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De plus, notre methodologie ambitieuse s’est butee a de nombreuses barrićres. L’acces a Tinformation de ąualite et en quantitć suffisante demeure reserve a des chercheurs directement impliqućs dans la prise de dćcision ou dans sa critique publique. Graham Allison a bćnćficić d’un accćs k de nombreuses sources et, lors de la rććdition, d’archives declassiflees pour rediger son analyse de la crise de Cuba de 1962. Nous n’avons pas eu ce luxe. Ainsi, si les donnćes recucillies en entrevue nous permettent de valider notre premićre hypothese, la deuxieme repose sur trop peu de sources et doit etre nuancće. L’acces a quelques documents, principalement en 2009, ainsi qu’a huit entrevues semi-dirigees d’environ une heure ne constitue pas un echantillon satisfaisant. Malgrć tout, 1’annće 2009 a cette particularite, pour la mission a Kandahar, d’avoir reęu une attention politique moindre. D’intenses debats ont portć sur le transfert des detenus aux autoritćs afghanes et sur le tćmoignage du diplomate Richard Colvin, mais ceux-ci se sont conclus avec la prorogation du Parlement. Ainsi, le faible ćchantillon de donnćes issues des documents et tćmoignages pendant cette periode represente malgrć tout une gestion bureaucratique de la misę en oeuvre d’une mission. Cette mission n'est contrainte politiquement que par l'exigence de se terminer a l’ete 2011. Nous avons tentć de poser cette recherche a mi-chemin entre la realitć quotidienne du praticien et les exigences d’une theorisation universitaire. Le danger demeure de basculer dans le rćcit joumalistique ou a un niveau d’abstraction qui n’a plus d’usages. Assurćment, des aspects de ce mćmoire dćplairont a certains praticiens et d’autres aux universitaires.
Initialement, nous avions 1’ambition d’etudier egalement le role des Communications et de leurs effets structurants sur la transmission du discours, sur les echanges ou sur le choc des cultures organisationnelles et leur influence sur la prise de dćcision. Malheureusement, la faible quantite de sources ne nous permettait pas de tirer la moindre conclusion. II s’agit pourtant d’un concept primordial pour la thćorie de la politique bureaucratique et pour le sous-champ de 1'analyse de politique etrangćre. D’une part, cette recherche aurait beneficić d’un partenariat avec un chercheur specialise en ćtude des Communications et d’autre part, ce theme pourrait constituer un projet de recherche en soi. Kgalement, pour se conformer aux exigences de parcimonie d'un mćmoire, cette recherche souffre d’etre restreinte. Pour bien comprendre le phćnomćne bureaucratique, il faudrait 1’elargir k plusieurs acteurs pour y