les parcours initiatiques pour renforcer l'esprit maison, à l'aide d'épreuves inspirées de
certaines pratiques indiennes : marcher sur des braises, sauter à l'élastique ou subir un entraînement
commando. Il y a encore le voyage-sanction, caractérisé par l'exil (politique ou sentimental), dont le lointain
descendant serait la mutation professionnelle d'un fonctionnaire par exemple.

Et si nous sommes nombreux à rêver des grands départs vers des horizons lointains -près de la moitié des

Français de 30 à 50 ans aimeraient faire le tour du monde- dans les faits, nous sommes beaucoup moins
aventureux. La majorité d'entre nous s'en tenant à la "villégiature

3

". Ce sont par définition des "anti-

voyageurs", des naufragés volontaires qui, une fois l' "île" choisie, s'installent et s'aménagent une vie aussi
proche que possible de leurs habitudes quotidiennes.

Mais les statistiques sont difficiles à établir entre un villégiateur, adepte de multiples activités (1 vacancier

sur 4), et un globe-trotter (9 millions de personnes qui effectuent 3 à 6 voyages par an). Mais dans tous les cas
de figure, ces derniers restent minoritaires.

La vacancier français changera-t-il d'habitudes dans les années à venir ? Selon J-D. Urbain, il serait en train

de devenir un "crypto-voyageur". Les voyages sont en effet de plus en plus rapides. Nous partons plus souvent
et moins longtemps, pour 3 ou 4 jours. Et comme les frontières entre la vie professionnelle et la vie privée
s'avèrent aujourd'hui de plus en plus floues, la tendance est à la dissimulation. La destination peut dorénavant
rester secrète, grâce aux apports de la technologie, notamment les renvois d'appels de ligne téléphonique et,
bien sûr, les téléphones portables dont les ventes ont explosé cette année, à la veille des grandes vacances...

Et si les Français devaient déclarer un jour qu'en grosse majorité, ils ne font rien pendant les vacances, une

question subsisterait : s'agit-il d'un aveu d'immobilisme ou d'une dissimulation destinée à préserver leur petit
jardin secret ?

Adapté de Ça m'intéresse, N° 211, septembre 1999.

3

séjour à la campagne, à la mer, pour prendre du repos.

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EPREUVE ECRITE

Thème : Pratiques Culturelles

CORRIGE

Rappel

On demande au candidat dans cette unité un niveau de culture générale et non une connaissance
approfondie des sujets (même si le thème a été choisi par le candidat).
Dans son compte rendu, le candidat a la possibilité de regrouper les idées et les informations
différemment du texte initial (le nouvel ordre doit être, cependant, cohérent).
"L'auteur affirme que…" et autres formules du même type sont tolérées, dans la mesure où elles ne
sont pas trop nombreuses et n'alourdissent pas la production.

QUEL VOYAGEUR ETES-VOUS ?

Idées principales du texte :

1) Le voyage, de nos jours, doit être justifié.
2) Il y a plusieurs formes de voyage, le voyage-raisonné, -passion, -récompense, -sanction.
3) On observe un décalage entre le désir et l'action, c'est la fin du voyage-aventure, la majorité des

Français s'en tenant au voyage-repos.

4) On peut imaginer pour l'avenir, des voyages de plus en plus brefs et cachés, pour préserver

l'intimité, car les limites entre la vie professionnelle et la vie privée sont floues.

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UNITE DE CONTROLE A5 - CULTURE ET CIVILISATION - EPREUVE ORALE

Epreuve 1 :

Objectif : Analyser, présenter et discuter oralement le contenu d’un document écrit
(dont le thème est choisi par le candidat)

Vous présenterez le document au jury en dégageant la nature et le sujet
d’ensemble ; vous résumerez les idées essentielles en essayant d’en montrer
l’intérêt.

Epreuve 2 :

Objectif : Présenter oralement un aspect de la réalité socio-culturelle française ou
francophone, et formuler ses traits distinctifs par rapport à la culture maternelle
du candidat (= comparer les deux cultures).

En vous appuyant sur les informations données dans le document, vous
comparerez la situation évoquée avec celle que vous connaissez dans votre
pays.

Durée totale des épreuves orales : préparation : 30 mn

passation : 15 mn

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EPREUVES ORALES

Thème : Travailler

L

E TRAVAIL DES FEMMES RESTE EN MAJORITE PEU QUALIFIE

.

60% des femmes sont ouvrières ou employées.

On constate une division de l'emploi féminin depuis

quelques années. Une minorité de femmes occupe des
emplois très qualifiés alors qu'une forte majorité est
cantonnée dans des emplois peu qualifiés. Le séminaire
transnational des associations Retravailler, le 24
novembre 1998, soulignait que "la part des femmes
parmi les cadres et professions intellectuelles
supérieures est passée, en dix ans, de 27% à 34%",
tandis que "60% des femmes sont encore ouvrières ou
employées".

La division est le résultat d'un double mouvement,

analyse Margaret Maruani, sociologue, directeur de
recherche au CNRS. "Il y a eu un mouvement global
d'élévation du niveau scolaire et universitaire des
femmes, ce qui leur a permis d'embrasser des
professions autrefois réservées aux hommes
(journalistes, avocats, médecins) et d'accéder en plus
grand nombre au statut de cadre. Mais c'est encore une
petite minorité par rapport à l'écrasante majorité de
femmes qui demeurent cantonnées aux emplois salariés
d'exécution."

Si toutes les femmes ont bénéficié d'une élévation de

leur niveau de formation, cela ne s'est pas traduit par une
progression de leur position sur le marché du travail.
"L'embauche fonctionne encore de façon sexiste",
poursuit Margaret Maruani, "il y a des métiers, des
postes, des branches d'activité ou des entreprises
largement "féminins" ou largement "masculins"". On
retrouve nombre de femmes dans le service aux
personnes, le commerce, l'hôtellerie-restauration. "Des
emplois peu qualifiés, mal rémunérés et souvent à temps
partiel", enchaîne Jacqueline Laufer, professeur au
groupe HEC.

Parmi les personnes qui gagnent moins de 3650 francs

par mois, 80% sont des femmes; et parmi celles qui
gagnent moins de 4867 francs par mois, 79% sont des
femmes. Jacqueline Laufer et Annie Fouquet, directrice
du centre d'études de l'emploi observent que si,
auparavant, les femmes développaient de préférence une
"stratégie de carrière au féminin, axée sur la recherche
d'un travail intéressant" plutôt que sur la recherche du
pouvoir, aujourd'hui "elles sont de plus en plus
nombreuses à connaître une dynamique de carrière axée
sur une alternance de postes opérationnels et
fonctionnels". Malgré cela, tradition oblige, les fonctions
de responsabilité technique demeurent très masculines.

Jacqueline Laufer et Annie Fouquet relèvent que les

femmes ne représentent que 7% des membres des états-
majors des entreprises. Parmi les équipes de direction,
elles sont "relativement nombreuses dans la
communication, les ressources humaines,
l'administration et la finance, moins nombreuses dans la
vente, la production, le marketing, les achats, et rares à
la direction de la recherche, de l'informatique, de
l'international, de la stratégie".

Pourquoi un si faible pourcentage dans les états-

majors? La faute au "plafond de verre", une limite -
invisible, mais bien réelle- qui empêche les femmes
d'accéder aux plus hauts postes, rétorque Jacqueline
Laufer. Il résulte autant "du manque d'enthousiasme des
entreprises" à les promouvoir à certains postes que du
manque de volonté des femmes elles-mêmes; lié à leur
recherche d'un équilibre entre vie professionnelle et vie
privée.

Adapté de C. Leroy, Le Monde, Dossiers et

Documents, septembre 1999.

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EPREUVES ORALES

Thème : Travailler

CORRIGE

LE TRAVAIL DES FEMMES RESTE EN MAJORITE PEU QUALIFIE

Suggestions de questions :

1. Qu'est-ce qui caractérise l'emploi féminin ?
2. Quelles différences y a t-il entre emploi "féminin" et emploi "masculin" ?
3. Les hommes sont-ils responsables de cette situation ?
4. Cette situation est-elle la même au Maroc ? Quelle en est la cause d'après vous ?

Propositions de réponses :

1. Une minorité de femmes occupe des emplois très qualifiés, alors que la majorité occupe des
emplois peu qualifiés.
2. Le travail réservé aux femmes est souvent peu qualifié donc peu rémunéré, tandis que les
hommes occupent des emplois qualifiés et bien rémunérés. Et ce parce qu'il y a une discrimination
au niveau du recrutement, et à cause de l'idée répandue que certains emplois sont uniquement
réservés aux hommes.
3. Non, certaines femmes cherchent un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
4. Réponse ouverte.

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EPREUVES ORALES

Thème : Etudier

Les études ne garantissent plus l'ascension sociale.

La croissance démographique n'explique pas tout. De 500 000 en 1968, le nombre d'étudiants a dépassé le chiffre des

deux millions au début des années 90. Cette ouverture de l'université d' "élite" à un enseignement supérieur de "masse" a
profondément bouleversé le paysage éducatif. Elle risque aussi de transformer considérablement la structure sociale d'un
pays où un jeune sur deux, entre 18 et 25 ans, n'a pas encore achevé ses études.

Conséquence directe de l'objectif des 80% d'une classe d'âge au niveau du bac, la démocratisation des études supérieures

a profité à l'ensemble des classes sociales. Sans doute les enfants de cadres supérieurs et de professions libérales, qui
représentent 35% des effectifs, maintiennent-ils leur avantage dans l'accès aux filières d'élite et aux études les plus longues.
Selon la Direction de l'Evaluation et de la Prospective du ministère de l'Education Nationale, ce bénéfice "social et culturel"
a même été accentué. Dans les années 50, polytechnique et l'ENA, emblèmes de la réussite, comptaient 29% d'enfants
d'ouvriers. Ils ne sont plus aujourd'hui que 9%. En troisième cycle, soit à bac plus cinq, la discrimination reste visible : les
"héritiers"

4

, au sens donné par Pierre Bourdieu et J.C. Passeron en 1966, totalisent 45% des inscrits, alors que la proportion

d'étudiants d'origine populaire ne dépasse pas 7%.

La multiplication des formations, notamment professionnalisées, l'ouverture d'antennes décentralisées ont pourtant

permis à de nouvelles générations de bacheliers d'accéder à un univers totalement inconnu de leur famille. Ceci vaut
essentiellement pour les enfants d'employés (12% des effectifs), d'artisans, de commerçants, de chefs d'entreprise (9,1%), de
professions intermédiaires et d'instituteurs (19%), mais aussi d'ouvriers (13%), qui composent les gros bataillons des
amphithéâtres de premier cycle des formations générales, mais aussi des filières technologiques courtes. Ces familles-là
continuent de miser sur "l'investissement éducatif" et sont prêtes à consentir d'importants sacrifices. Le risque de déception
reste réel. Commentant les effets de la progression de la démographie étudiante dans Questions de France, un livre
d'entretiens avec le journaliste Denis Jeambar, Claude Allègre, avant qu'il soit ministre de l'Education Nationale, prévoyait
déjà : " Il faut en accepter la conséquence : le diplôme universitaire ne donne plus automatiquement droit à un emploi de
niveau élevé. C'est une formation supérieure sans garantie de niveau d'emploi ! Pour les classes moyennes, qui sont les
vraies bénéficiaires de l'ouverture démographique, l'école ne garantit pas l'ascension sociale."

Adapté de M. Delberghe, Le Monde, Dossiers et Documents, décembre 1999.

4

Enfants issus des classes sociales supérieures, qui héritent d'un mode de vie aisé et favorisé.

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EPREUVES ORALES

Thème : Etudier

CORRIGE

LES ETUDES NE GARANTISSENT PLUS L'ASCENSION SOCIALE.

Suggestions de questions :

1. Quelle différence y a-t-il entre "université d'élite" et "enseignement de masse" ?
2. Dans quelle mesure l'enseignement supérieur est-il ouvert à tous ?
3. Est-ce qu'être diplômé permet de changer de classe sociale ? Pourquoi ?
4. Au Maroc, la situation est-elle différente ?

Propositions de réponses :

1. "l'université d'élite" profite surtout aux étudiants des classes sociales privilégiées, par contre
"l'enseignement supérieur de masse" concerne les étudiants appartenant à l'ensemble des classes
sociales, fort nombreux.
2. Les grands écoles restent réservées aux étudiants des classes sociales aisées.
3. Non, parce que comme tout le monde a des diplômes, ceux-ci n'ont plus de réelle valeur et ainsi
on arrive à une diminution des chances d'avoir un poste important et à une inadéquation entre le
diplôme obtenu et l'emploi possible.
4. Réponse ouverte.

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EPREUVES ORALES

Thème : Pratiques Culturelles

U

NE GENERATION SACRIFIEE

?

Entretien avec Olivier Galland, sociologue à l'Observatoire sociologique du changement.

Sciences Humaines : Qu'est-ce qui différencie les jeunes d'aujourd'hui de ceux d'hier ?
Olivier Galland : Sur le plan des moeurs, peu de choses séparent finalement les jeunes des 30-55 ans. Ceux qui ont

initié la révolution des moeurs dans les années 60 ont transmis leurs valeurs à leurs enfants, voire petits-enfants. De ce point
de vue, on peut parler d'une grande classe d'âge homogène. Leurs parents ont construit leur identité en s'opposant aux
adultes. Ce conflit de générations avait permis une prise de conscience collective. Or, aujourd'hui, les générations ne
s'affrontent plus beaucoup. Même si les jeunes manifestent une plus grande méfiance à l'égard des institutions
traditionnelles, je ne crois pas qu'il y ait une aussi forte déception qu'on le dit. Je suis plutôt frappé par leur capacité
d'initiative. Dans le même temps, l'accès au diplôme est devenu un enjeu concurrentiel extrêmement vif entre les jeunes eux-
mêmes. Ceux qui arrivent à décrocher un diplôme croient en leur chance de réussite, même si une proportion non
négligeable de diplômés fait l'expérience du chômage. En revanche, ceux qui échouent vivent des sentiments de révolte ou
d'abandon.

SH : Cette concurrence implique-t-elle plus d'individualisme ?
O.G. : Tout dépend de ce que l'on entend par individualisme. Si on l'entend comme libéralisation des moeurs,

reconnaissant à chacun le droit de choisir sa manière de vivre, alors oui, les jeunes sont individualistes. Ils sont attachés à la
liberté de chacun de choisir son mode de vie en dehors des conventions morales ou religieuses. Cela explique leur tolérance.

Si l'on revendique pour soi le droit de choisir sa manière de vivre, on ne peut pas vouloir en imposer une aux autres. Par

contre, si on entend par individualisme l'idée que la société ne serait composée que d'individus qui, soit s'ignorent, soit se
combattent, on peut dire que dans sa grande majorité, la jeunesse ne l'est pas. Encore que sur ce plan, la jeunesse soit
profondément divisée. Quel que soit leur âge, les jeunes qui ont poursuivi des études reconnaissent l'égale valeur des êtres
humains, alors que ceux qui ont un niveau de formation peu élevé adhérent plutôt en moyenne à des attitudes anti-
universalistes, voire hostiles aux étrangers.

SH : Qu'est-ce qui différencie les jeunes Français des autres jeunes Européens ?
O.G. : Partout en Europe occidentale, excepté en Grande-Bretagne, on constate la même tendance à la prolongation de

la jeunesse. Mais cette prolongation prend des formes différentes selon les pays. En France, elle se traduit par un
allongement de la scolarité, plus massif que partout ailleurs. Deuxième particularité : les jeunes Français quittent assez tôt
leurs parents. Comme les jeunes Allemands ou Néerlandais, ils restent plus longtemps célibataires tout en expérimentant
une forme de vie intermédiaire entre la vie chez leurs parents et la fondation d'une nouvelle famille. Sur le plan des moeurs,
les jeunes français sont à la pointe du mouvement de libération des moeurs ; ils sont, après les Néerlandais, parmi les plus
permissifs des jeunes Européens. Leur taux de pratique religieuse est le plus bas d'Europe.

Adapté de S. Allemand, Sciences Humaines, Hors Série N°26, septembre-octobre 1999.

DELF

Diplôme
d'Etudes
en Langue
Française

AMBASSADE DE FRANCE AU MAROC

Service de Coopération

et d’Action Culturelle

BUREAU DES EXAMENS

A5

UNITE DE CONTROLE A5- CULTURE ET CIVILISATION

EPREUVES ORALES

Thème : Pratiques Culturelles

CORRIGE

UNE GENERATION SACRIFIEE ?

Suggestions de questions :

1. Les désaccords entre jeunes et adultes sont de plus en plus minimes, pourquoi ?
2. D'après O.Galland, les jeunes d'aujourd'hui sont-ils individualistes ?
3. Comment comprenez-vous l'expression "prolongation de la jeunesse" ?
4. En quoi y a t-il ressemblance, ou différence, entre les jeunes Français et les jeunes Marocains ?

Propositions de réponses :

1. Les divergences d'opinion sont minimes parce que les jeunes partagent les valeurs et les idées
que leur ont transmis leurs parents.
2. Oui et non. En fonction du sens qu'on donne au mot individualisme. S'il est synonyme de
tolérance, oui. S'il est synonyme d'indifférence ou de conflit, non..
3. Trois possibilités :

- scolarité plus longue en France

- longue durée du célibat

- vie intermédiaire entre la vie chez les parents et la création de sa propre famille.

4. Réponse ouverte.