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cautionne la politiąue d’apaisement envers TAllemagne nazie. Ils denoncent par exemple la politiąue etrangere idealistę de Woodrow Wilson, 1’apaisement de Neville Chamberlain ou les auteurs Angell, Woolf, Zimmem et Delaisi (ouvertement critiques par Carr)⁴⁸. Bień entendu, il n’y a pas que la thćorie rćaliste et il serait possible d’effectuer une analyse de politique etrangere en s’appuyant sur d’autres grandes approches des Relations intemationales, dont le liberalisme, le structuralisme, le mancisme, le feminisme ou le constmctivisme, etc. Toutefois, un debat oppose les penseurs realistes de l'apres-Deuxićme Guerre mondiale aux behaviouralistes. Contrairement aux realistes qui postulaient des intentions, les behaviouraIistes cherchent a etudier les comportements observables et dans la majorite des cas, mesurables. Dans ces observations, ils cherchent des regularites. Leur but est de prendre en compte les facteurs humains au sein des decisions de politique ćtrangćre pour cesser d’analyser les relations intemationales en utilisant les concepts realistes d’Ćtat unitaire, rationnel et impermćable aux considerations intćrieures⁴⁹. Ils etudient donc les processus de prise de dćcision plutót que de chercher une explication rationnelle qui rexpliquerait. Les behaviouralistes cherchent a demontrer la simplification excessive du modele de 1’acteur rationnel. Les auteurs Snyder, Bruck et Sapin sont generalement reconnus comme les pionniers de cette remise en question⁵⁰. L’ensemble des travaux qui en dćcoulent peut etre regroupe selon 1’appellation d’« analyse de la prise de dćcision en politique ćtrangere⁵¹ ». L’analyse de politique etrangere est considćrće, contrairement aux theories gćnćrales, comme une theorie de moyenne portće, c'est-&-dire qu’elle se pose a mi-chemin entre les grands principes universels et la complexite de la rćalite . L’etude des bureaucraties canadiennes s’inscrit donc dans ce sous-champ qu’est 1’analyse de politique etrangere.

⁴¹ Andrcas Osiander, « Rcrcading Early Twentieth-Century IR Theory: Idealism Revisitcd », International Studies Quarterly, vol. 42, no 3, 1998, p. 409.

⁴⁹    Pour une revue synthćtiąue de 1’analyse de politiąue etrangere ou de 1’analyse de la prise de dćcision, voir Dario Battistella, op cit. p. 321-357; Philippe Braillard et Mohammcd-Rcza Djalili, « La politiąue ćtrangćre», Les relations intemationales, 6e ćdition, Paris, PUF, 2002, p. 57-74; Samy Cohen, « Dćcision, pouvoir et rationalitć dans 1’analyse de la politiąue etrangere », Les Nouvelles relations intemationales. Pratiques et theories, Paris, Presses de Sciences Po, 1998, p. 75-101 ou Vincent Legrand, « La prise de dćcision en politiąue ćtrangćrc », Lapolitique etrangere: Le modele classique d l’ópreuve, P.I.E. - Peter Lang, 2004, p.79-106.

⁵⁰    Richard Snyder, Harold Bruck et Burton Sapin, Foreign Policy Decision-Making: An Approach to the Study of International Politics, Londres, MacMillan, 1962, 186 p.

⁵¹    Ibid.

⁵²    Valerie Hudson, « Foreign Policy Analysis: Yesterday, Today and Tomorrow », Mershon International Studies Review, voIume 39, numćro 2,1995, p. 213.