Le monde
Au niveau de la production et de la consommation, les différentes formes d'énergie primaire peuvent se classer de la façon suivante :
Énergies fossiles
Pétrole
Gaz naturel
Charbon
Énergie nucléaire
Uranium
Énergies renouvelables
Énergies Renouvelables dites de Haute enthalpie (haut potentiel énergétique)
hydro-electricité
Énergie éolienne
Énergie solaire photovoltaïque
Énergies Renouvelables Thermiques
Biomasse
Bois de chauffage, résidus de bois et de récoltes
Biogaz
Biocarburants
Déchets (peuvent contenir de la biomasse)
Géothermie
Énergie solaire thermique
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Réserves mondiales |
Réserves mondiales |
Nombre d'années |
Pétrole conventionnel |
18% |
44 |
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Gaz naturel |
185 Tm3 |
19% |
64 |
Charbon |
60% |
183 |
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Uranium1 |
3% |
48 |
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Hydraulique |
12 Pwh |
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Eolien |
39 Pwh |
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Solaire |
1 070 000 Pwh |
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Biomasse |
3 1021 J |
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Pétrole non conventionnel |
33% |
105 |
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Uranium2 |
5% |
105 |
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Total conventionnel |
85 |
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Total non conventionnel |
109 |
1Réserves minières d'uranium prouvées. Ne tiennent pas compte des réserves secondaires (stocks civils et militaires, uranium appauvri,...) qui comptent pour plus d'1/3 de la consommation actuelle.
2Réserves minières d'uranium supposées, pronostiquées mais non spéculatives qui doubleraient environ les réserves.
En France
La consommation finale d'énergie en France se fait sous la forme :
de consommation de produits pétroliers (transport, chauffage, process industriel ...) ;
de consommation de gaz naturel (chauffage, industrie, habitat ...) ;
de consommation d'électricité ; (chauffage, habitat, industrie, ...)
de consommation d'énergies renouvelables.
En 2008, l'énergie est consommée en France par les ménages et le secteur tertiaire (43 %), par le secteur des transports (31 % de la consommation finale totale), et par l'industrie et le secteur agricole (26 %)[
Production indigène
Charbon
Le charbon a longtemps constitué la principale source d'énergie en France. En effet, le sous-sol français en était riche, une des premières mentions d'exploitation remonte au XIIIe siècle les moines de Cendras (dans le Gard), percevaient une rente pour l'exploitation du charbon. Au XVIe siècle l'ensemble des gisements de faible profondeur étaient déjà exploités. Au XVIIe siècle le charbon du bassin houiller de la Loire alimentait les villes la vallée du Rhône de Lyon à Marseille. L'exploitation industrielle dans le nord commença en 1720. Par la suite la révolution industrielle a accéléré cette exploitation et diversifié les sites d'exploitation (1815 en Lorraine). La Seconde Guerre mondiale marque un changement, auparavant les mines étaient exploitées par des compagnies privées, la loi de nationalisation du 17 mai 1946 organise l'exploitation du charbon en dix établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC). Cette époque est marquée par d'importants besoins énergétiques dus à la reconstruction du pays et par la suite à une augmentation des besoins énergétiques liée au développement économique. La production nationale atteint un maximum en 1958 avec environ 60 millions de tonnes. Dans les années 1960, cette production diminue pour arriver à un volume de 29,1 millions de tonnes en 1973. La diminution de production continue au cours des années suivantes pour ensuite s'accélérer à partir de 1984. En 1994, le pacte charbonnier est signé par les pouvoirs publics. Il vise à l'arrêt de l'exploitation du charbon. La Houve, la dernière mine encore en exploitation, ferme en avril 2004.
Au cours de cette période d'exploitation, 4 465 millions de tonnes de charbon ont été extraits, dont 2 275 millions de tonnes dans le Nord-Pas-de-Calais, 693 en Lorraine et 1 497 millions de tonnes dans le Centre-Midi.
Pétrole
En 2008, environ 1 million de tonnes de pétrole est exploité du sous-sol français contre l'équivalent de 50 000 tonnes de carburant en 1939, cela représente 1,5% de la consommation annuelle. Le pétrole extrait provient à environ 60% du bassin parisien, 40% du bassin aquitain et moins de 1% d'Alsace. Des hydrocarbures sont aussi extraits de l'exploitation du gaz naturel, cela représente 39 milliers de tonnes. Les réserves présentes dans le sous-sol français correspondent à deux mois de la consommation nationale. Au rythme auquel ces réserves sont exploitées, elles sont estimées à 18 ans.
La France découvre les premières réserves de pétrole brut dans le Sahara algérien en 1956, en pleine guerre d'indépendance de l'Algérie. En mars 1957, le général de Gaulle se rend sur place, avec son conseiller Jacques Foccart, pour constater l'importance stratégique du gisement. Les accords d'Évian sauvegarderont les intérêts pétroliers français, jusqu'à la nationalisation en 1971.
Gaz naturel
Dans les années 1970, la consommation nationale de gaz naturel était assurée à environ 33% par la production nationale. La demande croissante et la diminution des ressources font qu'en 2007 98% de la consommation provient des importations. Au 1er janvier 2007, les réserves se montent à d'environ 6 milliards de m3, soit 5 à 6 ans de production actuelle ou 1 à 2 mois de la consommation nationale.
Energie renouvable
En 2008, la production d'énergie renouvelable atteignait 19 Mtep soit prés de 14% de la production d'énergie française (indigène).
On peut noter que le bois et l'hydraulique représentent encore plus de 75% de la production d'énergies renouvelables en France, malgré une forte poussée de l'éolien (+40% en un an) et surtout des agrocarburants (+78%).
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% en 2008 |
Bois énergie |
46,0% |
Hydraulique |
29,0% |
Agrocarburants |
11,0% |
Déchets urbains ren. |
6,0% |
Éolien |
3,0% |
Pompes à chaleur |
2,0% |
Biogaz |
1,5% |
Résidus de récolte |
0,8% |
Géothermie |
0,6% |
Solaire thermique |
0,2% |
Solaire photovoltaïque |
-% |
Recherche dans le secteur des énergies renouvelables
Trois pôles de recherche existent en France :
Pôle DERBI (développement des énergies renouvelables pour le bâtiment et l'industrie), en Languedoc-Roussillon,
Pôle TENERRDIS (technologies des énergies renouvelables en Rhône-Alpes, Drôme, Isère, Savoie),
CapEnergies (énergies non émettrices de gaz à effet de serre), en régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse,
Importation
Pétrole et produits pétroliers
Depuis 1999, les importations de pétrole brut fluctuent entre 80 et 86 millions de tonnes pour s'afficher à 83 millions de tonnes en 2008. Ce pétrole provient essentiellement de quatre zones géographiques : l'Afrique (29%), les pays de l'ex-URSS (29%), le Moyen-Orient (22%) et la Mer du Nord (20%). L'importation de pétrole se fait par oléoducs et par voies maritimes (notamment par les grands ports pétroliers français : Antifer, Fos-sur-mer, Montoir-de-Bretagne...). La France a la particularité de consommer, en proportion, plus de gazole, et moins de carburant de type essence, que la plupart des pays. L'infrastructure de raffinage du pays ne peut satisfaire ce déséquilibre, et la France importe donc du diesel, en plus du pétrole brut, et exporte de l'essence, à hauteur d'environ 30 % des volumes d'hydrocarbures liquides.
Charbon
En 2008, la France a importé 14,2 Mtep de charbon provenant principalement de l'Australie (26%), des États-Unis (18%), de l'Afrique du Sud (15%) et de la Colombie (9%). Les charbons arrivent en France par voies maritimes essentiellement par les ports de Dunkerque, Fos-sur-Mer, Le Havre/Rouen et Saint Nazaire/Montoir.
Gaz naturel
En 2008, la France a importé 40 Mtep de gaz naturel , ces importations provenant principalement de la Norvège (28 %), des Pays-Bas (16 %), de l'Algérie (14 %) et de la Russie (13 %). Les importations de gaz sont réalisées, selon la provenance, soit par gazoduc soit par voies maritimes (méthaniers, par les ports de Fos-sur-Mer et Montoir-de-Bretagne). 2 % du gaz naturel consommé est extrait en France, des gisements de Lacq et de Trois-Fontaines.
Energie Nucléaire
La prospection d'uranium a débuté sur le territoire national en 1946. En 1948 un gisement très important est découvert à La Courzille. En 1955 d'autres gisements sont localisés dans des granitoïdes dans le Limousin, dans le Forez, en Vendée et dans le Morvan. Par la suite la prospection s'est étendue à des formations issues de l'érosion de massifs cristallins anciens, au nord et au sud du Massif central. La dernière mine d'uranium, à Jouac, a fermé en 2001. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les ressources présumées se montent à 11 740 tonnes d'uranium.
Électricité de France, l'exploitant des centrales nucléaires françaises, disposait en 2005 de stocks d'uranium équivalent à trois ans de consommation prévisionelle.
Trois types de combustibles nucléaires sont utilisés dans le parc nucléaire français :
de l'oxyde d'uranium (UOX) enrichi obtenu à partir d'uranium naturel pour la plus grande part ;
du combustible mixte d'oxyde d'uranium et de plutonium (MOX) ;
de l'oxyde d'uranium réenrichi (URE) obtenu à partir d'uranium de traitement.
En 2008, l'uranium naturel utilisé en France est intégralement importé. 70 000 tonnes d'uranium ont été extraites du sol français jusqu'à la fermeture de la dernière mine Le Bernardan, en Haute-Vienne, en mai 2001.
Le combustible MOX est fabriqué à partir du plutonium issu du traitement des combustibles nucléaires irradiés et d'uranium appauvri des stocks constitués lors de l'enrichissement de l'uranium naturel. Le combustible URE est fabriqué à partir de l'uranium issu du traitement des combustibles nucléaires irradiés.
En 2008, la France comptait 58 réacteurs nucléaires répartis dans 19 centrales. L'ensemble des installations nucléaires correspond à une puissance électrique totale de 63 GW et une production en 2006 de 428,7 TWh.
Consommation
En 2007, la consommation finale d'énergie se fait :
à 49 % sous forme de produits pétroliers ;
à 22 % sous forme d'électricité ;
à 21 % sous forme de gaz ;
à 7 % sous forme d'énergies renouvelables et de déchets (bois) ;
à 4 % sous forme de charbon et de coke.